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Tuberculose : l’OMS lance une nouvelle instance pour accélérer la conception des vaccins

Le Conseil mondial d’accélération pour les vaccins antituberculeux vient d’être lancé par l’Organisation mondiale de la santé. Cette nouvelle instance vise à renforcer les efforts de conception des vaccins et limiter ainsi les répercussions négatives de la pandémie de la Covid-19 sur les services de lutte contre la tuberculose dans le monde.

Tuberculose : l’OMS lance une nouvelle instance pour accélérer la conception des vaccins

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, mercredi dernier, la création d’un Conseil d’accélération pour les vaccins antituberculeux. Cette instance facilitera l’homologation et l’utilisation de nouveaux vaccins antituberculeux efficaces par une mobilisation à haut niveau des bailleurs de fonds, des organismes internationaux, des pouvoirs publics et des utilisateurs finaux dans le but d’identifier et de surmonter les obstacles à la mise au point de ces vaccins.

«L’une des leçons les plus importantes qu’il faut tirer de la riposte à la pandémie de la Covid-19, c’est que les interventions sanitaires innovantes peuvent être mises en œuvre rapidement si on leur accorde la priorité d’un point de vue politique et si leur financement est suffisant», a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, lors d’une table ronde de haut niveau sur la tuberculose organisée en marge du Forum économique mondial (du 16 au 20 janvier 2023). Et d’ajouter que «Les difficultés qu’entraînent la tuberculose et la Covid-19 sont différentes, mais les ingrédients qui permettent à la science, à la recherche et à l’innovation d’avancer plus rapidement sont les mêmes : des investissements publics consentis dans l’urgence et en amont, un soutien de la part de philanthropes et la participation du secteur privé et des collectivités. Nous pensons que l’action contre la tuberculose sortira gagnante d’une coordination similaire à un haut niveau».

Peu de signaux de ralentissement de la tuberculose dans le monde 

L’Organisation rappelle, par ailleurs, que même si les pays ont pris des engagements ambitieux pour mettre fin à la tuberculose d’ici 2030 dans les objectifs de développement durable, dans la stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose et dans la déclaration politique de 2018 sur la lutte contre la tuberculose, l’épidémie ne montre aucun signe de ralentissement. «En 2021, quelque 10,6 millions de personnes ont développé la tuberculose et 1,6 million d’autres en sont mortes. La résistance aux médicaments reste un problème majeur, puisque près de 1,5 million de personnes développent une tuberculose pharmacorésistante chaque année», indique l’OMS dans un communiqué. Et de préciser que «le vaccin BCG est actuellement le seul homologué contre la tuberculose. Certes, il offre une efficacité modérée dans la prévention des formes graves de tuberculose chez les nourrissons et les jeunes enfants, mais il n’offre pas une protection suffisante aux adolescents et aux adultes, qui représentent près de 90% des transmissions de la maladie dans le monde».  

Le Maroc compte 63 centres de diagnostic de la tuberculose 

Au Maroc, un total de 29.327 cas a été notifié et mis sous traitement en 2021, dans le cadre du Programme national de lutte antituberculeuse. La jeune population âgée de 15 à 45 ans reste la plus exposée à la maladie, d’après le ministère de la Santé qui a toujours inscrit la lutte antituberculeuse comme une priorité. Cela a permis de mettre en place un réseau national des 63 centres de diagnostic de la tuberculose et des maladies respiratoires et d’intégrer la prestation de diagnostic au niveau de 56 centres de santé, tout en assurant la gratuité des prestations sanitaires à tous les patients tuberculeux. Grâce à ces efforts, le Maroc a réalisé des progrès importants se traduisant par une baisse de l’incidence estimée de la maladie de 34% et de la mortalité de 68% durant les trente dernières années, avec des taux de succès thérapeutique maintenus à plus de 85%. Ceci a permis de guérir annuellement plus de 26.000 patients.

Il est à noter que plus tard cette année, les Chefs d’État et de gouvernement se retrouveront pour une deuxième réunion de haut niveau des Nations unies consacrée à la tuberculose afin d’examiner les progrès accomplis au regard des engagements pris dans la déclaration politique de 2018. Il s’agit là d’une occasion importante de revenir sur certains des revers de la riposte à la tuberculose, ce qui supposera la mise au point et la livraison urgentes de nouveaux vaccins contre cette maladie.

Un nouveau vaccin efficace éviterait des millions de décès

Dans une étude commandée par l’OMS et qui vient d’être publiée sous le titre «Argumentaire d’investissement à l’appui d’un nouveau vaccin antituberculeux», on estime que sur une période de 25 ans un vaccin efficace à 50% pour prévenir la maladie chez les adolescents et les adultes permettrait d’éviter jusqu’à 76 millions de nouveaux cas de tuberculose, de prévenir 8,5 millions de décès, de se passer de 42 millions de traitements antibiotiques et d’économiser 6,5 milliards de dollars des États-Unis équivalents aux coûts supportés par les ménages touchés par la maladie, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables. Un vaccin efficace à 75% pourrait quant à lui éviter jusqu’à 110 millions de nouveaux cas de tuberculose et 12,3 millions de décès. Il ressort, en outre, de cette étude que chaque dollar investi dans un vaccin efficace à 50% est susceptible d’engendrer un retour sur investissement de 7 dollars du fait des coûts de santé évités et de l’augmentation de la productivité.

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