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La difficile équation du dialogue social

Aprés l’UMT et l’UGTM, c’est autour de la CGEM et de la CDT d’être reçaues cette semaine par le Chef du gouvernement, dans le cadre des négociations de la session d’avril du dialogue social. Vu la ténacité de ces deux partenaires sociaux, la mission de Aziz Akhannouch ne sera pas aisée. Si la CDT tient mordicus aux engagements pris dans l’accord du 30 avril 2022, le patronat lui veut, comme convenu dans le même accord, une loi sur le droit de gréve et un relifting du Code du travail.

La difficile équation du dialogue social

Dans le cadre des négociations de la session d’avril du dialogue social, le Chef du gouvernement compte rencontrer au cours de cette semaine la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), deux partenaires réputés être des plus intransigeants. La CDT est une centrale syndicale connue pour ses positions fermes et qui a déjà prévu une grève dans la fonction publique pour ce 18 avril. C’est elle aussi qui s’est montrée la plus frondeuse s’agissant du non-respect des engagements contenus dans l'accord du 30 avril 2022 par le gouvernement.

Une loi sur la grève et un relifting du Code du travail, principales demandes du patronat

La CGEM adopte également des positions fermes aussi bien vis-à-vis du gouvernement que des syndicats. D'après des informations que nous avons pu confirmer auprès de la CGEM, le patronat ne voit pas d’un bon œil le blocage concernant deux sujets qui lui tiennent à cœur : l'adoption de la loi organique relative au droit de grève et la révision du Code du travail. Notre source explique ainsi que «les engagements contenus dans l'accord social du 30 avril ont été respectés par la CGEM en tant que représentante des employeurs, à la condition que l’on procède à l'adoption de la loi sur la grève et à un relifting du Code du travail».

Cette déclaration corrobore les propos tenus publiquement, il y a quelques jours, par le patron des patrons, Chakib Alj, lors de la conférence nationale sur l'environnement des affaires, qui avait pour thème «Une nouvelle génération de réformes». «Face à un contexte changeant et incertain, notre pays doit aussi se distinguer par la stabilité de certains facteurs clés : en poursuivant la réforme de la fiscalité, ou encore en faisant évoluer notre législation du travail en adéquation avec les évolutions de la société, notamment en accélérant la promulgation de la loi organique sur l’exercice du droit de grève, ou encore en œuvrant à la modification du Code du travail dans le courant de cette année», avait déclaré M. Alj.

Les défis du gouvernement face à des partenaires sociaux difficiles

Autant dire que le retard pris par le gouvernement et les syndicats dans l'exécution de leurs obligations contrarie la Confédération patronale. En effet, la loi sur l'exercice du droit de grève n'a pas été promulguée à la fin de janvier 2023, et les négociations pour modifier le Code du travail n'ont pas encore commencé, contrairement aux engagement pris dans le cadre de l’accord du dialogue social de l’année dernière. C’est la raison pour laquelle le patronat compte mettre sur la table ces deux points lors de la prochaine réunion de la Haute Commission pour le dialogue social. Cette réunion rassemblera tous les partenaires sociaux. Selon notre source, lors de cette réunion préparatoire aux négociations de la Haute Commission, la Confédération générale des entreprises du Maroc défendra spécifiquement les deux points auprès du Chef du gouvernement : droit de grève et Code du travail.

L'UGTM et l'UMT tiennent à l’augmentation des salaires et à la baisse des impôts

Par ailleurs, lors de cette session d'avril du dialogue social, les leaders de l'Union marocaine du travail (UMT) et de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) ont particulièrement insisté sur la nécessité d’améliorer les conditions socio-économiques des travailleurs. L'UMT a appelé à une augmentation générale des salaires pour soutenir le pouvoir d'achat de la classe ouvrière, de même qu’elle a demandé une baisse de l'impôt sur le revenu pour améliorer le revenu des salariés. La question de la hausse des prix a également été abordée, avec la demande de l'UMT au gouvernement de trouver des mécanismes pour atténuer la cherté de la vie et préserver le pouvoir d'achat des citoyens.

De son côté, l'UGTM a plaidé pour l'amélioration du revenu de tous les Marocains, la préservation des emplois, la protection des libertés syndicales et le soutien des familles démunies pour aider au pouvoir d'achat des citoyens, en particulier ceux qui travaillent dans l'informel.

Les deux syndicats ont souligné l'importance de prendre en compte la dimension sociale et de trouver des moyens pour répondre aux exigences des salariés. Ils ont convenu de mettre en place un comité mixte, gouvernemental et syndical, pour examiner ces questions et espèrent parvenir à des résultats concrets avant la fête des travailleurs du 1er mai.

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