Santé : le manque de personnel inquiète Khalid Aït Taleb

La séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants est souvent l’occasion d’évoquer les réalisations, mais aussi les problèmes dont souffrent nombre de secteurs. C’était justement le cas ce lundi puisque le secteur de la santé a fait l’objet de quatorze questions explorant ses différentes facettes. À cette occasion, Khalid Aït Taleb a dû répondre aux interpellations des formations de la majorité et de l’opposition (trois questions sur 14 ont été posées par des députés de l’opposition, USFP, MP et PPS).

S’agissant des réalisations, le chef du département de la Santé a mis en avant l’importance de la loi-cadre relative à la santé ainsi que les efforts menés pour la modernisation et la structuration du secteur de la santé. Pour ce responsable gouvernemental, les fruits de ces reformes ne sont pas encore visibles, mais ils le seront dans les prochains mois à venir, a-t-il expliqué. Le haut responsable n’a pas hésité à parler à maintes reprises de «révolution», compte tenu des textes de loi en gestation et qui vont également participer à l'amélioration du service de santé.

M. Aït Taleb a particulièrement insisté à cet égard sur le projet de loi relatif au statut des fonctionnaires du secteur de la santé. Tout en soulignant que les efforts du ministère qui ne font pas de différence entre les zones rurales et urbaines, il a rappelé les actions entreprises pour l’entretien des équipements, la réhabilitation et la mise à niveau des centres hospitaliers. Par ailleurs, M. Aït Taleb a mis l’accent sur la dimension régionale qui sous-tend le nouveau cadre juridique relatif à la santé. «Le plan de santé régional est la solution », a-t-il insisté, tout en demandant aux députés de faire preuve de patience, le temps que la réforme en cours donne ses effets.

Toujours dans le registre des réalisations, le haut responsable a indiqué que les établissements de santé ont une capacité de 28 mille lits, en plus de 3.400 lits programmés dans le cadre du budget de cette année. «Cependant, indique-t-il, il y a une grande capacité, mais qui n’est pas utilisée à 100%. Le taux d’occupation moyenne et le taux de rotation ne sont pas considérables». Dans le même sens, il a rappelé qu’il y a de nouveaux hôpitaux qui sont ouverts et d’autres qui ont été mis à niveau.

L’insuffisance des ressources humaines, principale préoccupation de Khalid Aït Taleb

Mais la principale préoccupation de M. Aït Taleb réside, comme il l’a reconnu lui-même, dans l’insuffisance des ressources humaines. Cela pose des défis concernant la gestion et le fonctionnement des établissements de soin. La solution ? il faut, dit-il, changer les politiques adoptées jusqu’à aujourd’hui afin de pouvoir rendre les établissements de santé marocains plus attractifs pour les compétences et les cadres médicaux. Il a ainsi souligné qu’il y 14.000 médecins marocains qui travaillent à l’étranger, dont certains souhaitent rentrer pour travailler dans le Royaume. Mais l’enjeu majeur pour le moment, c’est de garder déjà les ressources déjà opérationnelles, faire en sorte qu’elles n'émigrent pas. «La solution, c’est de bien les payer», a-t-il dit.