L'intelligence artificielle se répand progressivement un peu partout dans notre quotidien et s'accompagne d'un question : est-elle bénéfique ou non pour les humains ? Toute chose a des aspects positifs et négatifs, souligne le professeur Yazami, et ce qui compte, c'est la manière dont nous gérons cette percée de l'IA dans notre vie quotidienne. Invité de marque à une conférence organisée par le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), sur le thème «L’école nouvelle face aux défis de la transition énergétique et de l’intelligence artificielle», le physico-chimiste marocain, inventeur de l'anode-graphite pour les batteries lithium-ion, a indiqué que smartphones, tablettes et ordinateurs sont désormais pour les enfants des objets indispensables et que nous ne pouvons pas les empêcher de faire usage d'applications et de logiciels intégrant l'intelligence artificielle.
En revanche, il est primordial que chaque enfant acquière un mode de raisonnement suffisamment rigoureux pour se renseigner de manière fiable et correcte, afin de ne pas se laisser prendre au piège de la facilité que procure l'IA, dit le professeur. «Un élève peut très bien faire usage de ChatGPT pour écrire sur un sujet, mais son professeur doit lui poser des questions pour s'assurer qu'il a assimilé ce qu'il a écrit et qu'il est en mesure d'en affirmer la véracité et la pertinence», explique M. Yazami. Et d'affirmer qu'il ne faut pas avoir peur de l'IA, surtout en ce qui concerne les enfants, tout en leur instillant que derrière cette intelligence se trouve une supra-intelligence ou une «intelligence au carré» qui l'a conçue. «Cette supra-intelligence humaine doit être entretenue et développée et donc c’est en elle qu’il faut investir le plus», insiste le professeur.
Langues : le mandarin s’impose de plus en plus
À la question de savoir s'il ne faut pas privilégier davantage l'anglais dans les écoles marocaines, M. Yazami répond qu'il ne faut pas uniquement miser sur l'anglais, mais aussi et surtout sur le mandarin. Le professeur, qui est convaincu que le mandarin est appelé à devenir la langue dominante dans les vingt prochaines années, exhorte les élèves et les étudiants marocains à apprendre cette langue, surtout si l'on considère les 6,5 milliards de dollars d'investissements chinois annoncés pour le Maroc.
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