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Le développement technologique de ces dernières années a démontré qu’il est plus que nécessaire de suivre cette transition au risque de disparaître. Le secteur de la logistique n’étant évidemment pas épargné. «Ça a d’abord commencé avec les technologies de ruptures et depuis maintenant une dizaine d’années, on nous parle de blockchain, d’intelligence artificielle, etc.», indique Youssef Ahouzi. Le directeur général de PortNet était l’invité de «L’Info en Face», émission du groupe «Le Matin», en marge du Salon Logismed qui s’est tenu la semaine dernière à Casablanca.
Citant la blockchain, il rappelle les différentes initiatives mises en place notamment dans le secteur maritime et la logistique en général, soulignant l’importance de cette technologie qui devrait avoir un impact plus que positif sur toute la chaîne de valeur logistique. Pour ce faire, «il faut comprendre les enjeux et prendre les devants. Je pense qu’il ne faut pas attendre et qu’il faudrait aller au plus vite vers ces technologies», souligne le DG au micro de Rachid Hallaouy.
«Nous parlons de blockchain, d’intelligence artificielle, de chat GPT. D’ailleurs, avec l’avènement de ce dernier, tout le monde se rend compte qu’un énorme changement est en train de s’opérer dans notre façon d’aborder le monde, de travailler, de commercer et de transporter des marchandises, entre autres». Et d’ajouter, «si nous ne suivons pas le mouvement, nous allons le subir».
Transformation digitale du secteur de la logistique : marche ou crève !
Pour Youssef Ahouzi, cette révolution technologique concerne tous les opérateurs économiques qui doivent créer des écosystèmes pour pouvoir étudier de manière collégiale ses nouveaux aspects. «Tout le monde doit mettre la main à la pâte». Interrogé sur les initiatives menées par PortNet, le directeur général indique que plusieurs sont en cours. Et pour réussir cette transition, il insiste sur l’importance de deux aspects fondamentaux, à savoir la formation et l’innovation. «Il faut former nos ingénieurs sur ces technologies et voir l’innovation à travers les startups. Parce qu’avec la lourdeur et la capacité dont nous disposons aujourd’hui, nous ne pouvons pas traiter ce genre d’avancées technologiques. Il faut permettre aux jeunes d’exprimer leur talent et de proposer de nouvelles solutions basées sur cette technologie».
Et pour s’assurer une place de choix dans ce monde en mouvement, il appelle les entreprises marocaines n’ayant toujours pas accéléré leur transition à s’adapter au plus vite. «Quand il n’y a pas de digitalisation et que nous n’innovons pas, nous aurons du retard. Nous n’allons pas nous en apercevoir maintenant, mais nous allons le payer par la suite». Il explique également que «si nous voulons parler de souveraineté, il faut que nous soyons précurseurs pour ne pas subir ce qui va venir de l’extérieur, notamment des compagnies européennes, américaines ou asiatiques».Si les technologies peuvent effrayer par la vitesse de leur développement, cela peut être aussi bien une menace qu’une opportunité. Pour Youssef Ahouzi, il s’agit d’une menace «si nous n’arrivons pas à prendre les devants. Mais c’est aussi une opportunité, si nous parvenons à mettre en place tous les ingrédients pour le développement d’un écosystème technologique».
Citant les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), le DG de PortNet indique que la concurrence est bien enclenchée. «Dès que Chat GPT est sorti, Google a dû batailler pour sortir son chatbot rapidement». Il précise que si les grands éditeurs ne prennent pas le train rapidement, ils seront très vite dépassés. «C’est simple, tous les voyants rouges sont aujourd’hui allumés».L’omnicanalité, un impératif pour réinventer l'expérience client
«Il faut se diriger vers un modèle hybride en logistique». Pour l’invité de «L’Info en Face», dans un monde qui bouge et se développe aussi vite que ces dernières années, il faut donner le choix aux entreprises et consommateurs. «Je pense que ce n’est pas toujours blanc ou noir. Il faut être dans les deux canaux. Pour moi, l’omnicanalité c’est de pouvoir aller en magasin voir un produit pour ensuite le commander sur mon téléphone le lendemain. J’ai besoin d’avoir la possibilité de le faire». En clair, il faudrait revoir l’expérience client. «Les points de contact pour l’entreprise sont multiples. Il faudrait toujours pouvoir offrir au client ce qu’il recherche, de la même façon et de la même qualité». Confiant quant au potentiel marocain, le DG affirme que le Maroc a la capacité de s’adapter et de trouver les bonnes solutions. «Il faut juste encadrer et encourager».
Stratégie logistique : des ajustements sont à faire
La logistique et le digital sont deux leviers importants pour l’économie. Pour bénéficier de ces deux leviers, «il faut une synergie pour organiser et améliorer la performance du secteur logistique». Pour y parvenir, Youssef Ahouzi estime qu’il faut accompagner les changements perpétuels que connaît le monde et les adapter au fonctionnement des entreprises. «Je pense que l’agilité est très importante et qu’au Maroc, nous soyons très agiles et nous avons cette capacité de nous adapter. Il faut donc voir ces atouts que nous avons, pouvoir les utiliser à bon escient pour répondre aux besoins de nos opérateurs et de nos citoyens». S’agissant du choix technologique, le directeur général de PortNet souligne qu’il n’y pas à faire de choix. «Il faut plus tôt trouver des solutions et se dire : nous les traitons comme ça. Le choix de la technologie dépendra de la problématique».
Chat GPT : un allier du secteur de la logistique à condition de savoir l’utiliser
Au niveau de PortNet, l’utilisation de Chat GPT a déjà été testée. «Il est fiable, à condition de demander les sources». Selon Youssef Ahouzi, «il faut toujours être avant-gardiste par rapport à ce qui se passe. C’est une opportunité et il faudrait la saisir. Ce sont des outils très puissants qui nous permettent de répondre à des besoins vraiment très simples».
D’ailleurs, avec la démocratisation de cet outil basé sur l’intelligence artificielle, un nouveau métier devrait voir le jour, selon l’expert : celui de «prompteur». Il s’agit de «comment questionner Chat GPT pour avoir la bonne réponse ou la plus pertinente». Mais, en définitive, tient à souligner Youssef Ahouz, l’humain ne sera pas remplacé, «parce que ce sont nous qui alimentons Chat GPT avec ce qu’il doit dire».Lire aussi : La plateforme PortNet fait peau neuve
