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Répliques du séisme : les experts mettent en garde contre les fakes news

Les répliques des séismes sont très probables, mais selon les experts, il est impossible de déterminer leur timing ou localisation.

Répliques du séisme : les experts mettent en garde contre les fakes news
Ph. Saouri

Le séisme dévastateur de magnitude 7 qui a frappé plusieurs villes du Maroc le 8 septembre 2023 à 23h11, a été déclenché par la rupture d’une faille décrochante sous la chaîne de montagnes du Haut Atlas. La secousse, dont l’épicentre a été situé dans la commune d’Ighil, à 80 km au sud-ouest de Marrakech, a été ressentie dans plusieurs villes marocaines, dans un rayon de 400 km autour de son épicentre.

>>Lire aussi : Le séisme d’Al Haouz, le plus puissant jamais enregistré au Maroc

Lahcen Ait Ibrahim, expert en gestion des catastrophes naturelles à l’Université Mohammed V de Rabat, explique que la composition géographique de la région de l’Atlas est en principe cabale d’absorber les mouvements et le contact entre la plaque eurasiatique et la plaque africaine. C’est un fait établi par les scientifiques marocains et internationaux, indique l’expert. La région est donc connue pour son activité sismique intense. Les sismologues indiquent dans ce sens que ce séisme et celui d’Agadir de 1960 sont liés à la tectonique de la chaîne de montagnes du Haut Atlas. Les deux participent au même système qui est responsable de la croissance des reliefs du Haut Atlas.

Contacté par Assahra Al Maghribia, le sismologue Kamal Agharroud explique qu'en analysant les données disponibles, on constate que le séisme d'une magnitude de 7 degrés a libéré une grande énergie pour le rift qui se situe au sud de la chaîne de l'Atlas (Bassin du Souss). Il ajoute que cette énergie libérée a fait perdre à cette faille une sorte d'énergie, et que celle qui est encore présente n'est pas suffisante pour provoquer des répliques de même force. Selon lui, les répliques ont bien eu lieu mais avec des intensités moindres.

Expliquant les raisons de l’ampleur des dégâts au niveau de la région d’Al Haouz, l’expert évoque la proximité avec l’épicentre du séisme mais également la nature géologique de cette zone montagneuse. « Le terrain contribue à la vitesse de propagation des ondes sismiques et augmente leur force. L’intensité diminue automatiquement lorsqu’on s’éloigne des montagnes », souligne l’expert.

Concernant les risques d’un tsunami liés à ce séisme, l’expert affirme que « la montée des vagues dans certaines zones n'a rien à voir avec le tremblement de terre. Elle est plutôt liée au climat. Le risque de tsunami est réel quand le tremblement de terre se produit en mer », souligne l’expert.

Philippe Vernant, enseignant-chercheur à l'université de Montpellier et spécialiste en tectonique active, notamment au Maroc, explique pour sa part, dans un entretien accordé à l’AFP, que l’intensité de ce séisme correspond en gros à un déplacement moyen sur la faille de l'ordre d'un mètre, en quelques secondes, sur plusieurs kilomètres. Cela étant, il y a la profondeur : au début elle avait été annoncée autour de 25-30 kilomètres, mais elle semblerait remonter, plus proche de 10 kilomètres. Plus on approche de la surface, plus l'effet de la rupture va être important. « On va avoir des répliques forcément, et même si elles sont moins fortes, ça peut conduire à l'effondrement de constructions déjà fragilisées par le séisme », alerte l’expert. Malheureusement, on ne peut rien prévoir. On essaie d'estimer des périodes de récurrence en fonction des différentes magnitudes des séismes mais après le comportement peut être chaotique, avec des probabilités de deux séismes forts sur une période courte ou le contraire.

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