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Les syndicats des fonctionnaires déplorent une approche gouvernementale discriminatoire

Les syndicats sont pour l’institutionnalisation du dialogue social sectoriel, mais contre l’approche «sectorielle catégorielle». Cette position est défendue principalement par l’Union syndicale des fonctionnaires (USF) qui reproche au gouvernement de favoriser des catégories de fonctionnaires au détriment d’autres. De même, l’USF s’élève contre la mise en place de statuts spécifiques à certains fonctionnaires, une approche qui, selon elle, porte atteinte au statut général de la fonction publique.

Les syndicats des fonctionnaires déplorent une approche gouvernementale discriminatoire
L’Union syndicale des fonctionnaires estime qu'il ne faut pas segmenter les revendications de la classe ouvrière en répondant favorablement aux doléances du secteur de l’enseignement ou de la santé, par exemple

Les centrales syndicales, notamment les plus représentatives, reviennent à la charge après l’accalmie qui a suivi la signature de l’accord du dialogue social, le 30 avril 2022. À présent, les syndicats se disent être sur les charbons ardents puisqu’ils attendent l’opérationnalisation des engagements formulés par le gouvernement et l’ensemble des partenaires sociaux dans le cadre dudit accord présenté comme historique.

Cette position a été exprimée cette semaine par l’Union syndicale des fonctionnaires (USF), affiliée à la centrale syndicale l’Union marocaine du travail (UMT). Cette antenne, rassemblant les fonctionnaires syndiqués de nombreux départements et institutions étatiques, considère que «le gouvernement rechigne à appliquer les engagements contenus dans l’accord du 30 avril 2022». Le syndicat cite en particulier les points relatifs à l’amélioration des revenus, l’allègement de la pression fiscale sur les fonctionnaires et les salariés ainsi que la création d’un nouveau grade dans les échelons des fonctionnaires. Le syndicat déplore également la marginalisation des revendications de nombreuses catégories, avec à leur tête, selon un communiqué publié dans ce sens, les fonctionnaires titulaires d’un doctorat et les agents de la Promotion nationale.

Appel à une équité dans le traitement des revendications de la classe ouvrière

Le syndicat accuse par ailleurs le gouvernement d’adopter «une approche sectorielle catégorielle» dans son traitement des revendications des fonctionnaires. À ce propos, le syndicat de ce secteur estime que le gouvernement «porte atteinte aux nobles fondements sur lesquels repose le régime de la fonction publique instauré depuis 1958». L’USF refuse dans ce sens «l’atteinte à la durabilité et la constance du travail, l’atteinte à l’égalité dans le salaire, la marche en arrière par rapport aux promotions» et aux «autres acquis historiques de la classe ouvrière».

Le syndicat, qui se dit favorable à un dialogue sectoriel, estime que les pouvoirs publics ne peuvent pas segmenter les revendications de la classe ouvrière en répondant favorablement aux doléances du secteur de l’enseignement ou de la santé, par exemple, et tourner le dos aux autres catégories, nous explique Samira Raïs, présidente de l’USF. Selon elle, le fait d’agir pour instaurer des statuts propres à certaines catégories en faisant fi du statut général de la fonction publique est rejeté. Mme Raïs considère aussi que le fait de répondre favorablement aux cahiers revendicatifs d’un secteur et de fermer la porte du dialogue avec un autre est une approche inadmissible. D’ailleurs, la présidente de l’USF nous apprend que son syndicat prépare une rencontre nationale (un séminaire) le 25 février prochain, à l’occasion de la commémoration des 65 ans de l’entrée en vigueur du Statut général de la fonction publique. Cette rencontre devra permettre, selon elle, au syndicat de débattre de cette problématique et du statut de la fonction publique en général.

Il convient de souligner que face à la colère des syndicalistes, le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, a affirmé, mardi à la Chambre des conseillers, que le gouvernement a fourni un effort important lors du dialogue social, et ce malgré les difficultés relatives à la hausse des prix et le manque de visibilité sur la politique financière et économique internationale. Intervenant lors de la séance des questions orales, M. Sekkouri est revenu sur l’accord signé récemment avec le secteur de l’enseignement et qui concerne environ 300.000 fonctionnaires, en mettant l’accent sur la hausse du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du salaire minimum agricole garanti (SMAG).   

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