«Le risque, s'il est tué, est de le transformer en martyr et que d'autres reprennent le flambeau de la croisade anti-américaine», estime Juliette Kayyem, qui enseigne le contre-terrorisme à la Kennedy School of Government de Harvard et a fait partie de la Commission parlementaire sur le terrorisme.
«D'un autre côté nous courrons le risque, s'il est jugé par un tribunal américain ou une cour 111110nale, qu'il devienne un martyr en captivité. Ce qu'il représente est devenu plus grand que lui. Qu'il soit tué, capturé ou jugé, cela ne nous débarrassera pas de cette colère envers l'Amérique», ajoute-t-elle.
Washington a tellement personnalisé son ennemi numéro un que chaque jour qui passe pendant lequel Oussama Ben Laden échappe à l'armada lancée à sa poursuite est vécue comme une victoire dans certaines régions du monde, soulignent ces experts.
Prise de conscience
«L'opération militaire ne peut être conclue sans que le sort de Ben Laden soit clarifié», estime Steven Aftergood, chargé de la section «Espionnage» de la Fédération des scientifiques américains (FAS). «Le président (Bush) l'a désigné comme le personnage central. S'il n'est pas pris, cela ne sera pas vraiment terminé (...) Mais s'il est pris, nous voilà avec un problème politique difficile à régler dans certaines régions sensibles du monde».
Al Qaida, créé en Afghanistan à la fin des années 80 par Oussama Ben Laden et ses lieutenants, galvanisés par la déroute de l'Armée Rouge, est de plus une structure a priori capable de fonctionner sans lui ou de lui désigner rapidement un ou des successeurs efficaces, estime M. Aftergood.
«Les cellules d'Al Qaida sont prévues pour fonctionner avec un maximum d'autonomie. Le rôle de Ben Laden dans le réseau n'est pas clair: il est son visage, il a contribué de façon importante à ses ressources financières, il a attiré de nombreuses recrues, mais il n'est pas certain qu'il en soit le cerveau ou le muscle».
Steven Cimbala, professeur de science politique à l'Université de Pennsylvanie, spécialisé dans les questions de terrorisme, assure que «l'objectif est de mettre fin à son système de commandement: qu'il soit personnellement capturé ou tué ne fait pas grande différence, à part peut-être symboliquement. Il faut briser le réseau, en particulier en Afghanistan, et le priver de ressources».
Derrière Oussama Ben Laden, qui occupe à dessein peut-être le devant de la scène pour dissimuler des cadres plus opérationnels, on trouve un courant ancien et bien implanté dans de grands pays musulmans comme l'Egypte ou l'Arabie Saoudite, ajoute le Professeur Edward Turzanski, qui enseigne les question de sécurité 110nale à l'université La Salle de Philadelphie.
«Al Qaida est un assemblage de plusieurs organisations. Il ne faut pas croire que si nous nous débarrassons de lui et de ses principaux lieutenants le réseau sera éradiqué. Ce ne sera pas le cas», souligne-t-il en ajoutant: «La grande majorité de ses membres sont Saoudiens ou Egyptiens et le problème du terrorisme anti-occidental en Egypte ou Arabie Saoudite ne disparaîtra pas si nous faisons disparaître Al Qaida».
«C'est pourquoi dans le cadre d'une stratégie à long terme nous devons pousser le monde arabe musulman à se remettre en cause: il y a des raisons qui font que ce monde est figé dans une situation de mauvaise politique, mauvaise économie et mauvaise situation sociale, et ils ne peuvent pas rejeter toute la faute sur les Etats-Unis», estime encore le Pr Turzanski.
«D'un autre côté nous courrons le risque, s'il est jugé par un tribunal américain ou une cour 111110nale, qu'il devienne un martyr en captivité. Ce qu'il représente est devenu plus grand que lui. Qu'il soit tué, capturé ou jugé, cela ne nous débarrassera pas de cette colère envers l'Amérique», ajoute-t-elle.
Washington a tellement personnalisé son ennemi numéro un que chaque jour qui passe pendant lequel Oussama Ben Laden échappe à l'armada lancée à sa poursuite est vécue comme une victoire dans certaines régions du monde, soulignent ces experts.
Prise de conscience
«L'opération militaire ne peut être conclue sans que le sort de Ben Laden soit clarifié», estime Steven Aftergood, chargé de la section «Espionnage» de la Fédération des scientifiques américains (FAS). «Le président (Bush) l'a désigné comme le personnage central. S'il n'est pas pris, cela ne sera pas vraiment terminé (...) Mais s'il est pris, nous voilà avec un problème politique difficile à régler dans certaines régions sensibles du monde».
Al Qaida, créé en Afghanistan à la fin des années 80 par Oussama Ben Laden et ses lieutenants, galvanisés par la déroute de l'Armée Rouge, est de plus une structure a priori capable de fonctionner sans lui ou de lui désigner rapidement un ou des successeurs efficaces, estime M. Aftergood.
«Les cellules d'Al Qaida sont prévues pour fonctionner avec un maximum d'autonomie. Le rôle de Ben Laden dans le réseau n'est pas clair: il est son visage, il a contribué de façon importante à ses ressources financières, il a attiré de nombreuses recrues, mais il n'est pas certain qu'il en soit le cerveau ou le muscle».
Steven Cimbala, professeur de science politique à l'Université de Pennsylvanie, spécialisé dans les questions de terrorisme, assure que «l'objectif est de mettre fin à son système de commandement: qu'il soit personnellement capturé ou tué ne fait pas grande différence, à part peut-être symboliquement. Il faut briser le réseau, en particulier en Afghanistan, et le priver de ressources».
Derrière Oussama Ben Laden, qui occupe à dessein peut-être le devant de la scène pour dissimuler des cadres plus opérationnels, on trouve un courant ancien et bien implanté dans de grands pays musulmans comme l'Egypte ou l'Arabie Saoudite, ajoute le Professeur Edward Turzanski, qui enseigne les question de sécurité 110nale à l'université La Salle de Philadelphie.
«Al Qaida est un assemblage de plusieurs organisations. Il ne faut pas croire que si nous nous débarrassons de lui et de ses principaux lieutenants le réseau sera éradiqué. Ce ne sera pas le cas», souligne-t-il en ajoutant: «La grande majorité de ses membres sont Saoudiens ou Egyptiens et le problème du terrorisme anti-occidental en Egypte ou Arabie Saoudite ne disparaîtra pas si nous faisons disparaître Al Qaida».
«C'est pourquoi dans le cadre d'une stratégie à long terme nous devons pousser le monde arabe musulman à se remettre en cause: il y a des raisons qui font que ce monde est figé dans une situation de mauvaise politique, mauvaise économie et mauvaise situation sociale, et ils ne peuvent pas rejeter toute la faute sur les Etats-Unis», estime encore le Pr Turzanski.
