Les treize députés marocains membres de la Commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne comptent se réunir bientôt pour réévaluer le travail effectué au sein de cette structure qui sert de trait d’union entre les Parlements des deux parties. C’est ce qu’a affirmé Zaïna Chahim, députée et membre de ladite Commission. Invitée de l’émission «l’Info en Face», la députée du Rassemblement national des indépendants (RNI) a déclaré que cette réunion s’inscrit dans le sillage de la décision annoncée lundi 23 janvier par le Parlement marocain de reconsidérer ses relations avec son homologue européen et de les soumettre à une évaluation globale.
La future réunion sera sanctionnée par la rédaction d’un rapport qui sera présenté au président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, lequel décidera de la suite à donner à ce document. «Mais il y aura certainement des suites», a précisé Mme Chahim sur un ton ferme. Car pour Mme Chahim, il existe un véritable acharnement sur le Maroc. Cet acharnement est l’œuvre de parties hostiles au Royaume cherchant à nuire au partenariat privilégié entre Rabat et Bruxelles en instrumentalisant le Parlement européen. «La résolution votée le 19 janvier dernier au Parlement européen a été portée et défendue par les mêmes parties adoptant une position hostile au Maroc et qui tentent depuis plusieurs mois de nuire à l’image d’un pays devenu un partenaire sérieux pour l’UE, en essayant de faire voter des résolutions critiques à son encontre», indique la parlementaire. En disant «parties hostiles», Mme Chahim point du doigt sans ambages les eurodéputés appartenant aux groupes «Renew Europe». Ces derniers se sont mobilisés tout au long de l’année écoulée pour faire voter des résolutions hostiles au Royaume.
Le Maroc qui insiste pour renforcer le rôle de cette Commission parlementaire mixte
«La mobilisation des députés marocains tout au long des 14 derniers mois a permis de faire avorter plusieurs tentatives visant l’adoption d’amendements à l’encontre du Royaume. Je tiens à rappeler que c’est le Maroc qui insiste pour renforcer le rôle de cette Commission parlementaire mixte, alors que le côté européen a longuement tout fait pour ne pas entreprendre une telle démarche durant cette législature. Ainsi, depuis mars dernier, les 13 eurodéputés membres de la Commission parlementaire mixte esquivaient les réunions qui devaient se tenir à l’appel du Royaume. Par conséquent, aucune réunion bilatérale n’a été tenue par la commission hormis la rencontre officielle organisée en mai dernier», explique Mme Chahim. La députée marocaine ajoute avoir ressenti qu’«il y avait de l’eau dans le gaz» depuis que des bruits de couloir laissaient entendre que des eurodéputés étaient acquis à la cause du Maroc puisque qu’aucune résolution hostile au Royaume n’a été adoptée au cours des vingt dernières années. «L’acharnement de certains groupes agissant au sein du Parlement européen contre le Maroc montre bien qu’ils agissent dans le cadre d’un agenda. Le dernier épisode en date est lié à l’affaire médiatique du “QatarGate”. Ces parties ont surfé sur cette vague pour faire voter cette résolution qui représente une pure ingérence dans des affaires relevant de la compétence de la justice pénale nationale», renchérit Mme Chahim. La députée a souligné à cet égard que les députés marocains membres de la Commission mixte étaient bien déterminés à user de tous recours institutionnels pour contrer ce lobbying cherchant à ternir l’image du Royaume.
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