Le reprise en 2023 sera conditionnée par le redressement de l’agriculture. C'est ce qu'a annoncé le HCP dans le cadre de sa présentation du Budget Economique Prévisionnel.
Le commerce mondial devrait ralentir, affichant une hausse de1,6% après 4% en 2022. La demande mondiale adressée au Maroc devrait, par conséquent, connaitre une baisse de son rythme d’accroissement passant à 3,2% en 2023 contre 7,6% en 2022.
La valeur ajoutée du secteur primaire afficherait une hausse de 9% en 2023, sous l’hypothèse d’un déroulement conforme à une campagne agricole moyenne notamment au cours des saisons hivernales et printanières. Les risques du retour du spectre de la sécheresse après la pluviométrie relativement abondante pendant le mois de décembre 2022 sont encore probables. Ce n'est pourtant pas le seul défi auquel serait confronté le secteur agricole. Redéfinir la stratégie de son développement en faveur d’un renforcement de la souveraineté alimentaire et de la préservation de l’environnement et l’amélioration des revenus des agriculteurs fortement impactés par la récurrence de la sécheresse, sont autant de défis dont ferait face le secteur agricole.
Hors agriculture, l’activité poursuivrait son ralentissement, affichant une hausse limitée à +2,7% en 2023, du fait notamment de la dissipation des effets du rattrapage mécanique des services du tourisme et du transport sur l’offre, d’une demande étrangère peu dynamique pour les industries d’exportation et d’une politique monétaire peu accommodante.
Au total, et tenant compte du redressement des activités agricoles, l’économie nationale afficherait une progression de 3,3% en 2023. Des incertitudes pèseraient toutefois, sur cette croissance, liées notamment le développement de la guerre en Ukraine, l’évolution des taux d’intérêt, des risques épidémique et climatique.
La demande intérieure continuerait à constituer le principal moteur de cette croissance, avec une hausse de 3,2%. La consommation des ménages s’accélérerait légèrement, grâce à l’accroissement prévu des revenus agricoles et du niveau soutenu des transferts des MRE. En revanche, l’investissement brut resterait modéré et sa part dans le PIB ne dépasserait pas 31,5%. Les nouvelles modifications des prélèvements de l’impôt sur les sociétés, l’élargissement de l’assiette fiscale et la poursuite de la politique de resserrement monétaire pousseraient les entreprises à modérer leur mouvement de constitution de stocks et d’investissement en 2023.
La demande extérieure nette conserverait son apport négatif à la croissance économique à hauteur de -0,2 point. Le déficit commercial devrait se situer aux alentours de 20% du PIB en atténuation par rapport à 2022. Le déficit en ressources poursuivrait son allégement pour s’établir à-13,3% du PIB en 2023, tenant compte d’une décélération des échanges nets des services après le rebond enregistré en 2022.
L’épargne intérieure devrait se contracter pour atteindre 20,9% du PIB au lieu de 22,3% du PIB en moyenne durant la période 2017-2021. Les revenus extérieurs, représentant 6,5% du PIB, porteraient l’épargne nationale à 27,4% du PIB en 2023. Tenant compte du niveau d’investissement de 31,5% du PIB, le besoin de financement de l’économie nationale devrait connaitre un allégement pour atteindre 4,1% du PIB en 2023.
>> Lire aussi : La croissance au Maroc s'accélérerait à 3,5% en 2023 (Banque mondiale)