Elon Musk et des centaines d'experts mondiaux ont signé mercredi un appel à une pause de six mois dans la recherche sur les intelligences artificielles plus puissantes que ChatGPT 4, le modèle d'OpenAI lancé mi-mars, en évoquant "des risques majeurs pour l'humanité" .
Dans cette pétition parue sur le site
futureoflife.org, ils réclament un
moratoire jusqu'à la mise en place de
systèmes de sécurité, dont de nouvelles autorités réglementaires dédiées, la surveillance des systèmes d'IA, des techniques pour aider à distinguer le réel de l'artificiel et des institutions capables de gérer les "perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l'IA provoquera".
La pétition réunit des personnalités qui ont déjà publiquement exprimé leurs craintes envers des
IA incontrôlables qui surpasseraient l'être humain, dont
Elon Musk, propriétaire de
Twitter et fondateur de
SpaceX et de
Tesla, et
Yuval Noah Harari, l'auteur de "
Sapiens".
Le patron d'
OpenAI, concepteur de
chatGPT,
Sam Altman a lui-même reconnu être "un petit peu effrayé" par sa création si elle était utilisée pour de "la désinformation à grande échelle ou des cyberattaques". "La société a besoin de temps pour s'adapter", avait-il déclaré à ABCNews mi-mars.
"Ces derniers mois ont vu les
laboratoires d'IA s'enfermer dans une course incontrôlée pour développer et déployer des cerveaux numériques toujours plus puissants, que personne - pas même leurs créateurs - ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable", estiment-ils.
"Devons-nous laisser les
machines inonder nos
canaux d'information de propagande et de mensonges ? Devrions-nous automatiser tous les emplois, y compris ceux qui sont gratifiants ? Devons-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux, plus intelligents, plus obsolètes et nous remplacer ? Devons-nous risquer de perdre le contrôle de notre civilisation ? Ces décisions ne doivent pas être déléguées à des leaders technologiques non élus", concluent-ils.
Les signataires comprennent aussi le cofondateur d'
Apple Steve Wozniak, des membres du laboratoire d'IA de
Google DeepMind, le patron de
Stability AI, Emad Mostaque, concurrent d'OpenAI, ainsi que des experts en
IA et universitaires américains, ingénieurs cadres de
Microsoft, groupe allié de
OpenAI.
Lire aussi : ChatGPT, aubaine ou menace pour l'enseignement supérieur ?