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L’intelligence artificielle et le big data pour prévenir les feux de forêt au Maroc

Les risques de feux de forêt sont bien réels lors de la saison estivale de 2023. Et pour l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), c’est un sujet de préoccupation majeure. Le Comité directeur national chargé de la prévention et de la lutte contre les incendies de forêt qui s’est réuni hier à Rabat en est bien conscient. C’est pourquoi, tous les moyens seront mobilisé pour protéger le patrimoine forestier. L’ANEF compte ainsi mettre à contribution pour la première fois les technologies de l’IA et du big data pour la prévention des feux de forêt.

L’intelligence artificielle et le big data pour prévenir les feux de forêt au Maroc

Les risques de feux de forêt sont bien réels lors de la prochaine saison estivale de 2023. Et pour l’Agence nationale des eaux et forêts, c’est un sujet de préoccupation majeure. En effet, la présence d’une végétation sèche et dense, conjuguée à la persistance de la sécheresse et des vagues de chaleur de chergui augmentent considérablement les chances de départs de feu avec toutes les conséquences néfastes que cela implique sur l’environnement, la biodiversité et les communautés locales. L’heure est donc à la mobilisation pour parer à toute éventualité et être prêts en toutes circonstances. Dans ce cadre, s’inscrit la réunion du Comité Directeur National chargé de la Prévention et de la Lutte contre les Incendies de Forêts qui s’est tenue hier à Rabat. L’ANEF et ses partenaires ont insisté sur la nécessité de prendre des mesures à la hauteur des défis posés par cette menace qui guettent le patrimoine forestier lors de la saison estivale 2023, et même au-delà. Un plan de gestion intégré pour les dix prochaines années (2023-2033) étant déjà élaboré.

Un nouveau système de gestion des risques liés aux feux de forêts utilisant l’intelligence artificielle

Après avoir rappelé que 2022 a été une année difficile et que 2023 s’annonce tout aussi difficile, le directeur général de l’ANEF, Abderrahim Houmy, a annoncé la mise en place, cet été, d’un nouveau système de gestion des risques, utilisant l’intelligence artificielle, afin d’améliorer encore plus l’évaluation des risques d’incendie de forêt.
En effet, afin d’améliorer la prévention, l’Agence a ainsi mis en place ce nouveau système en élaborant un nouveau Web-système basé sur l’intelligence artificielle et les big data qui permet de cartographier les zones à risque et de déclencher les alertes appropriées pour les interventions nécessaires. «Ce nouveau système offre une plateforme innovante pour la prévision des feux de forêt dans la région pilote de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Il est le premier du genre dans tout le bassin méditerranéen. Il génère quotidiennement une carte de scores de risque d’incendie avec une résolution très fine, accompagnée d’une explication du risque. Cette carte fournit des informations précieuses aux équipes de lutte sur le terrain, en prenant en compte des facteurs tels que les conditions météorologiques, les images satellites récentes, les données socio-économiques, ainsi que la nature et l’état de la couverture forestière», explique Fouad Assali, directeur du Centre national de gestion des risques climatiques forestiers. L’ensemble des calculs intensifs nécessaires sont rendus possibles grâce à l’appui du supercalculateur relevant de l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir et également à des données pertinentes de la Direction générale de la météorologie nationale.

Un plan de gestion intégré des incendies de forêt pour les dix prochaines années

«La réunion du Comité directeur national chargé de la prévention et de la lutte contre les incendies de forêts a été également l’occasion de présenter le nouveau Plan directeur intersectoriel de gestion Intégrée des incendies de forêt pour la période 2023-2033», a déclaré le directeur général de l’ANEF. Il s’agit d’un plan qui s’appuie sur sept axes prioritaires, fixe les actions à mettre en œuvre au cours de la prochaine décennie pour la prévention et la lutte contre les incendies de forêt tout en tenant compte des impacts prévisionnels du changement climatique. À ce propos, M. Houmy affirme que le nouveau Plan directeur intersectoriel de gestion intégrée des incendies de forêt pour la période 2023-2033 présente un certain nombre d’actions concrètes pour améliorer la coordination entre les différents intervenants. Ce plan permet de consolider les expériences acquises jusqu’à présent et d’affiner certaines actions pour une meilleure efficacité en matière de recherche, de sensibilisation et de coordination dans la lutte contre les incendies de forêt.

Incendies de forêts en 2022 : un bilan lourd et des enseignements à tirer

Le domaine forestier national fait actuellement face à diverses pressions qui menacent les fonctions cruciales qu’il remplit sur les plans économique, social et environnemental. Ces pressions accroissent considérablement le risque d’incendie, notamment en été, étant donné que les forêts marocaines, comme celles de la Méditerranée, sont hautement inflammables. Les facteurs qui contribuent à cette vulnérabilité sont multiples, notamment l’augmentation des températures, la diminution de l’humidité de l’air et l’apparition fréquente de vents chauds et secs, tels que le «chergui». D’où la nécessité de rester vigilant en permanence.

L’Agence nationale des eaux et forêts et ses partenaires (le ministère de l’Intérieur, les autorités locales, la Protection civile, la Gendarmerie Royale, les Forces Royales Air, les Forces Armées Royales et les Forces auxiliaires) semblent l’avoir bien compris. Les exposés fait dans le cadre de la réunion du Comité ont montré que, bien que les résultats de 2022 soient alarmants par rapport aux années précédentes, les politiques de prévention et de lutte contre les incendies adoptées par tous les acteurs concernés ont permis de réduire considérablement les dommages socio-environnementaux potentiels lors de cette période. Les résultats de l’année 2022 ont été jugés alarmants, car ils dépassent la moyenne annuelle généralement enregistrée, soit environ les 3.000 hectares touchés. L’année passée, les incendies de forêt ont atteint des proportions critiques, touchant presque toutes les régions du Royaume. La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma a connu à elle seule 188 départs de feu ayant ravagé 18.704 hectares, suivie de la région de Fès-Meknès avec 99 départs de feu et une superficie touchée de 1.775 hectares.

Abderrahim Houmy, directeur général de l’ANEF, rappelle que le Maroc a connu un été caniculaire en 2022, tout comme de nombreux pays du bassin méditerranéen, avec des épisodes de chaleur extrême et des records absolus de températures enregistrés en juillet. Mais les efforts de la lutte et les actions coordonnées de tous les intervenants ont montré leur efficacité. La réunion du Comité a donc permis de faire le bilan et de tirer les leçons de 2022, ainsi que de préparer la prochaine campagne, qui s’annonce tout aussi difficile. Selon M. Houmy, cette réunion a permis de prendre des décisions, de s’organiser et de se coordonner pour la prochaine campagne.

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500 incendies en 2022 ayant dévasté 22.762 ha de superficie forestière

Les superficies brûlées au Maroc au cours de l'année 2022 sont faibles en comparaison avec les superficies sinistrées dans des pays similaires et voisins et même avec la superficie menacée par les incendies, a indiqué, mardi à Rabat, le directeur de l'Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), Abderrahim Houmy. Intervenant lors de la réunion du Comité directeur de prévention et de lutte contre les incendies de forêt, consacrée à la présentation du bilan et des enseignements dégagés des incendies de forêt au cours de l'année 2022, M. Houmy a indiqué que l'année écoulée a enregistré près de 500 incendies, touchant 22.762 ha de superficie forestière parcourue par le feu, dont 37% constituée d'arbustes, de formations herbacées et d'Alfa.

S'agissant de la répartition géographique des incendies, la plus grande pression est toujours enregistrée au niveau de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma avec 188 départs de feu et une superficie incendiée de 18.704 ha, suivie par la région de Fès-Meknès avec 99 départs de feu et une superficie touchée de 1.775 ha, a-t-il relevé lors de cette réunion qu'il a présidée, soulignant que cette répartition s'explique par la forte densité du couvert forestier dans ces zones, les conditions climatiques sèches pendant la saison estivale, ainsi que la forte pression exercée par l'être humain sur les ressources forestières.

Cette évaluation est l’occasion de faire le point sur toutes les contraintes liées à la lutte contre les incendies ainsi que sur les mesures nécessaires à la préparation de la saison en cours, a-t-il noté lors d'une déclaration à la presse, appelant à faire preuve de plus de vigilance pour préserver le patrimoine forestier, les biens et les personnes. À l'échelle du bassin méditerranéen, l'aggravation des conditions météorologiques a favorisé le déclenchement et la propagation d'incendies de forêt d'une grande ampleur. Ainsi, selon les données disponibles du Système européen d'informations sur les feux de forêt (EFFIS), les superficies forestières endommagées par les incendies ont atteint 288.086 ha en Espagne, 90.158 ha au Portugal, 62.154 ha en France, 47.228 ha en Italie et 47.170 ha en Algérie.
 

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