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Casablanca-circulation: l'intolérable dépassement

La nouvelle mode est à la privatisation, que l'on présente hypocritement à titre de partenariat, parce que le mot «110nalisation» est devenu tabou. Pourtant, s'il existe des cas où le secteur privé l'emporte sur certains aspects, il y a bien des cas où

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Les communes urbaines de Sidi Belyout et des Roches Noires ont accordé à deux sociétés privées la gestion du stationnement tarifé. Une expérience que la commune d'Anfa de l'époque avait connue avec les parcmètres gérés directement par la municipalité.
Désengorger les centres-ville
La tendance mondiale est de trouver des solutions pour désengorger les centres-ville des grandes métropoles, bondés de voitures. Ce qui donne lieu à des innovations porteuses d'avenir. En effet, l'engorgement du centre-ville est un facteur qui pèse lourd dans le choix de la desti110n d'achat des consommateurs. Le stationnement tarifé se propose de «revitaliser» ce centre par l'implantation de machines à sous (de véritables) appelées horodateurs. La décision est venue comme ça, dans la foulée du «faire-comme». Ainsi, rien que sur le territoire de la commune de Sidi Belyout, 120 machines à sous ont été installées pour couvrir les rues commerçantes et «réduire l'achalandage automobile aux heures de pointe et l'offre de stationnement de longue durée au centre-ville, associée aux déplacements domicile-travail-domicile».
La bévue

C'est une bévue que de copier des systèmes qui n'ont même pas fait leurs preuves dans les pays initiateurs des projets. Opter pour les horodateurs à Casablanca en vue de décongestionner la circulation et le stationnement tels qu'ils sont énumérés ci-dessus, suppose le renforcement des moyens de tran114 en commun comme alternative à l'automobile, particulièrement pour accéder au centre-ville. Ceci implique automatiquement de veiller à ce que la capacité des infrastructures majeures de tran114 collectif soit suffisante et adéquate et de favoriser l'implantation de stationnement d'échanges, à proximité des principaux axes de tran114 en commun.
Absence d'études
Il n'y a malheureusement que chez nous que les études sérieuses font défaut. On se demande si, au lancement de l'opération de la concession du stationnement tarifé à des sociétés privées, des études et contre-études ont été faites pour évaluer l'importance ou le danger de ces concessions. D'ailleurs, à cet effet, nous avons passé la journée de vendredi et de lundi à téléphoner aux communes et à la société concernée, sans résultat. Aucun droit à l'information ne nous a été accordé, surtout de la part du concessionnaire de Sidi Belyout. Voici quelques exemples:
A New York, avant 1987, la ville confiait à des contractuels externes l'entretien des parcmètres et la collecte des revenus des parcmètres (comme c'est le cas de Casablanca). Suite à des problèmes de vols et un fort taux d'appareils hors d'usage, la ville a décidé de gérer à l'interne la totalité des activités liées aux parcmètres. La nouvelle forme d'organisation rapporte à la ville 2 millions $us par an.
A Lyon, la ville a créé une société mixte détenue à 65% par les collectivités locales. Malgré l'actionnariat privé (35%), l'ensemble des profits est réinvesti dans le stationnement et le financement des activités déficitaires, notamment pour promouvoir le tran114 en commun. (*)
Or, dans les faits, à Casablanca, les sociétés privées concessionnaires du stationnement tarifé et promu à l'aide de distributrice de «haute technologie», utilisent le domaine public et les équipements publics financés par le contribuable pour juste aboutir à réaliser un transfert
de fonds de la poche des utilisateurs vers leurs caisses. Cela fait dix ans que les concessions sont accordées et nous n'avons jamais vu un montant des gains forts colossaux réinvestis dans des projets de la ville. Même les employés de ces sociétés de stationnement ne sont pas titularisés. L'opacité totale entoure ces dossiers de stationnement tarifé dont la privatisation a été un échec complet. Car, on ne peut continuer de verser des sous dans des machines à sous pour cautionner le bradage de biens publics. D'autant plus qu'aucun respect n'est exprimé vis-à-vis de la loi et du code de la route. On réquisitionne les rues non commerçantes, comme «L'aviateur Claude» qui abrite une gargote et on ne touche pas au boulevard Lalla Yakout qui compte des dizaines de boutiques. Le pire c'est lorsque on se permet d'autoriser le stationnement là où il est interdit et où des usagers de la route paient une ATF de 400,00DH + les frais d'embarquement + les taxes de la fourrière.
D'autre part, on se demande pourquoi sur les reçus délivrés par les concessionnaires, il n'est nullement fait mention du n° de la patente.
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