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Assad décapite la direction du parti

Le vice-président Farouk al-Chareh victime lui aussi de ce coup de balai.

Assad décapite  la direction du parti
Le Baas, au pouvoir en Syrie depuis le 8 mars 1963, n'est plus officiellement depuis 2012 le parti qui «dirige la société».

Le Président syrien, Bachar al Assad, a écarté lundi tous les dirigeants de son parti, le Baas, dont le vice-président Farouk al-Chareh, tandis que l'opposition, en situation critique à Homs, a décidé de se séparer de son éphémère Premier ministre. «Les membres du commandement national ont été renouvelés», affirme le parti sur son site, donnant les noms des 16 membres de la nouvelle direction, dont Bachar al-Assad.

En revanche, le comité central a écarté le vétéran Farouk al-Chareh, très hostile à l'égard de la politique du chef de l'État. Le Premier ministre syrien, Waël al-Halaqi, ainsi que le président du Parlement, Jihad Lahham, ont fait leur entrée dans ce commandement du parti. Farouk al-Chareh, qui s'était prononcé fin 2012 pour une solution négociée de la crise en Syrie, reste vice-président. Il détient ce poste depuis 2006 après avoir été pendant 22 ans le chef de la diplomatie syrienne. Il avait été évoqué pour remplacer Bachar al-Assad en cas de transition négociée. «Ce coup de balai s'explique par les nombreuses critiques venues de la base du parti Baas sur les mauvais résultats de la direction avant et durant» le conflit, a affirmé Bassam Abou Abdallah, directeur du Centre de Damas pour les études stratégiques. «Elle avait de mauvais résultats et un discours trop rigide. Ce changement complet montre le niveau de mécontentement», a-t-il ajouté. Le Baas, au pouvoir en Syrie depuis le 8 mars 1963, n'est plus officiellement depuis 2012 le parti qui «dirige la société», mais il reste de fait la formation la plus influente du pays.

Il s'agit du premier renouvellement de sa direction depuis 2005. À l'époque, la plupart des vétérans avaient quitté le commandement, qui comptait 14 membres. Dans le même temps, le Premier ministre rebelle syrien, Ghassan Hitto, a annoncé lundi qu'il démissionnait, sans avoir pu former de gouvernement d'opposition, près de quatre mois après sa nomination lors d'une réunion à Istanbul. Dans un communiqué, la Coalition nationale de l'opposition syrienne, principale formation de l'opposition, a accepté la démission de Ghassan Hitto et annoncé qu'elle recevrait «les candidatures pour le poste de Premier ministre dans un délai de dix jours». La démission de M. Hitto intervient deux jours après la nomination de l'opposant de longue date Ahmad Assi Jarba à la tête de Coalition. M. Jarba est considéré comme proche de l'Arabie saoudite, qui s'était opposée à la candidature de M. Hitto, soutenu par le Qatar, lors des laborieux débats précédant sa nomination en mars. Sur le terrain, la situation humanitaire devient grave.

Les personnes blessées dans les bombardements et les combats opposant les rebelles à l'armée à Homs, dans le centre de la Syrie, meurent faute de soins et de matériel médical, a déploré mardi une ONG. «Depuis onze jours que l'armée bombarde en continu, la situation humanitaire déjà critique dans les quartiers rebelles de Homs s'est sérieusement détériorée», a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. «Des rebelles et des civils blessés ces derniers jours meurent parce qu'il n'y a pas de matériel médical pour les soigner», a-t-il ajouté, sans pouvoir donner de bilan. Depuis plus d'un an, le quartier de Khaldyié et la Vieille ville de Homs sont assiégés par l'armée. Dans son assaut lancé le 29 juin pour reconquérir ces quartiers rebelles dans le coeur de la ville, qui avait été baptisée par les militants «la capitale de la révolution» contre le Président Bachar al-Assad, l'armée a récemment reçu le renfort du mouvement libanais chiite Hezbollah. Khaldyié et la Vieille ville sont depuis continuellement bombardés et visés par des tirs de roquettes ainsi que par des raids aériens.                 

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