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Lancement du programme "Ana Moukawil" pour l'accompagnement de 100.000 entrepreneurs

C’est désormais acté. Le programme «Ana Moukawil» pour l'accompagnement de 100.000 entrepreneurs, porteurs de projets, autoentrepreneurs, unités économiques informelles et très petites entreprises (TPE) vient d’être lancé officiellement mardi à Rabat. Ce programme novateur, distingué par son caractère universel, inclusif et axé sur la proximité, a pour objectif d'accompagner, à l'horizon 2026, 100.000 entrepreneurs, porteurs de projets, autoentrepreneurs, unités économiques informelles et TPE souhaitant intégrer l'économie structurée. Cet appui se fera à travers une nouvelle génération de services publics adaptés aux besoins particuliers de ces acteurs économiques.

Lancement du programme "Ana Moukawil" pour l'accompagnement de 100.000 entrepreneurs
Ph. Saouri

Les très petites entreprises constituent une frange importante du tissu entrepreneurial. Elles créent 37,8% de la valeur ajoutée et regroupent 73,7% de l’effectif déclaré à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Pourtant, ces entreprises opèrent majoritairement dans le secteur informel. Selon une étude réalisée par le ministère de l’Inclusion sociale en partenariat avec le ministère des Finances et la Banque de développement africaine ayant porté sur 7 millions d’entrepreneurs, 85% des jeunes entrepreneurs ont déclaré travailler dans le secteur informel. Tandis que 56% ont indiqué avoir recouru à l’entrepreneuriat par nécessité à cause de l’absence d’opportunités d’emploi en tant que salarié. L’étude révèle ainsi que 40% seulement des personnes interrogées ont choisi de créer des entreprises par conviction.

Accompagner donc ces entrepreneurs sur le plan financier et administratif s’avère une nécessité. C’est justement l’objectif tracé par le programme d’accompagnement élaboré par le ministère de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences. Baptisé «Ana Moukawil», ce programme novateur, lancé mardi à Rabat, promet d’apporter des solutions d’accompagnement inclusives globales et intégrées aussi bien aux porteurs de projets et aux auto-entrepreneurs qu’aux très petites entreprises et aux unités économiques informelles souhaitant intégrer l’économie structurée. «Il s’agit d’un programme “populaire” de proximité visant à offrir une génération de services publics adaptés aux besoins particuliers de ces acteurs économiques afin qu’ils puissent développer davantage leurs entreprises et les pérenniser. On ne peut plus accepter de continuer à faire de l’entrepreneuriat de subsistance», note le ministère de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, qui intervenait à l’occasion du lancement de ce programme. «Ana Moukawil» promet donc de chapeauter tous les programmes lancés dans le domaine de l’accompagnement de l’entrepreneuriat, notamment le programme Awrach II, Tahfiz et bien d’autres. Ces programmes fragmentés peinent en effet à atteindre leurs objectifs à cause de leur manque de ciblage. «Aujourd’hui, ce programme contribuera à créer une synergie entre les différents services proposés aux entrepreneurs en unissant l’action de tous les partenaires, à savoir les CRI pour les mesures administratives, l’OFPPT pour la formation, tout en accordant à ces entrepreneurs un appui financier pour soutenir leurs projets», ajoute le ministre.

 

Les TPME constituent 99,7% du tissu d'entreprises marocain

Dans le détail, le nouveau programme propose une série de mesures incitatives visant à faciliter et encourager l’acte d’entreprendre. Il s’agit d’un soutien au paiement du loyer faisant office du siège de l’entreprise plafonné à hauteur de 10.000 DH par an à travers l’offre «chèque entreprise». Le programme propose également aux entrepreneurs des formations adaptées à travers l’offre «chèque formation» ainsi qu’un appui pour la structuration de la comptabilité de l’entreprise à travers l’offre «chèque gestion». Les bénéficiaires de ce programme peuvent par ailleurs bénéficier d’un accompagnement en matière d’accès au financement avec Tamwilcom facilitant l’accès aux solutions de financement à travers la plateforme Fin-Créa créée à cette fin.

La plateforme offre également un service gratuit de mise en relation des porteurs projets avec plus de 10 banques. Dans un discours prononcé à cette occasion, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, a mis en avant l'importance de l'entrepreneuriat, notamment dans le contexte actuel, marqué par une forte création d'entreprises et de startups en Afrique. M. Miraoui a fait savoir dans ce sens que son département planchait actuellement sur la réforme de toutes les licences existantes afin d'adapter l’offre de formation au marché de l’emploi tout en intégrant des modules de sensibilisation à l’importance de l’entrepreneuriat et en insistant sur les activités para-universitaires pour renforcer la résilience des étudiants et développer l’esprit entrepreneurial chez eux.

Pour sa part, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a salué le lancement de ce programme 100.000 entrepreneurs qui fait partie des mesures audacieuses prises par le gouvernement et le secteur privé pour préserver les acquis et pérenniser l’action de la TPE. Le patron des patrons a néanmoins rappelé les engagements pris pour renforcer la compétitivité des TPE au Maroc et qui n’ont jusqu’à présent pas été concrétisés et nécessitent la mobilisation de toutes les parties prenantes. Il s’agit notamment de la mise en œuvre du décret d’application relatif à la Charte d’investissement, dédié aux TPME, l’activation opérationnelle du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, doté d'une enveloppe de 120 à 150 milliards de dirhams sur 5 ans, avec une offre de quasi-fonds propres via les banques, d’une part, mais également un sous-fonds d’investissement dédié à la TPME, l’accélération des efforts pour la mise en œuvre de solutions de financement alternatives comme le crowdfunding.

M. Alj plaide également pour la digitalisation et l’instauration de l'interopérabilité entre les différentes administrations pour permettre aux porteurs de projets de gagner du temps et de se consacrer à leurs affaires, l’intégration de l’informel, source de concurrence déloyale pour le tissu entrepreneurial et, enfin, la refonte de la législation du travail comme convenu dans l’accord social tripartite signé en avril 2022. Il convient de souligner que plusieurs conventions de partenariat ont été signées en marge du lancement de ce programme. Ces accords ont été ratifiés avec différents partenaires. Il y a lieu de citer l’OFPPT, la CGEM, l’OMTPME, Barid Al-Maghrib ainsi que la Fédération nationale des Associations de microcrédit. Cette rencontre a été marquée par le coup d’envoi d’une caravane nationale lancée simultanément sur les 12 régions du Royaume pour informer et communiquer sur ces nouvelles prestations de services publics ciblant la promotion de l’entrepreneuriat et la TPE comme futurs leviers de l’emploi. Cette campagne de sensibilisation sera assurée par les 150 conseillers relevant de l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec).

 

>> Lire aussi : Partenariat tripartite pour renforcer les aptitudes financières des auto-entrepreneurs et des chercheurs d'emploi

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