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Circulation et ramadan: des heures de pointes infernales

La circulation dans les villes enregistre pendant ce mois de Ramadan d'énormes perturbations.
Les embouteillages deviennent fréquents notamment durant les deux heures qui précèdent la rupture du Jeune. Les rond- points stratégiques et les routes disser

Circulation et ramadan: des heures de pointes infernales
Hier, 16 H 30, Rond point Chimicolor. La circulation s'était immobilisée à cette heure de la journée et à cet endroit de la ville. Un embouteillage énorme bloque le trafic sur ce carrefour de grande affluence. Plusieures dizaines d'automobilistes poirautaient là depuis près d'un quart d'heure. Ceux en manque de patience rouspètaient contre les autres automobilistes et maudissaient l'état des routes... D'autres étaient tout simplement occupés à des prises de becs virulentes... Les deux agents de police de circulation, présents sur les lieux, essayaient tant bien que mal de débloquer une situation propre au mois de ramadan et autres circonstances particulières mais générales à la majorité des carrefours de la métropole.
Il faut dire que par ce mois de ramadan, il est des moments de la journée qui sont plus importantes que d'autres. Ainsi, les deux heures qui précèdent la rupture du jeûne ont plus de cote notamment pour les employés et les fonctionnaires. Ceux-là ne disposent généralement que de peu de temps pour arriver chez eux avant l'appel à la prière... La situation est beaucoup plus complexe pour les femmes qui doivent préparer le repas de rupture du jeûne... Il y a aussi tous les autres qui, pour une raison ou une autre, s'empressent de rejoindre leur foyer.
Mais, tout ce beau monde peut voir son projet de rompre le jeûne chez lui se compromettre ! En effet, en voiture personnelle ou empruntant un moyen de tran114 en commun, on peut se trouver prisonnier d'un embouteillage énorme dans un rond-point de grande affluence.
C'est le cas de ces centaines d'automobilistes qui, ce jour-là, ont eu la malchance de passer par ce carrefour quelques minutes avant le «Ftour». Un grand bouchon paralyse le trafic. Selon un témoin oculaire, un accrochage entre deux véhicules était à l'origine de l'encombrement. Au bout de quelques secondes, une longue file de voitures s'est constituée derrière. Les coups de Klaxons deviennent assourdissants. Ici et là, des échanges verbaux annoncent le début des hostilités entre deux ou plusieurs automobilistes. Les propos échangés deviennent soudainement virulents donnant ainsi le coup de sifflet au début du pugilat... Inutile de rappeler que les nerfs, déjà tendus sous l'effet du jeûne, étaient à bout.
Les agents de circulation, soudainement dépassés par les événements, s'appliquaient vigoureusement à dégager la voie. Avec des gestes énergiques rythmés aux coups de sifflet répétitifs, ils s'investissent amplement dans l'opération de libérer les prisonniers du carrefour. L'un actionne les feux tricolores manuellement à partir du pupitre électronique pour régler le flux. Tandis que l'autre s'est joint à la mêlée dans une tentative d'ouvrir la voie aux uns et aux autres. Au bout de quelques minutes, la grâce du geste, la force du sifflet et la célérité de l'action cèdent la place à l'improvisation. Tout ce qui leur importait, semblait-il, c'était de résoudre le problème. Il leur a fallu, pourtant, plus d'une demi-heure pour relancer le trafic.
Situation généralisée
Ce genre de scène n'est pas l'apanage d'un rond-point en particulier. En fait, le constat se vérifie aussi bien au centre ville, au quartier Maârif, aux environs de Belvédère, qu'au niveau des artères desservant Aïn Sebaâ, Ben M'Sick-Médiouna, Sidi Othman-Moulay Rachid, Sidi Maârouf, etc. Le tronçon autoroutier Casa-Rabat a aussi son lot d'encombrement. Sur le boulevard Oulad Ziane, le goulot d'étranglement se situe souvent à hauteur de la gare routière Oulad Ziane. Quant à Route Médiouna, c'est au niveau de Garage Allal que l'on constate généralement les bouchons les plus colossaux. Le phénomène prend des dimensions alarmantes tout le long du Boulevard Zerktouni et surtout sur les points d'intersection avec Abdelmoumen, Hassan II... Empruntant le boulevard Moulay Slimane, les automobilistes à desti110n de Sidi Bernoussi doivent supporter presque quotidiennement les tracas de la circulation. Dans une tentative de contourner les multiples bouchons, certains conducteurs changent leurs itinéraires. Mais l'entreprise ne peut réussir à tous les coups. Parfois même, les embouteillages sont déportés dans d'autres zones habituellement dégagées.
Facteurs multiples
Par ailleurs, l'échantillon présenté ici, même s'il ne peut être représentatif de la situation à travers toute la ville, il constitue un corpus intéressant pour étudier les facteurs qui favorisent la survenue de ces étranglements.
Les rares essais réalisés, dans ce sens, sont soit incidentes soit allusives. Ils expliquent pourtant, ne serait-ce qu'en partie, certains aspects du phénomène faisant ainsi état de facteurs structurels et d'autres conjoncturels. Sur le plan structurel, deux éléments primordiaux sont à retenir. Il s'agit du développement très important du parc roulant dans la ville et du délabrement de l'état des routes. Deux raisons qui sont, d'ailleurs, intimement liées puisque l'augmentation du nombre de véhicules roulants sur les artères de la ville devait tout naturellement être accompagnée d'un renforcement proportionnel de l'infrastructure routière.
Sur le plan conjoncturel, si le phénomène devient plus fréquent, il reste cependant tributaire d'une situation d'empressement elle même résultat de l'avènement d'un événement particulier. A l'occasion de fêtes religieuses telles que Aïd Al Adha ou Aïd Al Fitr ou à la veille des vacances notamment estivales ou encore pendant le mois de ramadan, de tels encombrements des voies et routes prennent plus d'ampleur.
Les causes sont globalement identifiées, les solutions le sont aussi. Plusieurs projets ont été, du moins, étudiés et parfois même retenus par les responsables. Mais jusqu'à présent, aucun n'a pu voir le jour.
Pour rappel, les voies de contournement du centre ville, le projet du métro et celui du Système Gertrude pour la régulation automatique du trafic, ont été mis en veilleuse en attendant des jours meilleurs.
Aussi, l'élargissement de certaines artères est à même de décongestionner les points d'intersection et les zones de haut trafic.Autant dire que certains phénomènes qui peuvent paraître peu importants sont, en fait, la manifestation de problèmes épineux. L'arbre qui cache la forêt!
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