Un peu plus de deux ans après la révolution ChatGPT, la carte IA (intelligence artificielle) sera plus que jamais un prérequis pour les exposants du grand salon de l'électronique grand public CES, qui s'ouvre mardi à Las Vegas. "Tout le monde va parler d'IA", prévient Carolina Milanesi, analyste du cabinet Creative Strategies. "Des frigos aux fours, tout le monde va le mentionner, qu'il y en ait ou pas" dans les objets ou équipements.
Avec des télévisions à qui l'on peut poser des questions ou des voitures qui proposent un itinéraire sans avoir été sollicitées, les exposants réunis à Las Vegas cette année cherchent résolument à faire entrer l'IA en contact avec le consommateur.
L'émergence des assistants vocaux, dont le Gemini de Google désormais intégré à une Smart TV du Chinois TCL, témoigne d'une volonté de montrer l'IA pour en accélérer l'utilisation.
Selon le patron de Samsung JH Hahn, le mastodonte sud-coréen ambitionne rien moins que de permettre aux consommateurs, grâce à l'IA, de "vivre mieux, plus facilement et plus simplement en comprenant tous leurs besoins dans leur singularité".
Son concurrent LG entend lui "intégrer l'IA dans tous les espaces de vie autour de nous", a expliqué lundi son directeur général, William Cho.
L'IA et l'informatique en général prennent une part de plus en plus importante dans le monde de l'automobile, devenu un acteur majeur du CES depuis plusieurs années.
"Le CES est un salon de l'auto depuis un moment déjà, et cela va encore s'accentuer cette année", estime Avi Greengart, analyste du cabinet Techsponential.
Toyota, BMW, Mercedes, Hyundai ou le Chinois BYD seront de la fête, de même que Waymo, la filiale de véhicules autonomes de Google, ou le spécialiste des logiciels d'assistance à la conduite Mobileye.
Selon plusieurs médias, le futur président américain Donald Trump, qui entrera en fonction le 20 janvier, envisage d'assouplir la régulation des véhicules entièrement autonomes.
Toujours au rayon mobilité, "vous devriez voir des véhicules volants disponibles à la vente", relève Rob Enderle, analyste indépendant.
Le Chinois XPeng prévoit ainsi de présenter son Land Aircraft Carrier, un véhicule électrique qui transporte un engin volant aux allures de drone géant, utilisable séparément. Le constructeur prévoit de les commercialiser dès 2026, à un prix estimé à 280.000 dollars pièce. "Quant à recevoir le permis de voler, ce sera une autre histoire", avertit Rob Enderle.
Parmi les start-ups présentes sur ce créneau au salon de la tech grand public, qui s'ouvre mardi à Las Vegas (Nevada), le suisse Nutrix, qui a lancé cortiSense, capable de mesurer le niveau de cortisol, souvent appelé hormone du stress. Un petit objet cylindrique terminé par une languette permet de recueillir, sans crachat et sans tube, de la salive, qui est directement analysée par l'instrument. Après quelques minutes, les résultats sont consultables via une application mobile.
Un concurrent, EnLiSense, utilise lui des patchs qui absorbent quelques gouttes de sueur, avant d'être glissés dans un lecteur portable, dont les données seront également présentées dans une application. "Jusqu'ici, il n'y avait pas d'outil pour contrôler (son taux) de chez soi", explique Maria Hahn, fondatrice de Nutrix. "Si vous vouliez mesurer (la production de cortisol), il fallait aller à l'hôpital ou envoyer des prélèvements."
En cas de résultats trop élevés, Nutrix propose une mise en relation avec des professionnels de santé pour apporter une réponse adaptée par consultation.
Maria Hahn voit cortiSense comme "une couche supplémentaire" de paramètres, complément de l'écosystème existant de Nutrix et leur plateforme gSense qui compile des données sur le sommeil, le poids, l'activité physique et l'évolution du taux de glucose. Si l'objet sera accessible à l'achat direct par des particuliers, la directrice générale voit surtout le modèle se développer autour des assureurs santé, voire organismes publics, mais aussi des entreprises. Dans cette dernière configuration, l'utilisateur conservera la propriété de ses données personnelles, mais elles pourront être agrégées à celles d'autres salariés pour observer le niveau de stress d'une équipe ou d'un service. Sur la base de ces informations, "l'entreprise pourra", par exemple, "décider d'accorder davantage de congés", imagine Maria Hahn. "Ces appareils n'administrent pas de traitement mais ce sont des produits complémentaires qui peuvent aider pour la détection ou faire un premier diagnostic", observe Julie Kolzet, psychologue new-yorkaise.
Le BMind de la Française Baracoda possède une caméra intégrée en mesure d'identifier des signes de stress ou de fatigue, puis de proposer, le cas échéant, un temps de relaxation avec images et musiques apaisantes.
CalmiGo va plus loin avec son petit engin d'apparence semblable à un inhalateur pour asthmatique, qui tient dans la main et s'utilise en cas de crise de panique. Sa patronne, Adi Wallach, a voulu "créer un produit que l'on peut emmener partout et qui permet de calmer (une crise) sans avoir besoin d'une autre personne ou d'un médicament". L'utilisateur place sa bouche comme sur un inhalateur et respire à la cadence définie par des signaux lumineux. Grâce à l'intelligence artificielle, le rythme défini est propre à chaque individu. Outre la respiration, la machine, déjà écoulée à plus de 100.000 exemplaires aux Etats-Unis, stimule quatre des cinq sens, avec des signaux lumineux, une vibration physique qui produit aussi un son, et des effluves apaisantes pour "se détacher d'un état d'anxiété". Le procédé active le système nerveux dit parasympathique, qui ralentit l'organisme et aide à réguler les émotions.
CalmiGo a réalisé une étude clinique sur des anciens combattants sujets au stress post-traumatique (TSPT) en collaboration avec l'hôpital de la faculté israélienne Reichman University. Elle a montré une baisse de l'anxiété et des symptômes du TSPT après quelques semaines d'utilisation, et, selon Adi Wallach, certains patients "ont pu cesser leur traitement médicamenteux".
Au CES, les visiteurs croiseront également Romi, le petit robot de table ou de chevet "que beaucoup, au Japon, utilisent pour calmer leur anxiété et leur sentiment de solitude", selon son concepteur, Mixi. Dans la vidéo de démonstration, Romi répond à sa propriétaire frustrée après une nuit de travail inutile par une boutade, lui propose de regarder un film pour se détendre et le tour est joué.
La tech s'invitera aussi dans les foyers, avec notamment le frigo LG capable de suggérer des recettes en fonction des denrées qu'il renferme, ou un miroir intelligent qui discerne l'état de forme de l'individu qui se présente devant lui.
Des robots conçus pour être des compagnons réconfortants, voire des animaux de compagnie, figurent aussi en bonne place du salon.
Avec des télévisions à qui l'on peut poser des questions ou des voitures qui proposent un itinéraire sans avoir été sollicitées, les exposants réunis à Las Vegas cette année cherchent résolument à faire entrer l'IA en contact avec le consommateur.
L'émergence des assistants vocaux, dont le Gemini de Google désormais intégré à une Smart TV du Chinois TCL, témoigne d'une volonté de montrer l'IA pour en accélérer l'utilisation.
Selon le patron de Samsung JH Hahn, le mastodonte sud-coréen ambitionne rien moins que de permettre aux consommateurs, grâce à l'IA, de "vivre mieux, plus facilement et plus simplement en comprenant tous leurs besoins dans leur singularité".
Son concurrent LG entend lui "intégrer l'IA dans tous les espaces de vie autour de nous", a expliqué lundi son directeur général, William Cho.
L'IA révolutionne le monde de l'automobile
Ce n'est pas un hasard si le patron du géant des semi-conducteurs Nvidia, Jensen Huang, est l'invité vedette du salon, avec une allocution lundi soir, avant l'ouverture du CES au grand public mardi. Son groupe est devenu le porte-étendard de l'IA générative, grande consommatrice de ses puces, les désormais fameuses cartes graphiques, pour son développement.L'IA et l'informatique en général prennent une part de plus en plus importante dans le monde de l'automobile, devenu un acteur majeur du CES depuis plusieurs années.
"Le CES est un salon de l'auto depuis un moment déjà, et cela va encore s'accentuer cette année", estime Avi Greengart, analyste du cabinet Techsponential.
Toyota, BMW, Mercedes, Hyundai ou le Chinois BYD seront de la fête, de même que Waymo, la filiale de véhicules autonomes de Google, ou le spécialiste des logiciels d'assistance à la conduite Mobileye.
Selon plusieurs médias, le futur président américain Donald Trump, qui entrera en fonction le 20 janvier, envisage d'assouplir la régulation des véhicules entièrement autonomes.
Toujours au rayon mobilité, "vous devriez voir des véhicules volants disponibles à la vente", relève Rob Enderle, analyste indépendant.
Le Chinois XPeng prévoit ainsi de présenter son Land Aircraft Carrier, un véhicule électrique qui transporte un engin volant aux allures de drone géant, utilisable séparément. Le constructeur prévoit de les commercialiser dès 2026, à un prix estimé à 280.000 dollars pièce. "Quant à recevoir le permis de voler, ce sera une autre histoire", avertit Rob Enderle.
La tech s'invite au chevet de la santé mentale
Détecter l'anxiété, prévenir la montée du stress, voire gérer une crise de panique, l'industrie technologique propose désormais de plus en plus d'appareils dédiés à la santé mentale.Parmi les start-ups présentes sur ce créneau au salon de la tech grand public, qui s'ouvre mardi à Las Vegas (Nevada), le suisse Nutrix, qui a lancé cortiSense, capable de mesurer le niveau de cortisol, souvent appelé hormone du stress. Un petit objet cylindrique terminé par une languette permet de recueillir, sans crachat et sans tube, de la salive, qui est directement analysée par l'instrument. Après quelques minutes, les résultats sont consultables via une application mobile.
Un concurrent, EnLiSense, utilise lui des patchs qui absorbent quelques gouttes de sueur, avant d'être glissés dans un lecteur portable, dont les données seront également présentées dans une application. "Jusqu'ici, il n'y avait pas d'outil pour contrôler (son taux) de chez soi", explique Maria Hahn, fondatrice de Nutrix. "Si vous vouliez mesurer (la production de cortisol), il fallait aller à l'hôpital ou envoyer des prélèvements."
En cas de résultats trop élevés, Nutrix propose une mise en relation avec des professionnels de santé pour apporter une réponse adaptée par consultation.
Maria Hahn voit cortiSense comme "une couche supplémentaire" de paramètres, complément de l'écosystème existant de Nutrix et leur plateforme gSense qui compile des données sur le sommeil, le poids, l'activité physique et l'évolution du taux de glucose. Si l'objet sera accessible à l'achat direct par des particuliers, la directrice générale voit surtout le modèle se développer autour des assureurs santé, voire organismes publics, mais aussi des entreprises. Dans cette dernière configuration, l'utilisateur conservera la propriété de ses données personnelles, mais elles pourront être agrégées à celles d'autres salariés pour observer le niveau de stress d'une équipe ou d'un service. Sur la base de ces informations, "l'entreprise pourra", par exemple, "décider d'accorder davantage de congés", imagine Maria Hahn. "Ces appareils n'administrent pas de traitement mais ce sont des produits complémentaires qui peuvent aider pour la détection ou faire un premier diagnostic", observe Julie Kolzet, psychologue new-yorkaise.
Le BMind de la Française Baracoda possède une caméra intégrée en mesure d'identifier des signes de stress ou de fatigue, puis de proposer, le cas échéant, un temps de relaxation avec images et musiques apaisantes.
CalmiGo va plus loin avec son petit engin d'apparence semblable à un inhalateur pour asthmatique, qui tient dans la main et s'utilise en cas de crise de panique. Sa patronne, Adi Wallach, a voulu "créer un produit que l'on peut emmener partout et qui permet de calmer (une crise) sans avoir besoin d'une autre personne ou d'un médicament". L'utilisateur place sa bouche comme sur un inhalateur et respire à la cadence définie par des signaux lumineux. Grâce à l'intelligence artificielle, le rythme défini est propre à chaque individu. Outre la respiration, la machine, déjà écoulée à plus de 100.000 exemplaires aux Etats-Unis, stimule quatre des cinq sens, avec des signaux lumineux, une vibration physique qui produit aussi un son, et des effluves apaisantes pour "se détacher d'un état d'anxiété". Le procédé active le système nerveux dit parasympathique, qui ralentit l'organisme et aide à réguler les émotions.
CalmiGo a réalisé une étude clinique sur des anciens combattants sujets au stress post-traumatique (TSPT) en collaboration avec l'hôpital de la faculté israélienne Reichman University. Elle a montré une baisse de l'anxiété et des symptômes du TSPT après quelques semaines d'utilisation, et, selon Adi Wallach, certains patients "ont pu cesser leur traitement médicamenteux".
Au CES, les visiteurs croiseront également Romi, le petit robot de table ou de chevet "que beaucoup, au Japon, utilisent pour calmer leur anxiété et leur sentiment de solitude", selon son concepteur, Mixi. Dans la vidéo de démonstration, Romi répond à sa propriétaire frustrée après une nuit de travail inutile par une boutade, lui propose de regarder un film pour se détendre et le tour est joué.
La tech s'invitera aussi dans les foyers, avec notamment le frigo LG capable de suggérer des recettes en fonction des denrées qu'il renferme, ou un miroir intelligent qui discerne l'état de forme de l'individu qui se présente devant lui.
Des robots conçus pour être des compagnons réconfortants, voire des animaux de compagnie, figurent aussi en bonne place du salon.