Une kyrielle de bidonvilles qui s'étendent à perte de vue sur des kilomètres le long de sa côte, une immense plage polluée que jonchaient à certains endroits des épaves de bateaux échoués et des déchets de toutes sortes, une zone industrielle encore inexploitée et surtout un manque déplorable d'infrastructures socio-éducatives, tel est le triste constat que l'on peut faire de la municipalité d'Anza, considérée comme l'une des communes urbaines les plus pauvres où l'on n'investit pratiquement pas et géographiquement la moins favorisée du grand Agadir.
Malgré sa situation géostratégique, à la croisée des grandes routes de transit interrégional, cette agglomération de pêcheurs et d'ouvriers qui conserve encore son cachet rural, n'a pas subi le choc de la modernité. Naguère peu peuplée, elle grouille aujourd'hui de vie et s'étend sur plusieurs kilomètres de côte, dont une bonne partie est occupée par le port d'Agadir après son extension. Ses potentialités sont aussi importantes que variées : dans le domaine agricole, la région est sur le plan agro-pastoral faible et ne produit pratiquement rien. La céréaliculture est limitée à de petites parcelles de terre côtoyant les cours d'eau et dans certaines zones bour.
Cependant, la culture du bananier est pratiquée à Aourir un village de pêcheurs, situé sur la route côtière entre Anza et Taghazout. En matière touristique, la région connaît une diversité géographique privilégiée : sites maritimes et montagneux… d'une qualité exceptionnelle telles que les immenses forêts d'arganier, d'acacia et d'euphorbe… qui recouvrent plaines, plateaux et montagnes, les thermes de Tidili encore inexplorées et les sources et lacs d'Imimiki.
Aménagement
de la baie
de Taghazout
En matière d'infrastructures de base, la municipalité d'Anza souffre d'un manque flagrant d'infrastructures qui se fait sentir au niveau des routes, hôpitaux, terrains de 114s, réseaux d'assainissement, etc. Dans le domaine de l'habitat, l'anarchique et le clandestin prédominent, cependant on commence à constater un développement constant des constructions en dur.
Bien que dotée d'un port de pêche qui est d'ailleurs le grand port d'Agadir qu'elle se partage avec la Communauté urbaine, d'une zone industrielle où sont concentrées plusieurs unités de conserves de poisson et de l'agro-industrie qui se révèlent d'excellents atouts pour son parfait décollage économique, la petite ville d'Anza n'a pas connu d'avancée dans la voie de son développement autonome.
Certaines de ses communes rurales, récemment, urbanisées comme Hassania, Taddart, Aourir, Taghazout devenues des centres autonomes, ont connu des aménagements de l'espace territorial.
Pour certaines d'entre elles , comme Taghazout desti110n privilégiée de beaucoup de touristes et vacanciers à cause de sa magnifique plage, le projet d'aménagement de sa baie en site touristique par la Sonaba a pour objectif d'aiguiser les intérêts touristiques pour l'ensemble de la région. Par ailleurs le projet du plan d'aménagement actuel d'Anza, prévoit de transformer sa zone côtière en site touristique. D'après certaines sources proches, du dossier , un riche promoteur saoudien aurait suggéré à la municipalité de lui confier ce projet ambitieux moyennant financement. Il s'agit d'aménager cette zone marquée par une forte concentration de la population et des activités, en résorbant les bidonvilles qui s'y trouvent. Cette offre même si elle apparaît avantageuse est loin d'intéresser la municipalité qui ne dispose pas à l'heure actuelle de terrain pour recaser les ménages bidonvillois.
Les premières formes d'habitat insalubre étaient identifiées aux bidonvilles qui ont essaimé à Anza en l'espace de trois décennies.
A l'origine de la bidonvillisation de cette petite ville, il faut remonter le temps. Il y a plus de trente ans, les autorités de l'époque craignant des formes d'insalubrité préoccupantes, ont déplacé de la périphérie d'Agadir les quartiers pauvres dont celui des “khiam”, qui commencent à s'étendre vers Anza où il les ont installés. Le quartier industriel fut lui aussi transféré à cette ville fraîchement urbanisée devenue la nouvelle zone industrielle du grand Agadir.
Par la suite, avec son industrialisation, un mouvement de migration intérieure a continué vers elle et les centres urbains. L'attrait du milieu urbain qui offre des opportunités d'emplois plus rémunérés que ceux du milieu rural, a incité les ruraux à l'investir , formant des noyaux d'habitation insalubres qui constituent aux yeux des urbanistes un véritable goulot d'étranglement spatial (quartiers surdensifiés : cas de Zraïb avec Jamaïca …)
D'après une étude, on compte aujourd'hui plus de noyaux d'habitation sous-équipés qu'autrefois et dont le degré d'insalubrité est préoccupant . La densité moyenne des quartiers bidonvillois dépasse les 1000 Hab/ha et dans certains îlots plus que ça. D'après un recensement 60 % des ménages de ces quartiers s'entassent dans des logements à deux pièces exiguës ou une seule mal construits.
Le sous-équipement atteint des proportions élevées, que tous les ménages ne sont pas branchés à l'eau à l'électricité, au réseau d'assainissement et ne disposent pas de toilettes. Les facteurs explicatifs de formation et de développement de l'habitat insalubre sont tous imputés à la conjoncture économique. Certains sont liés au développement rapide des constructions anarchiques sous l'effet de la pression démographique, d'autres à une urbanisation sauvage non maîtrisée etc.
Sur le plan urbanistique et spatial, la petite ville d'Anza qui compte près de 40.000 habitants dont le taux de la population bidonvilloise est plus élevé par rapport à la population urbaine a connu une vaste extension de son périmètre urbain, à l'origine de la création de nouvelles zones d'habitat (Hassania, Taddart … ) ce qui a provoqué l'éclatement du tissu urbain initial, développant ainsi de nouveaux centres d'intérêt.
Au cours de ces dernières années, l'extension de l'habitat dit “non réglementaire” ou clandestin a développé une nouvelle forme d'insalubrité caractérisée par la mauvaise qualité des constructions, le sous-équipement et la surdensification, amenant l'Etat à adopter une stratégie de lutte contre ce fléau qui a beaucoup évolué.
Explosion urbanistique sauvage
L'Etat a porté un intérêt accru au domaine de la résorption des bidonvilles notamment par le lancement et la promotion du logement social dit bon marché à l'intention de cette couche de la population aux revenus limités.
Son action était non seulement dirigée vers le recensement des bidonvilles de grande et de petite tailles en vue de leur éradication totale, mais visait à recaser des ménages bidonvillois qui vivent dans l'anarchie totale en leur offrant des logements décents.
Des promesses d'éradication des bidonvilles Zraïb, Daïdaï, Jamaïca, Rigada … pour ne citer que ceux là n'ont jamais été concrétisées. Actuellement, la situation sociale de ces ménages ne s'est pas améliorée qu'ils ont fini par perdre tout espoir. Comment résoudre les problèmes d'habitat de ces ménages qui font valoir chaque jour la même gamme de griefs : marginalisation, insalubrité de leurs lieux d'habitation et menaces régulières de démolition de leurs logements par les pouvoirs publics, équipements de base manquants à savoir voirie principale, réseaux d'assainissement , d'eau et d'électricité, et mauvaises conditions d'habitation.
L'Etat , lui seul ne peut contribuer financièrement à résoudre ces problèmes, sans le concours de la société civile en partenariat avec le privé, la population concernée et les collectivités locales.
Les problèmes de l'urbanisme à Anza ont fait couler beaucoup d'encre et délié les langues qu'il est urgent aujourd'hui de leur trouver une solution adéquate, en impliquant aussi bien l'Etat, les collectivités locales, que tous les intervenants dans le secteur de l'urbanisme… pour lutter ensemble contre l'habitat insalubre et rendre la petite ville d'Anza plus vivable.
L'agence urbaine en collaboration avec le secrétariat d'Etat à l'habitat , la wilaya d'Agadir, l'inspection régionale de l'urbanisme et la direction régionale de l'habitat a élaboré un programme de lutte contre l'habitat insalubre à travers des opérations répressives à l'encontre des contrevenants, qui vise à résorber le sous-habitat, les quartiers insalubres et les bidonvilles. Mais sa lutte contre ce phénomène trébuche toujours sur de nombreux écueils à savoir, l'apparition des spéculations dans les zones intégrées dans les périmètres urbains engendrant le développement de l'habitat clandestin. Un autre obstacle de taille, celui de l'habitat dispersé, en effet, on trouve en dehors du périmètre urbain des constructions anarchiques isolées sur des plateaux , en zone montagneuse, au pied des collines ou sur des terrains en pente.
Le principal souci de la municipalité avec les pouvoirs publics et les différents intervenants dans le secteur de l'habitat, est de mettre un terme à l'explosion urbanistique sauvage devenue incontrôlable, et d'essayer de trouver une solution au problème de recasement de ces foyers bidonvillois, en assurant une péréquation permettant de livrer à cette catégorie de la population des lots de terrains équipés pour la construction à des prix bas. Mission impossible à l'heure actuelle, en raison d'abord du manque de terrain propice , car la municipalité ne dispose pas de réserve foncière. Ensuite à cause de la complexité foncière des terrains, qui sont dans leur majorité des terrains appartenant à la zone industrielle qui refuse de les céder à la municipalité. Députés et élus municipaux engagés depuis longtemps dans un bras de fer s'accusent. Les premiers las des revendications de la population et de promesses non concrétisées, harcèlent de questions, à chaque réunion du conseil, la municipalité sur la pénurie de terrains pour la construction, en lui reprochant son attentisme. Les seconds incapables de prendre une quelconque décision jettent la responsabilité sur les pouvoirs publics qui estiment-ils seuls peuvent exercer des pressions sur les propriétaires de terrains nus et non exploités situés en zone industrielle, les incitant à les exploiter ou à les céder à la municipalité pour les lotir. Par ailleurs, dans le cadre de sa politique d'éradication des bidonvilles, le ministère de l'habitat avec des organismes sous sa tutelle (ERAC, SNEC…) et le ministère des Finances, déploie d'intenses efforts pour promouvoir l'habitat social bon marché, à la portée de ménages à faibles revenus.
Aujourd'hui plus que jamais, à travers l'ERAC-Sud , il est déterminé à renforcer son action en cherchant avec l'assistance des autorités locales à recaser les populations des bidonvilles sélectionnés, en les transférant sur un nouveau site d'accueil entièrement équipé. Dans cette optique, l'Etat aurait proposé à la municipalité comme alternative des plateaux de terrains à proximité de la cimenterie d'Agadir.
La ville étouffe
par l'oisiveté
Ce futur site d'accueil a un seul inconvénient, c'est qu'il n'est pas encore viabilisé et son équipement, (voirie, réseaux divers…) engagerait la municipalité dans des sommes considérables estimées à 40 milliards de cts, qu'elle ne peut supporter.
A Anza les jours, se ressemblent. Entre le centre-ville et les quartiers périphériques, l'activité se déroule au train train habituel. Très tôt le matin, les habitants vaquaient à leurs occupations quotidiennes.
Au cœur des immenses bidonvilles, c'est tout un mode de vie, au petit matin tout s'active et s'agite. Les ruelles poussiéreuses et étroites qui se terminent parfois en cul-de-sac se remplissent de femmes, d'enfants et de marchands ambulants. La monotonie écrasante qui enveloppe la ville, le manque d'animation et d'activité et le marasme économique condamnent une grande partie des jeunes des quartiers au chômage et à la délinquence. En l'absence de salles de cinéma, de théâtre, de bibliothèque, de maison de jeunes, de centre culturel et d'autres infrastructures socio-éducatives, ils se réfugient dans de rares cafés maures et des salles de billard pour passer le temps. A l'entrée de la plage, à proximité, d'une borne fontaine située sur une hauteur qui domine la mer, le quartier bidonvillois “Zraïb” aux petites maisons mal bâties construites à la hâte sur une falaise escarpée rongée par la mer, qui menace de s'écrouler à tout moment. Tout autour, une succession continuelle de bidonvilles aux maisons basses agglutinées qui s'étendent le long de la côte, jusqu'au port. A l'autre bout de la ville, isolé des autres bidonvilles, sur un plateau dominant, le bidonville Daïdaï , entouré d'un amas d'ordures. Au centre le vieux marché municipal déjà condamné à la démolition est dans un état piteux. Il est l'unique lieu d'activité, mal fréquenté par les Anzaouis. Les trois quarts de ses petites boutiques sont fermées à cause de la crise qui paralyse les petits commerces. Ce qui pousse les habitants à aller au souk “Lhad” à Agadir ou au souk hebdomadaire Larbaâ qui a lieu chaque mercredi pour mieux s'approvisionner.
En matière d'infrastructures, la ville est pauvre par rapport à Inezgane, Ben Sergao ou Dcheïra. Elle est dotée uniquement d'un district urbain et d'un petit arrondissement de police, d'un bureau de poste, d'une seule agence bancaire et d'une maison d'accouchement… qui sont concentrés au centre. Ce qui est relativement peu pour une municipalité de la capitale du Souss.
Le secteur de l'enseignement compte quelques établissements primaires et secondaires, celui de la santé ne dispose que d'un seul dispensaire mal équipé, pour des milliers d'habitants. Sans oublier de rappeler qu'un hôpital construit depuis cinq ans par des bienfaiteurs arabes, n'a pas encore ouvert ses portes.
Les autres secteurs sont si l'on puisse dire au stade embryonnaire. Bref, une simple ballade sur les lieux renseigne amplement sur le manque déplorable d'infrastructures de base.
En ce qui concerne le tran114 urbain , il y a une mauvaise répartition des lignes d'autobus de la Régie de tran114 , qui desservent mal la ville. Deux bus font la navette entre Anza et le centre-ville d'Agadir, toutes les heures. Les petits taxis se font rares. Les habitants ont depuis des années souffert de la crise des tran114s. Seuls quelques grands taxis vétustes desservent la ville et assurent des liaisons interrégionales.
Pour sa part, le tran114 clandestin qui exploite de vieux tacots assure la liaison avec les quartiers périphériques tels Hassania, Tadarte …
Dans le domaine environnemental, la situation est à déplorer. La ville n'est plus vivable et souffre d'un manque d'arbres, de zones de verdure et d'espaces d'épanouissement.
Et sous l'effet des poussières de ciment d'une unité implantée sur l'ancienne route d'Essaouira, à trois cent mètres du centre-ville, des fumées noires des usines et des odeurs nauséabondes du gwano, et des égouts, l'air très pollué devient le soir irrespirable.
Ce qui complique davantage l'existence des pauvres habitants, qui voient dans l'attentisme de leurs élus un signal fort de leur désintérêt.
En matière de propreté de la plage, d'hygiène et de sécurité des baigneurs, aucune action n'a été entreprise jusque là par les élus et les autorités de la ville pour la préservation et la sauvegarde de l'espace balnéaire. En faisant un constat des lieux, on ne peut que déplorer la dégradation continuelle du milieu côtier et marin causée par des rejets urbains. Si on n'arrête pas cette pollution qui menace l'écosystème marin, il sera détruit. En effet, chaque jour des millions de mètres cubes d'eaux usées, des flots brunâtres sont vomis par des égouts dans la mer, devenue polluée et insalubre.
Mer polluée
à Anza
Le bilan est alarmant, car les pics de pollution importants ont atteint le seuil d'alerte. Au milieu des années 80, sous l'effet de l'industrialisation et de la forte concentration urbaine, la mer s'est transformée en véritable bouillon de culture. Que du point de vue bactériologique, il y a un danger à se baigner, au risque d'avoir une banale inflammation, ou une éruption cutanée.
Entre les Anzaouis et la mer, le divorce est consommé : les baigneurs ont longtemps déserté les eaux “graillonneuses” pour d'autres plages plus propres comme celle de Taghazout, les pêcheurs à la ligne les jetées gluantes et les promeneurs la plage mal entretenue, transformée en poubelle que jonchaient bouteilles et sacs en plastique, boites de conserves et immondices. Un autre aspect du problème qui mérite réflexion, celui de l'amoncelement des gravois et des quantités de déchêts épars, évacués sur la plage qui menaçent l'environnement littoral. Plus grave encore, les habitants du quartier Zraïb balancent par dessus la falaise leurs déchets qui filent directement à la mer.
Du point de vue salubrité, la qualité de l'eau est plutôt mauvaise. Les conséquences de la pollution sont visibles à l'œil nu ; les déchets mêlés aux eaux usées des égoûts ont pollué l'eau de mer, chassant mollusques, céphalopodes et petits poissons qui ne peuvent plus respirer de l'oxygène dilué dans l'eau, car il est détruit par la pollution.
Malgré sa situation géostratégique, à la croisée des grandes routes de transit interrégional, cette agglomération de pêcheurs et d'ouvriers qui conserve encore son cachet rural, n'a pas subi le choc de la modernité. Naguère peu peuplée, elle grouille aujourd'hui de vie et s'étend sur plusieurs kilomètres de côte, dont une bonne partie est occupée par le port d'Agadir après son extension. Ses potentialités sont aussi importantes que variées : dans le domaine agricole, la région est sur le plan agro-pastoral faible et ne produit pratiquement rien. La céréaliculture est limitée à de petites parcelles de terre côtoyant les cours d'eau et dans certaines zones bour.
Cependant, la culture du bananier est pratiquée à Aourir un village de pêcheurs, situé sur la route côtière entre Anza et Taghazout. En matière touristique, la région connaît une diversité géographique privilégiée : sites maritimes et montagneux… d'une qualité exceptionnelle telles que les immenses forêts d'arganier, d'acacia et d'euphorbe… qui recouvrent plaines, plateaux et montagnes, les thermes de Tidili encore inexplorées et les sources et lacs d'Imimiki.
Aménagement
de la baie
de Taghazout
En matière d'infrastructures de base, la municipalité d'Anza souffre d'un manque flagrant d'infrastructures qui se fait sentir au niveau des routes, hôpitaux, terrains de 114s, réseaux d'assainissement, etc. Dans le domaine de l'habitat, l'anarchique et le clandestin prédominent, cependant on commence à constater un développement constant des constructions en dur.
Bien que dotée d'un port de pêche qui est d'ailleurs le grand port d'Agadir qu'elle se partage avec la Communauté urbaine, d'une zone industrielle où sont concentrées plusieurs unités de conserves de poisson et de l'agro-industrie qui se révèlent d'excellents atouts pour son parfait décollage économique, la petite ville d'Anza n'a pas connu d'avancée dans la voie de son développement autonome.
Certaines de ses communes rurales, récemment, urbanisées comme Hassania, Taddart, Aourir, Taghazout devenues des centres autonomes, ont connu des aménagements de l'espace territorial.
Pour certaines d'entre elles , comme Taghazout desti110n privilégiée de beaucoup de touristes et vacanciers à cause de sa magnifique plage, le projet d'aménagement de sa baie en site touristique par la Sonaba a pour objectif d'aiguiser les intérêts touristiques pour l'ensemble de la région. Par ailleurs le projet du plan d'aménagement actuel d'Anza, prévoit de transformer sa zone côtière en site touristique. D'après certaines sources proches, du dossier , un riche promoteur saoudien aurait suggéré à la municipalité de lui confier ce projet ambitieux moyennant financement. Il s'agit d'aménager cette zone marquée par une forte concentration de la population et des activités, en résorbant les bidonvilles qui s'y trouvent. Cette offre même si elle apparaît avantageuse est loin d'intéresser la municipalité qui ne dispose pas à l'heure actuelle de terrain pour recaser les ménages bidonvillois.
Les premières formes d'habitat insalubre étaient identifiées aux bidonvilles qui ont essaimé à Anza en l'espace de trois décennies.
A l'origine de la bidonvillisation de cette petite ville, il faut remonter le temps. Il y a plus de trente ans, les autorités de l'époque craignant des formes d'insalubrité préoccupantes, ont déplacé de la périphérie d'Agadir les quartiers pauvres dont celui des “khiam”, qui commencent à s'étendre vers Anza où il les ont installés. Le quartier industriel fut lui aussi transféré à cette ville fraîchement urbanisée devenue la nouvelle zone industrielle du grand Agadir.
Par la suite, avec son industrialisation, un mouvement de migration intérieure a continué vers elle et les centres urbains. L'attrait du milieu urbain qui offre des opportunités d'emplois plus rémunérés que ceux du milieu rural, a incité les ruraux à l'investir , formant des noyaux d'habitation insalubres qui constituent aux yeux des urbanistes un véritable goulot d'étranglement spatial (quartiers surdensifiés : cas de Zraïb avec Jamaïca …)
D'après une étude, on compte aujourd'hui plus de noyaux d'habitation sous-équipés qu'autrefois et dont le degré d'insalubrité est préoccupant . La densité moyenne des quartiers bidonvillois dépasse les 1000 Hab/ha et dans certains îlots plus que ça. D'après un recensement 60 % des ménages de ces quartiers s'entassent dans des logements à deux pièces exiguës ou une seule mal construits.
Le sous-équipement atteint des proportions élevées, que tous les ménages ne sont pas branchés à l'eau à l'électricité, au réseau d'assainissement et ne disposent pas de toilettes. Les facteurs explicatifs de formation et de développement de l'habitat insalubre sont tous imputés à la conjoncture économique. Certains sont liés au développement rapide des constructions anarchiques sous l'effet de la pression démographique, d'autres à une urbanisation sauvage non maîtrisée etc.
Sur le plan urbanistique et spatial, la petite ville d'Anza qui compte près de 40.000 habitants dont le taux de la population bidonvilloise est plus élevé par rapport à la population urbaine a connu une vaste extension de son périmètre urbain, à l'origine de la création de nouvelles zones d'habitat (Hassania, Taddart … ) ce qui a provoqué l'éclatement du tissu urbain initial, développant ainsi de nouveaux centres d'intérêt.
Au cours de ces dernières années, l'extension de l'habitat dit “non réglementaire” ou clandestin a développé une nouvelle forme d'insalubrité caractérisée par la mauvaise qualité des constructions, le sous-équipement et la surdensification, amenant l'Etat à adopter une stratégie de lutte contre ce fléau qui a beaucoup évolué.
Explosion urbanistique sauvage
L'Etat a porté un intérêt accru au domaine de la résorption des bidonvilles notamment par le lancement et la promotion du logement social dit bon marché à l'intention de cette couche de la population aux revenus limités.
Son action était non seulement dirigée vers le recensement des bidonvilles de grande et de petite tailles en vue de leur éradication totale, mais visait à recaser des ménages bidonvillois qui vivent dans l'anarchie totale en leur offrant des logements décents.
Des promesses d'éradication des bidonvilles Zraïb, Daïdaï, Jamaïca, Rigada … pour ne citer que ceux là n'ont jamais été concrétisées. Actuellement, la situation sociale de ces ménages ne s'est pas améliorée qu'ils ont fini par perdre tout espoir. Comment résoudre les problèmes d'habitat de ces ménages qui font valoir chaque jour la même gamme de griefs : marginalisation, insalubrité de leurs lieux d'habitation et menaces régulières de démolition de leurs logements par les pouvoirs publics, équipements de base manquants à savoir voirie principale, réseaux d'assainissement , d'eau et d'électricité, et mauvaises conditions d'habitation.
L'Etat , lui seul ne peut contribuer financièrement à résoudre ces problèmes, sans le concours de la société civile en partenariat avec le privé, la population concernée et les collectivités locales.
Les problèmes de l'urbanisme à Anza ont fait couler beaucoup d'encre et délié les langues qu'il est urgent aujourd'hui de leur trouver une solution adéquate, en impliquant aussi bien l'Etat, les collectivités locales, que tous les intervenants dans le secteur de l'urbanisme… pour lutter ensemble contre l'habitat insalubre et rendre la petite ville d'Anza plus vivable.
L'agence urbaine en collaboration avec le secrétariat d'Etat à l'habitat , la wilaya d'Agadir, l'inspection régionale de l'urbanisme et la direction régionale de l'habitat a élaboré un programme de lutte contre l'habitat insalubre à travers des opérations répressives à l'encontre des contrevenants, qui vise à résorber le sous-habitat, les quartiers insalubres et les bidonvilles. Mais sa lutte contre ce phénomène trébuche toujours sur de nombreux écueils à savoir, l'apparition des spéculations dans les zones intégrées dans les périmètres urbains engendrant le développement de l'habitat clandestin. Un autre obstacle de taille, celui de l'habitat dispersé, en effet, on trouve en dehors du périmètre urbain des constructions anarchiques isolées sur des plateaux , en zone montagneuse, au pied des collines ou sur des terrains en pente.
Le principal souci de la municipalité avec les pouvoirs publics et les différents intervenants dans le secteur de l'habitat, est de mettre un terme à l'explosion urbanistique sauvage devenue incontrôlable, et d'essayer de trouver une solution au problème de recasement de ces foyers bidonvillois, en assurant une péréquation permettant de livrer à cette catégorie de la population des lots de terrains équipés pour la construction à des prix bas. Mission impossible à l'heure actuelle, en raison d'abord du manque de terrain propice , car la municipalité ne dispose pas de réserve foncière. Ensuite à cause de la complexité foncière des terrains, qui sont dans leur majorité des terrains appartenant à la zone industrielle qui refuse de les céder à la municipalité. Députés et élus municipaux engagés depuis longtemps dans un bras de fer s'accusent. Les premiers las des revendications de la population et de promesses non concrétisées, harcèlent de questions, à chaque réunion du conseil, la municipalité sur la pénurie de terrains pour la construction, en lui reprochant son attentisme. Les seconds incapables de prendre une quelconque décision jettent la responsabilité sur les pouvoirs publics qui estiment-ils seuls peuvent exercer des pressions sur les propriétaires de terrains nus et non exploités situés en zone industrielle, les incitant à les exploiter ou à les céder à la municipalité pour les lotir. Par ailleurs, dans le cadre de sa politique d'éradication des bidonvilles, le ministère de l'habitat avec des organismes sous sa tutelle (ERAC, SNEC…) et le ministère des Finances, déploie d'intenses efforts pour promouvoir l'habitat social bon marché, à la portée de ménages à faibles revenus.
Aujourd'hui plus que jamais, à travers l'ERAC-Sud , il est déterminé à renforcer son action en cherchant avec l'assistance des autorités locales à recaser les populations des bidonvilles sélectionnés, en les transférant sur un nouveau site d'accueil entièrement équipé. Dans cette optique, l'Etat aurait proposé à la municipalité comme alternative des plateaux de terrains à proximité de la cimenterie d'Agadir.
La ville étouffe
par l'oisiveté
Ce futur site d'accueil a un seul inconvénient, c'est qu'il n'est pas encore viabilisé et son équipement, (voirie, réseaux divers…) engagerait la municipalité dans des sommes considérables estimées à 40 milliards de cts, qu'elle ne peut supporter.
A Anza les jours, se ressemblent. Entre le centre-ville et les quartiers périphériques, l'activité se déroule au train train habituel. Très tôt le matin, les habitants vaquaient à leurs occupations quotidiennes.
Au cœur des immenses bidonvilles, c'est tout un mode de vie, au petit matin tout s'active et s'agite. Les ruelles poussiéreuses et étroites qui se terminent parfois en cul-de-sac se remplissent de femmes, d'enfants et de marchands ambulants. La monotonie écrasante qui enveloppe la ville, le manque d'animation et d'activité et le marasme économique condamnent une grande partie des jeunes des quartiers au chômage et à la délinquence. En l'absence de salles de cinéma, de théâtre, de bibliothèque, de maison de jeunes, de centre culturel et d'autres infrastructures socio-éducatives, ils se réfugient dans de rares cafés maures et des salles de billard pour passer le temps. A l'entrée de la plage, à proximité, d'une borne fontaine située sur une hauteur qui domine la mer, le quartier bidonvillois “Zraïb” aux petites maisons mal bâties construites à la hâte sur une falaise escarpée rongée par la mer, qui menace de s'écrouler à tout moment. Tout autour, une succession continuelle de bidonvilles aux maisons basses agglutinées qui s'étendent le long de la côte, jusqu'au port. A l'autre bout de la ville, isolé des autres bidonvilles, sur un plateau dominant, le bidonville Daïdaï , entouré d'un amas d'ordures. Au centre le vieux marché municipal déjà condamné à la démolition est dans un état piteux. Il est l'unique lieu d'activité, mal fréquenté par les Anzaouis. Les trois quarts de ses petites boutiques sont fermées à cause de la crise qui paralyse les petits commerces. Ce qui pousse les habitants à aller au souk “Lhad” à Agadir ou au souk hebdomadaire Larbaâ qui a lieu chaque mercredi pour mieux s'approvisionner.
En matière d'infrastructures, la ville est pauvre par rapport à Inezgane, Ben Sergao ou Dcheïra. Elle est dotée uniquement d'un district urbain et d'un petit arrondissement de police, d'un bureau de poste, d'une seule agence bancaire et d'une maison d'accouchement… qui sont concentrés au centre. Ce qui est relativement peu pour une municipalité de la capitale du Souss.
Le secteur de l'enseignement compte quelques établissements primaires et secondaires, celui de la santé ne dispose que d'un seul dispensaire mal équipé, pour des milliers d'habitants. Sans oublier de rappeler qu'un hôpital construit depuis cinq ans par des bienfaiteurs arabes, n'a pas encore ouvert ses portes.
Les autres secteurs sont si l'on puisse dire au stade embryonnaire. Bref, une simple ballade sur les lieux renseigne amplement sur le manque déplorable d'infrastructures de base.
En ce qui concerne le tran114 urbain , il y a une mauvaise répartition des lignes d'autobus de la Régie de tran114 , qui desservent mal la ville. Deux bus font la navette entre Anza et le centre-ville d'Agadir, toutes les heures. Les petits taxis se font rares. Les habitants ont depuis des années souffert de la crise des tran114s. Seuls quelques grands taxis vétustes desservent la ville et assurent des liaisons interrégionales.
Pour sa part, le tran114 clandestin qui exploite de vieux tacots assure la liaison avec les quartiers périphériques tels Hassania, Tadarte …
Dans le domaine environnemental, la situation est à déplorer. La ville n'est plus vivable et souffre d'un manque d'arbres, de zones de verdure et d'espaces d'épanouissement.
Et sous l'effet des poussières de ciment d'une unité implantée sur l'ancienne route d'Essaouira, à trois cent mètres du centre-ville, des fumées noires des usines et des odeurs nauséabondes du gwano, et des égouts, l'air très pollué devient le soir irrespirable.
Ce qui complique davantage l'existence des pauvres habitants, qui voient dans l'attentisme de leurs élus un signal fort de leur désintérêt.
En matière de propreté de la plage, d'hygiène et de sécurité des baigneurs, aucune action n'a été entreprise jusque là par les élus et les autorités de la ville pour la préservation et la sauvegarde de l'espace balnéaire. En faisant un constat des lieux, on ne peut que déplorer la dégradation continuelle du milieu côtier et marin causée par des rejets urbains. Si on n'arrête pas cette pollution qui menace l'écosystème marin, il sera détruit. En effet, chaque jour des millions de mètres cubes d'eaux usées, des flots brunâtres sont vomis par des égouts dans la mer, devenue polluée et insalubre.
Mer polluée
à Anza
Le bilan est alarmant, car les pics de pollution importants ont atteint le seuil d'alerte. Au milieu des années 80, sous l'effet de l'industrialisation et de la forte concentration urbaine, la mer s'est transformée en véritable bouillon de culture. Que du point de vue bactériologique, il y a un danger à se baigner, au risque d'avoir une banale inflammation, ou une éruption cutanée.
Entre les Anzaouis et la mer, le divorce est consommé : les baigneurs ont longtemps déserté les eaux “graillonneuses” pour d'autres plages plus propres comme celle de Taghazout, les pêcheurs à la ligne les jetées gluantes et les promeneurs la plage mal entretenue, transformée en poubelle que jonchaient bouteilles et sacs en plastique, boites de conserves et immondices. Un autre aspect du problème qui mérite réflexion, celui de l'amoncelement des gravois et des quantités de déchêts épars, évacués sur la plage qui menaçent l'environnement littoral. Plus grave encore, les habitants du quartier Zraïb balancent par dessus la falaise leurs déchets qui filent directement à la mer.
Du point de vue salubrité, la qualité de l'eau est plutôt mauvaise. Les conséquences de la pollution sont visibles à l'œil nu ; les déchets mêlés aux eaux usées des égoûts ont pollué l'eau de mer, chassant mollusques, céphalopodes et petits poissons qui ne peuvent plus respirer de l'oxygène dilué dans l'eau, car il est détruit par la pollution.
