«L’école doit être un espace de socialisation pour les élèves avant d’être un lieu d’apprentissage», a déclaré Hamid Ben Elafdil, président de Jadara Foundation, lors de son passage à l’émission "L'Info en Face", mercredi dernier. Estimant qu’un enfant n’a pas forcément besoin de l’école pour apprendre à l’époque où nous vivons actuellement, Ben Elafdil insiste sur l’importance de la maitrise des soft skills dès les premières années de scolarisation.
«Les savoirs et les connaissances ont évolué d’une façon impressionnante ces dernières années. Les technologies permettent aujourd’hui aux enfants d’accéder aux connaissances. C’est pourquoi l’école ne doit plus être uniquement un espace d’acquisition de savoir sur la première tranche d’âge. Il faut plutôt leur apprendre à mieux se connaitre, à créer des liens avec les autres, à se projeter dans l’avenir…», affirme-t-il. «La maitrise de ces compétences aidera nos enfants à éviter de devenir des esclaves des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle. Ils pourront les utiliser à bon escient, en tirer les avantages sans y être dépendants», souligne le président de Jadara Foundation. Ce dernier a également souligné le rôle important du développement de l’apprentissage des langues étrangères dans le système éducatif national.
L’apprentissage des langues est nécessaire dès la petite enfance
«L’apprentissage des langues est un outil très important qui va servir les élèves dans divers domaines. En effet, le fait de maitriser les langues et les cultures étrangères permet aux jeunes d’avoir une force supplémentaire qui les aidera dans leur vie personnelle et professionnelle. Cela donne également l’opportunité au pays de mieux intégrer l’économie mondiale», développe Ben Elafdil. Et d’ajouter qu’«il est essentiel d’investir dans l’apprentissage des langues dès la petite enfance. De nombreuses études ont montré que les enfants entre 0 et 8 ans peuvent apprendre jusqu’à sept langues».
Compétences/Diplômes : quel modèle pour l'employabilité ?
Réagissant au sombre bilan dressé il y a quelques jours par le Chef de gouvernement sur la qualité de l’enseignement supérieur, Ben Elafdil indique que le secteur souffre de plusieurs insuffisances malgré les efforts fournis, et ce pour de nombreuses raisons. «Le Chef de gouvernement a annoncé que près d’un étudiant sur deux quitte l’université sans diplôme et seul 20% des lauréats trouvent un emploi. Ces chiffres doivent être bien analysés pour comprendre les raisons de cette situation», considère-t-il. «Cela peut par exemple concerner les étudiants dans des filières qui devraient être supprimées car elles n’ont plus aucun avenir aujourd’hui. À quoi bon avoir un diplôme s'il ne servira à rien, autant l’abandonner. Ne serait-il pas intéressant de suivre le nouveau modèle d’employabilité américain mis en place par l’ancien Président Donald Trump et qui met en valeur les compétences et non les diplômes ?». Le président de Jadara estime également qu’il est très important pour chaque élève et étudiant d’avoir une vocation et d’apprendre à se fixer un objectif précis et se focaliser dessus pour l’atteindre grâce à son savoir-faire et son savoir-être.
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