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Eau : Le gouvernement envisage une révision du système tarifaire

Dans un contexte de stress hydrique structurel, la mobilisation des ressources en eau requiert d'importantes dépenses d'investissement que ni les particuliers, ni les entreprises, ni même l'État seul, ne peuvent supporter. Mais ce dernier se doit d'intervenir pour permettre l'accès à l'eau à l'ensemble des citoyens et des secteurs de l'activité économique. Le gouvernement envisage ainsi la révision du système tarifaire reflétant la valeur réelle de la ressource et permettant une gestion plus efficiente et durable, avec une répartition équitable et claire des coûts pour tous les acteurs concernés.

Eau : Le gouvernement envisage une révision du système tarifaire
Pour la refonte du système tarifaire, la tutelle lancera une étude stratégique relative au coût de l’eau au Maroc.

Le gouvernement étudie la révision du système tarifaire de l’eau permettant le recouvrement des coûts et la rationalisation de son utilisation. L’objectif étant d’arriver à une gestion plus efficiente, intégrée et durable de l'eau au Maroc, sur les plans technique, économique, financier, social et environnemental, avec une répartition adéquate, équitable et claire des coûts admis par tous les acteurs concernés. À cet effet, la tutelle planche sur le recrutement d’un expert pour lancer une «étude stratégique relative au coût de l’eau au Maroc».

La tarification de l'eau potable, industrielle ou d'irrigation ne traduit pas le coût réel 

Pour le gouvernement, dans un contexte de changement climatique et d'accentuation des phénomènes climatiques extrêmes, la mobilisation des ressources en eau et leur mise à disposition des différents usagers requièrent d'importantes dépenses d'investissement, d'exploitation et d'entretien que ni les particuliers, ni les entreprises, ni les collectivités locales, ni même l'État seul, ne peuvent supporter. Mais ce dernier se doit d'intervenir pour permettre l'accès à l'eau à l'ensemble des citoyens et des secteurs de l'activité économique. Il en résulte pour lui des charges d'autant plus lourdes que cette mobilisation devient de plus en plus difficile techniquement, et donc, de plus en plus coûteuse économiquement. D’ailleurs, la tarification de l'eau potable, industrielle ou d'irrigation ne traduit pas le coût réel de la ressource et ne favorise pas le recours aux ressources alternatives. Ainsi, le nouveau modèle de développement (NMD) recommande de mettre en place une tarification qui reflète la valeur réelle de la ressource et incite à la rationalisation des usages et à la gestion de sa rareté. Cette révision est nécessaire pour dégager les ressources pérennes nécessaires à l'investissement de mobilisation de nouvelles ressources et de protection des ressources existantes, de lutte contre les pertes et la rationalisation de l'usage de l'eau. Voilà pourquoi la direction de la Recherche et la planification de l'eau relevant du ministère de l'Équipement et de l'eau envisage de réaliser cette étude.

Etude stratégique relative au coût de l’eau au Maroc

L'étude que le ministère veut lancer pour objectifs de connaître les coûts de l'eau (Capex-Opex) et leur évolution à l'état actuel et futur, par composante et sous-composante tout le long du cycle de l'eau et par source. L’étude vise également à élaborer un benchmark international concernant l'évaluation du coût de l'eau et le système tarifaire, pour relever des cas de réussite et de défaillance dans ce domaine, et proposer les possibilités de transposition des expériences de réussite au modèle marocain.

Sur la base du diagnostic et du benchmark, l’étude proposera des pistes d'amélioration des systèmes tarifaires existants, dans la perspective d'une gestion plus efficiente et durable sur tous les plans notamment économique et financier, mais aussi au niveau du cadre institutionnel, réglementaire et organisationnel régissant la tarification de l'eau au Maroc. Ce chantier stratégique sera lancé selon une approche participative, en concertation auprès avec les organismes nationaux et régionaux, intervenant dans le secteur de l'eau et dans la tarification de l'eau en particulier, notamment les ministères des Finances, de l’Équipement, de l’Agriculture, mais aussi l’ONEE et l’OCP, entre autres.

À noter que l’étude évaluera tous les impacts financiers et sociaux, directs et indirects, à court et à long termes, qui vont être engendrés par la révision tarifaire, notamment la capacité de paiement des ménages. Sur la base de cette évaluation, une matrice synthétisant l'ensemble de ces impacts doit être élaborée.

Pour rappel, la Banque mondiale considère que la pénurie d'eau devient un défi structurel au Maroc. La réponse ne doit pas se limiter au développement des infrastructures de stockage et aux solutions technologiques, mais via également des politiques de gestion de la demande, notamment une révision de la tarification de l’eau pour encourager une utilisation plus rationnelle de cette ressource.

Lire aussi : Banque mondiale : Le Maroc doit investir dans la gouvernance de l’eau plutôt que dans les infrastructures

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