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Sortie du Maroc de la liste grise du Gafi : l'avis du chef économiste du groupe Allianz

La décision du Groupe d’action financière de retirer le Maroc de sa liste grise est une très bonne nouvelle qui souligne le succès de l’engagement du Maroc contre la fraude et le blanchiment de capitaux, souligne Ludovic Subran, chef économiste du groupe Allianz. Tout comme le gouvernement, cet expert-chercheur en macro-économie estime que cette décision renforcera également l’image du Maroc, la confiance des investisseurs étrangers dans son économie et améliorera le risque-pays. Les détails.

Sortie du Maroc de la liste grise du Gafi : l'avis du chef économiste du groupe Allianz
Ludovic Subran, chef économiste du groupe Allianz.

Le Groupe d’action financière (Gafi) reconnaît l’efficacité du Maroc dans la lutte contre la criminalité financière. À Paris, lors de son assemblée générale tenue du 20 au 24 février 2023, cet organisme intergouvernemental – chargé de l’élaboration des normes internationales de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC-FT) – a décidé la sortie du Royaume du processus de surveillance renforcée, connu par «liste grise». Pour le gouvernement, cette décision, qui traduit le respect total par le Maroc de ses engagements et l’efficacité de son modèle en termes de LBC-FT, impactera positivement les notations souveraines et des banques locales. Elle renforcera également l’image du Maroc et son positionnement lors des négociations avec les institutions financières internationales, ainsi que la confiance des investisseurs étrangers dans l’économie nationale.

Ce constat est partagé par Ludovic Subran, chef économiste du groupe Allianz, néanmoins avec quelques précisions. «La décision du Gafi est une très bonne nouvelle qui souligne le succès de l’engagement du Maroc contre la fraude et le blanchiment. Je pense que l’impact sera davantage visible sur les investissements directs étrangers et la force du secteur financier que sur les notations souveraines», a déclaré au journal «Le Matin», Ludovic Subran. Pour cet expert-chercheur en macro-économie, si la sortie du Maroc de la liste grise aura un effet positif sur les notations de risque pays – car elles prennent en compte l’environnement des affaires – la notation de crédit du Maroc (S&P, Fitch, Moody’s) dépend de plusieurs autres variables et facteurs. «Aujourd’hui, dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, le plus important pour les agences de notation, c’est d’éviter la récession et surtout d’éviter de tout subventionner et d’avoir un partage du coût du resserrement entre ménages, entreprises et État», estime Ludovic Subran.

La sortie de la liste grise du Gafi renforce la position du Maroc vis-à-vis des notations souveraines

À ses yeux, la décision du Gafi renforce la position du Maroc vis-à-vis des notations souveraines, mais celles-ci prennent, plutôt, en considération la qualité de la politique budgétaire qui permet de guider les investissements ainsi que les perspectives économiques et monétaires. De même, la dynamique du crédit sera principalement tributaire de l'évolution de l'inflation-croissance dans un contexte de resserrement monétaire mondial qui pèse sur les conditions de financement. En attendant les prochaines notations des agences internationales, Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM), estime que la sortie du Maroc de la liste grise constituerait un évènement majeur. «Cette décision devrait permettre au Maroc d’enclencher les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour l’obtention de la Facilité modulable.

Ce mécanisme du FMI permettra de faciliter les sorties du Trésor marocain sur le marché international de la dette de manière fluide», avait indiqué le patron de la Banque centrale, lors du point de presse à l’issue de la réunion du Conseil de BAM à Rabat, en décembre dernier. Toujours est-il que l’existence de dispositifs solides de LBC/FT concourt à l’intégrité et la stabilité du secteur financier et, partant, facilite l’intégration des pays au système financier mondial. Elle permet également de renforcer la gouvernance et l’administration des finances publiques. Selon le FMI, l’intégrité des systèmes financiers nationaux est essentielle à la stabilité macroéconomique et financière, tant au plan national qu’au plan international.

À noter que cette décision du Gafi survient suite aux conclusions positives contenues dans le rapport des experts du groupe, sanctionnant la visite de terrain entreprise dans notre pays du 16 au 18 janvier 2023. Ce rapport, en vertu duquel le Maroc est sorti de la liste grise, a salué l’engagement politique formel du Royaume pour la conformité du dispositif national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, avec les normes internationales, ainsi que le total respect par le Royaume de tous ses engagements dans les délais fixés.

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