Le RNI, qui dirige la coalition gouvernementale, est-il en mesure de remplir ses engagements électoraux ? D'un point de vue éthique, estime M. Er-Rafik, et même si ce gouvernement a été depuis le début en butte à divers aléas, il lui faut tenir ses engagements. «Les Marocains ne seront pas contents si, après cinq ans de mandat, ils se retrouvent avec un gouvernement qui a géré les affaires courantes en oubliant le plus important et les raisons pour lesquelles les électeurs l'ont choisi».
Reprise économique et création d'emplois : où en sommes-nous ?
Presque deux années après sa nomination, le gouvernement Akhannouch est-il sur la bonne voie du redressement de l’économie et corrélativement de la création d'emplois, après que le RNI s’est engagé à créer un million d'emplois d'ici 2026 ? De l'avis de M. Er-Rafik, il est tout à fait normal que certains grands programmes prennent du temps à prendre forme tout au long du mandat quinquennal de ce gouvernement. «Il faut du temps pour mettre en œuvre des programmes. Et je crois que les résultats viendront. Pas à moyen terme, mais très prochainement», dit le premier vice-président du Conseil de la région de Fès-Meknès.
«Aujourd'hui, l'emploi est essentiellement une question d'investissement. Et donc, pour créer des emplois, nous sommes d'accord pour dire qu'il faut des investissements publics et privés, et surtout privés. Mais pour cela, il faut des infrastructures et des incitations», souligne M. Er-Rafik. En ce qui concerne la création d'emplois, en particulier dans le contexte actuel de perte massive d'emplois, le RNIste estime qu'il faut se donner du temps et tenir compte de la conjoncture internationale et nationale pour voir si l'on peut atteindre ou même approcher la barre d'un million d'emplois créés. «Il ne faut pas juger tout de suite. C'est à cela que sert un mandat de cinq ans», affirme-t-il. En revanche, poursuit M. Er-Rafik, la question à se poser est la suivante : «est-ce que le gouvernement fait ce qu'il faut pour remplir ces engagements ?»
Au sujet de la lutte contre l'inflation et face aux discours selon lesquels le gouvernement ne fait rien pour soutenir les citoyens dont le pouvoir d'achat s'est gravement détérioré, M. Er-Rafik soutient que l'Exécutif a fait un choix assez équilibré en maintenant les grands investissements, tout en agissant sur plusieurs leviers de soutien à la population. «Le gouvernement a affecté 40 milliards à la Caisse de compensation et consacré un financement substantiel au maintien des tarifs de l'électricité à des niveaux stables, alors qu'ils ont pratiquement triplé ou quadruplé», fait-il observer.Le déficit de communication se trouve surtout au niveau des politiciens de proximité
Sur un autre sujet ayant trait aux reproches adressés au gouvernement quant à sa capacité à communiquer, M. Er-Rafik affirme qu' «avant de commencer à communiquer sur quelque sujet que ce soit, il est bon d'avoir des réalisations». «Nous n'allons pas communiquer pour le plaisir de communiquer et sortir chaque mois pour parler de tout sauf des réalisations. Ça, c'est la spécialité de quelqu'un que nous connaissons tous très bien», dit-il. La communication, indique M. Er-Rafik, reprenant les commentaires du président du RNI, Aziz Akhannouch, lors d'une réunion partisane, doit se faire à plusieurs niveaux. «Ce n'est pas seulement le gouvernement qui est tenu de communiquer, mais il y a aussi les partis qui forment la coalition gouvernementale, leurs responsables et leurs élus et politiciens de proximité, et je pense que c'est à ce dernier niveau que nous avons un déficit important, lequel reste explicable», fait remarquer M. Er-Rafik. «Je pense qu'il y a un déficit en termes de communication au niveau régional et local. On ne parle pas assez aux gens. Cela s'explique par le fait que le nombre des élus RNIstes a pratiquement triplé et que la plupart d'entre eux sont de nouveaux arrivants sur la scène politique. Ils ont donc besoin d'un temps pour l'adaptation et la maîtrise des enjeux locaux, avant de s'atteler à une tâche aussi importante qu'est la communication», explique M. Er-Rafik.
