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Faouzi Skali invité de «Ramadaniyate Book Club Le Matin»

La culture et la spiritualité n’ont jamais été de pures distractions, mais des enseignements nécessaires à  mettre au cÅ“ur de la vie quotidienne. Pour Faouzi Skali, le soufisme est capable d’apporter des réponses fondamentales aux défis actuels. C’est ce qu’il explique lors de la rencontre «Ramadaniyate Book Club Le Matin» organisée par Groupe Le Matin en partenariat avec le Sofitel Rabat.

«Ramadaniyate Book Club» avec le maître du soufisme Faouzi Skali est une invitation à un voyage spirituel du cœur et de l’âme vers la voie de la transformation intérieure. Écrivain, anthropologue et chercheur, Faouzi Skali a pu acquérir une sagesse soufie qu’il met au service de sa première cause : rendre le patrimoine soufi accessible. C’est, en effet, cette cause qu’il a tenté d’élucider dans son dernier ouvrage «Le face à face des cœurs : le soufisme aujourd’hui». Pour l’invité de «Ramadaniyate Book Club», la spiritualité doit jouer un rôle au cœur de la société et de la collectivité et doit revenir dans l’agora publique. «Le soufisme est connecté au présent… La spiritualité doit être appliquée, vécue et mise en action», indique M. Skali.

«Le soufisme est l’objet d’une expérience spirituelle intérieur qui ne peut qu’être personnelle et ne peut se vivre qu’au présent. Il est important dans ce sens de se dire que cette expérience spirituelle qui procure une certaine vitalité qui, elle-même, fait revivre toute la pensée de l’Islam et lui donne cette capacité de se renouveler. Autrement, on va se retrouver avec des systèmes qui se replient sur eux-mêmes et se dessèchent», note l’invité. Partant de ce constat, l’auteur rappelle que le Maroc a toujours considéré la spiritualité comme un axe primordial dans différents domaines. Et c’est à travers le soufisme et la pensée spirituelle qui évolue que l’on arrive à réussir la transformation des idées et à être créatif pour pouvoir s’adapter au temps présent.

Toutefois, pour rencontrer la voie, il faut d’abord rencontrer le maître ou le guide spirituel, une rencontre des esprits et non une simple rencontre physique. Cette réflexion amène l’auteur à revenir à l’histoire du soufisme et sa constitution en confréries religieuses organisées autour d’un guide ou une école spirituelle. «Le Maroc compte de nombreuses confréries à l’instar des Tarika Qadiria, Chadilia, Tijania… qui constituent une sorte de tissu social, culturel et spirituel. L’idée est de constituer un cercle autour d'un guide spirituel pour parfaire cet enseignement de sagesse», note l’invité. Il s’agit, en effet, d’une étape importante pour assimiler les vraies bases du soufisme. L’auteur l’a d’ailleurs rappelé dans son ouvrage dans une sorte de narration autobiographique à travers laquelle il raconte sa première rencontre avec Sidi Hamza, le guide spirituel de la Tariqa Qadirriyya Boutchichiyya.

La culture soufie, un humanisme spirituel pour notre temps

Interrogé sur la capacité de la jeune génération à aller à la recherche de cette culture spirituelle, Faouzi Skali estime que oui. «Ce genre de connexion par l’esprit et cette communion spirituelle très recherchées dans le monde du soufisme est, à mon avis, facilement assimilable au vu des changements culturels qui s’opèrent aujourd’hui. Notre culture d’aujourd’hui doit nous permettre de mieux comprendre ces connexions spirituelles. Les outils digitaux ont également facilité la communication avec les autres développant une ouverture facile vers l’autre au-delà même de l’espace-temps», explique l’invité.

Fervent défenseur de l’idée que le soufisme est à mettre au cœur de notre vie quotidienne, M. Skali répond par l'affirmatif à la question de savoir si cette dimension spirituelle peut représenter un rempart contre les crises que le monde traverse actuellement. «Quand Al Ghazali évoque les différents degrés de connaissance, il parle de trois types de voiles pour atteindre cette élévation spirituelle. Le premier étant le voile d’un matérialisme exacerbé qu’on est en train de vivre aujourd’hui. En effet, nous sommes dans un matérialisme extrême, dans un monde où notre attention est quasiment prise par les choses matérielles de ce monde.

Il y a donc beaucoup de tentation qui nous éloigne de cette transformation intérieure et de la spiritualité. Il devient aujourd’hui primordial de pouvoir passer de la conception matérielle à celle spirituelle. Il faut que l’on prenne conscience que ces savoirs que l’on acquiert auprès des sages philosophes ne sont pas uniquement académiques, mais doivent impacter notre vie quotidienne et nous permettre d’avoir une influence sur cette culture actuelle pour inséminer des graines de spiritualité dès le plus jeune âge», explique Faouzi Skali. À ce propos, l’auteur appelle à introduire les bases du soufisme dans les programmes éducatifs pour les inculquer aux jeunes qui sont aujourd’hui à la recherche d’un style de vie équilibré alliant «beauté» et «humanité» du soufisme.

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