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Le gouvernement doit poursuivre les grandes réformes tant que la situation des ménages est soutenable (Istiqlal)

Selon Adnane Benchekroun, vice-président de l'Alliance des économistes istiqlaliens, le gouvernement se doit de mener à bien les réformes pendant la crise afin de se tenir prêt à la sortie de celle-ci, et ce tant que la situation des ménages reste encore soutenable malgré la persistance de l'inflation.

Le gouvernement doit poursuivre les grandes réformes tant que la situation des ménages est soutenable (Istiqlal)

Le gouvernement s'est engagé à faire des réformes et à les mener à bien en toutes circonstances. Mais selon l’économiste istiqlalien Adnane Benchekroun, l’Exécutif doit rester attentif au niveau de la consommation des ménages et tant que celui-ci est soutenable, il faut avancer sur la voie de ces réformes afin d'être le mieux à même de tirer parti de la sortie de crise.

Entre le choix d'avancer sur la voie des grandes réformes engagées dans le secteur de la santé, de l'éducation et de l’amélioration du climat de l'investissement, et celui d’y surseoir pour pouvoir venir en aide aux ménages confrontés à l'inflation ayant grevé leur pouvoir d'achat, le vice-président de l'alliance des économistes istiqlaliens et membre du conseil national de l'Istiqlal, Adnane Benchekroun, valide le premier choix assumé et défendu par le gouvernement, en précisant cependant que la situation des ménages est encore soutenable.

Invité de «L'Info en Face» pour discuter de la capacité du gouvernement à tenir ses promesses, notamment en ce qui concerne la baisse des prix, M. Benchekroun rappelle que cette inflation, se déchaînant à l'échelle internationale et qui a même vocation à se prolonger, n'épargne pas le Maroc qui, spécifiquement pour les produits alimentaires, importe 50% de ses besoins, et importe donc en même temps cette inflation.

Plafonnement des prix : le gouvernement dispose d'un «joker»

À la question de savoir si le gouvernement n'aurait pas à se servir de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence qui l'autorise à plafonner les prix pour une période déterminée (6 mois, prorogeable une fois), l'économiste istiqlalien souligne qu'il y a là un «joker» à la disposition du gouvernement et précise que le recours éventuel à cette carte dépendra de la capacité à supporter cette inflation, notamment de la part de la classe moyenne. Cela dit, M. Benchekroun prend pour argument les chiffres de Bank Al-Maghrib pour 2022 qui montrent qu'en dépit d'une forte inflation, les crédits à la consommation n'ont pas baissé cette année, tout comme les crédits immobiliers. «Donc le gouvernement constate que la consommation n'est pas touchée», affirme-t-il. Et de poursuivre que «le gouvernement ne raisonne pas au jour le jour, mais que celui-ci est venu avec un programme en fonction duquel il sera jugé au bout de cinq ans». Aussi, ajoute M. Benchekroun, le gouvernement a pris le pari de mener à bien les réformes pendant la crise afin de se tenir prêt à la sortie de celle-ci (laquelle adviendra certainement).
À une autre question sur le levier d'élargissement de l'assiette fiscale que le gouvernement pourrait actionner et, par conséquent, alléger la pression fiscale sur la classe moyenne, l'économiste istiqlalien objecte que le gouvernement s'est déjà attelé à cette tâche, comme ce fut le cas avec la retenue à la source pour les professionnels libéraux, tout en soulignant que la réforme fiscale doit se faire par étapes et non en une seule fois.

Plus d’inflation et moins de croissance en 2023

S'appuyant sur les projections officielles prévoyant un taux de croissance global de 3,3% en 2023 et un taux d'inflation de 1,9%, l'économiste istiqlalien est d'avis qu'il faut s'attendre à moins de croissance et à plus d'inflation, assurant que le gouvernement veillera à ce que tout reste soutenable pour le consommateur marocain, dans les limites du possible et en fonction des évolutions qui se produisent sur la scène internationale. «Il faut garder un œil sur le niveau de consommation, et tant qu'il est soutenable, les réformes doivent être maintenues et accélérées», insiste-t-il. Et de rappeler que le gouvernement consacre un effort considérable en faveur des ménages et des industriels en maintenant, par exemple, le prix de l'électricité à son niveau normal grâce à une enveloppe compensatoire qui a atteint 25 milliards de dirhams, ou en continuant à subventionner le gaz butane et le blé tendre.

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