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La vie publique des citoyens encadrée par des lois caduques (Ouahbi)

Abdellatif Ouahbi a indiqué mardi dernier que l’élargissement du champ des libertés individuelles dans le futur Code pénal était une suite naturelle des évolutions de la société marocaine et s’inscrivait en symbiose avec elles. Pour le ministre de la Justice, la vie publique des citoyens demeure encadrée par des lois caduques qui portent atteinte aux acquis démocratiques.

La vie publique des citoyens encadrée par des lois caduques (Ouahbi)
Abdellatif Ouahbi répondant aux questions lors du Forum de la MAP.

À l’approche de la présentation de la nouvelle mouture du Code pénal, le débat sur les libertés individuelles s’intensifie. En effet, pas plus tard que mardi dernier, la question a été de nouveau soulevée lors d’une conférence organisée par le Centre de débat public et des études contemporaines sous le thème «Libertés individuelles, entre valeurs universelles et constantes nationales». Concerné au premier chef par cette question, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, était en toute logique l’invité phare de cette rencontre. À cette occasion, M. Ouahbi a tenu à préciser que «la question des libertés individuelles ne peut être réduite à un débat intellectuel secondaire. Il s’agit d’une question d’intérêt national et d’un besoin sociétal qui n'entre absolument pas en conflit avec la religion».

La société marocaine est prête à appréhender les nouvelles définitions de la liberté et de l'indépendance 

Déplorant le retard accusé dans la réforme du Code pénal, le responsable gouvernemental s’est félicité en revanche des réformes juridiques importantes qu’a connues le Royaume aussi bien dans le domaine de la modernisation des relations économiques et professionnelles qu’en matière de moralisation de la vie publique et de lutte contre la corruption financière et administrative. «Bien que le Maroc ait connu des avancées majeures dans plusieurs domaines, force est de constater que le chantier de la réforme du Code pénal a été à chaque fois ajournée, ce qui a fait que la vie publique des citoyens est restée encadrée par une loi caduque et dépassée qui porte atteinte aux acquis démocratiques et à la modernité prônée aujourd’hui par le peuple marocain, sous la sage direction de Sa Majesté le Roi», explique le ministre. Pour M. Ouahbi, les transformations qu’a connues la société marocaine, dues à plusieurs facteurs, notamment le développement des zones urbaines au détriment des celles rurales, la reconfiguration de la forme de la famille, l’avancement de l’âge du mariage ou encore la réduction du taux d’analphabétisme, ont permis d’ancrer la culture de la liberté et de créer une certaine disposition sociologique et intellectuelle chez la société pour appréhender de nouvelles définitions de la liberté et de l’indépendance.

Le nouveau code pénal et la défense des libertés individuelles 

Cette nouvelle réalité a exigé, selon M. Ouahbi, de faire une relecture de la religion et des valeurs en tenant compte de ces transformations, mais tout en veillant à éviter une confrontation entre les valeurs universelles et les constantes nationales. M. Ouahbi estime par ailleurs que la nouvelle ère inaugurée par le Royaume accorde une place de choix à l’élément humain comme étant un pilier de l’État social. Cette orientation renforce ainsi le rôle du citoyen en tant que membre actif et fait que l’élargissement du concept des libertés individuelles dans le nouveau Code pénal soit une suite naturelle des évolutions sociétales enregistrées grâce aux différentes politiques sociales lancées par ce gouvernement depuis son investiture. «La défense des libertés individuelles dans le nouveau projet de Code pénal n'est pas une question d'imitation d’un mode de vie individualiste. Elle ne s’explique pas non plus par l’influence superficielle par la culture de l'autre. C’est plutôt une défense de la réalité sociale dans laquelle nous vivons, et une continuité naturelle de l’évolution de notre culture et notre histoire en tant que nation islamique», plaide le ministre.

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