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Entre arguments et contre-arguments, le gouvernement et l’opposition à l’heure du bilan

Le bras de fer habituel entre la majorité et l’opposition a été fort présent lors de l’échange entre les deux parties dans le cadre de l’émission «Moubacharatan Maâkom» diffusée mercredi soir sur la chaîne télé 2M. Comme à l’accoutumée, les représentants de l’opposition ont tiré à boulets rouges sur le gouvernement, l’épinglant sur plusieurs engagements non tenus. En contrepartie, les représentants de la majorité ont réfuté toutes les critiques émises à l’endroit de l’Exécutif mettant en avant les réalisations enregistrées.

Entre arguments et contre-arguments, le gouvernement et l’opposition à l’heure du bilan

La tension entre l’opposition et le gouvernement n’est pas prête de s’estomper de sitôt. Les représentants des deux parties refusent d’enterrer la hache de guerre et toutes les occasions sont bonnes pour échanger les coups bas. Mercredi encore, le plateau de l’émission «Moubacharatan Maâkom» (en direct avec vous) a été le théâtre d’échanges copieux entre représentants de la majorité et de l’opposition. Ainsi dès sa prise de parole, l’ancienne députée du Parti de la justice et du développement (PJD) et membre du conseil national de l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM) Amina Mae Alainayne a fustigé le gouvernement pour avoir manqué, selon elle, à tous ses engagements et promesses faites au lendemain de son investiture. Accusant l’exécutif d’être plutôt un «gouvernement de promesses et non un gouvernement de compétences», la leader syndicale a passé en revue une série d’engagements non tenus par le gouvernement à la veille de la célébration de la Fête du travail.

L'opposition fustige l'incapacité du gouvernement à tenir ses promesses

Il s’agit notamment des engagements pris dans le cadre de l’accord du 30 avril 2022 et qui portent notamment sur une augmentation générale des salaires, une révision à la baisse de l'impôt sur le revenu, la promotion au nouveau grade, la mise en place d’une pension pour les personnes âgées, la généralisation du même montant d’allocation familiale pour tous les enfants, la création d'un million d'emplois, l’octroi de 2.500 dirhams aux cadres de l’éducation et la sortie d’un million de familles de la pauvreté et de la précarité. «Le gouvernement, qui se targuait de vouloir sortir un million de familles de la pauvreté, a enfoncé plus d'un million de familles relevant de la classe moyenne dans la précarité», s’est-elle indignée. Pour sa part, Aadi Sbaï, membre du bureau politique du parti du Mouvement populaire et porte-parole du parti, n’y est pas allé non plus de main morte, épinglant ainsi le gouvernement pour son manque de courage politique pour prendre les décisions nécessaires pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens et lutter contre l’inflation en déployant les différents recours existants, notamment le plafonnement des prix à travers la mise en œuvre de l’article 4 de la loi sur la liberté des prix et la concurrence ou encore le soutien au transport des marchandises pour limiter la hausse de prix.

Le représentant du parti de l’épi a fortement critiqué «l’attitude hautaine» du gouvernement qui refuse d’accepter les critiques de l’opposition qui, rappelle-t-il, ne fait qu’exercer sa mission. M. Sbaï a par ailleurs déploré la dégradation du niveau du discours politique au Maroc. «Le gouvernement cherche à étouffer toutes les voix qui le contredisent et accuse toutes les voix dissonantes de surenchère politique. Les propos que l’Exécutif tient à notre égard sont pour le moins rabaissants. On nous taxe d’opposition «de la marmite» parce qu’on a daigné critiquer la hausse vertigineuse des prix de la tomate et de la pomme de terre. C’est inacceptable», a tonné le même responsable.

Les composantes de la majorité défendent le bilan du gouvernement 

En réponse aux propos des représentants de l’opposition, Lhoucine Bentaïb, parlementaire du parti du Rassemblement national des indépendants (RNI), a vertement critiqué la faiblesse des réformes engagées lors de l’ancien mandat gouvernemental, notant que l’Exécutif conduit par Aziz Akhanouch a hérité d’un lourd passif légué par l’ancien gouvernement. Le même responsable a en outre estimé que s’il était acceptable de tenir le gouvernement responsable et d’exiger plus de décisions sociales, il était également judicieux de regarder la moitié pleine du verre et de reconnaître ainsi les réalisations accomplies, citant à titre d’exemple le maintien de la compensation du prix du gaz butane et de l’électricité, l’élaboration de la charte de l’investissement, l’octroi de la subvention aux transporteurs, la mise en œuvre du chantier de la protection sociale, etc. «Ce gouvernement a prouvé par les mesures qu’il a prises que c’est un gouvernement plus social que d’autres, puisqu’il a alloué des budgets colossaux pour soutenir le pouvoir d’achat et n’a cessé d’œuvrer pour régler des dossiers sociaux bloqués depuis des années. Contrairement aux critiques, le gouvernement ne s’est jamais limité aux annonces, il a pris des décisions selon les données disponibles pour mettre en œuvre des procédures et des programmes concrets», note le même intervenant.

Des propos fortement soutenus par Mohammed Hjira, parlementaire et secrétaire régional du Parti authenticité et modernité (PAM) de la région de Fès-Meknès, qui a mis en garde contre les prises de position «émotionnelles manquant de sagesses, de sobriété et de respect des institutions», notant que certains partis politiques «véhiculent des illusions et de fausses informations selon lesquelles ce gouvernement ne se soucie pas des conditions de vie des citoyens». Tout en alertant sur la conjoncture difficile que traverse le pays, M. Hjira a estimé que le contexte actuel ne supporte pas la perte d’un temps précieux dans des polémiques ou des querelles politiques inutiles.

Lire aussi : La hausse générale des prix a aggravé la pauvreté au Maroc (débat)

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