Le premier mois de l’exécution de la loi de Finances 2023 a été marqué par une nette amélioration du solde ordinaire (épargne de l’État) et un bon excédent budgétaire. Le Trésor a, en effet, enregistré un solde ordinaire positif de 2,24 milliards de DH (MMDH) à fin janvier dernier, contre un solde ordinaire négatif de 6,12 MMDH un an auparavant. Il a également fait état d’un excédent du Trésor de 2,49 MMDH, compte tenu d’un solde positif de 12,6 MMDH dégagé par les comptes spéciaux du Trésor (CST) et les services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA), contre un déficit du Trésor de 3,57 MMDH à fin janvier 2022. C’est ce qui ressort du bulletin mensuel des statistiques des finances publiques qui vient d’être publié par la Trésorerie générale du Royaume (TGR). Cette situation provient d’une croissance à deux chiffres (13,6% à 24,52 MMDH) des recettes ordinaires encaissées et un net repli des dépenses émises (-19,6% à 22,28 MMDH).
L’amélioration des recettes ordinaires résulte à la fois des recettes douanières nettes (14,1%), des recettes nettes de la fiscalité domestique (8,9%) et des recettes non fiscales (211,6%). La TIC sur les tabacs manufacturés a, quant à elle, connu une baisse de 18,9% et les autres TIC ont augmenté de 22,5%. Pour les recettes douanières, leur croissance est due aux droits de douane (+24,6%) et à la TVA à l’importation (+17,1%). En revanche, la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques a dévissé de 2,9%. La hausse des recettes nettes de la fiscalité domestique s’explique, quant à elle, par l’appréciation des recettes de l’IS (+16,5%) et de l’IR (+10,4%). Les recettes de l’IR sur profits immobiliers se sont repliées de 24,4%. A contrario, la TVA à l’intérieur a baissé 0,9%, compte tenu des remboursements supportés par le budget général qui ont été de 127 MDH à fin janvier 2023 contre 81 MDH un an auparavant. Les droits d’enregistrement et de timbre ont, de leur côté, enregistré une hausse de 12,5% à fin janvier 2023 et les majorations de retard ont baissé de 4,6%. S’agissant du bond des recettes non fiscales, il s’explique notamment par le net accroissement des recettes de monopoles (1,19 MMDH contre 56 MDH un an plus tôt) et de la régression des recettes en atténuation des dépenses de la dette (9 MDH contre 246 MDH).
En ce qui concerne les dépenses, leur repli s’explique essentiellement par l’absence d’émissions de dépenses au titre de la compensation et, dans une moindre mesure, par la baisse de 2,3% des dépenses de biens et services (malgré l’augmentation de 3,4% des dépenses de personnel). Pour les autres postes de dépenses, les chiffres de la TGR font ressortir une augmentation de 44,6% des charges en intérêts de la dette ; de 44,3% des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Le montant global des remboursements de TVA à l’intérieur et à l’importation (y compris la part supportée par les collectivités territoriales) est de 182 MDH contre 116 MDH à fin janvier 2022. Les dépenses d’investissement émises se sont, quant à elles, appréciées de 0,6%, s’élevant à 12,31 MMDH à fin janvier 2023, avec la progression de 41,1% des dépenses des ministères et la contraction de 4,2% des dépenses des charges communes.
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