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Clonage d'embryons humains : éthique et recherche scientifique

Après Dolly et compagnie, des embryons humains viennent d'être produits gâce à la technique de transplantation nucléaire, également appelée «Clonage». Une grande première mondiale, qui suscite, néanmois, beaucoup de craintes, de parts et d'autres, concer

Clonage d'embryons humains : éthique et recherche scientifique
La grande nouvelle est tombée dimanche soir. La firme américaine Advanced Cell Technology, qui a beaucoup fait parler d'elle en matière de clonage animal, vient d'annoncer, dans un communiqué publié sur son site internet, qu'une équipe de ses chercheurs a cloné avec succès «des embryons humains en vue de produire des cellules souches à visée thérapeutique».
Si cette nouvelle étude s'est basée sur des techniques de clonage classique, son innovation réside dans le fait que c'est la première fois qu'on travaille sur du «matériel humain». Le travail s'est effectué sur un ovule humain et une cellule adulte provenant de peau humaine. l'ADN a alors été retiré du noyau de l'ovule pour le remplacer par l'ADN du noyau de la cellule adulte. Le développement de ces cellules s'est arrêté au bout de 3 jours. Les oeufs humains (3 des 19 utilisés pour l'expérience) en sont donc restés à l'état d'embryons de six cellules encore identiques.
Toutefois, ACT se défend de vouloir reproduire des êtres humains.
«Notre intention n'est pas de créer des êtres humains clonés, mais plutôt de mettre au point des thérapies salvatrices pour un large spectre de maladies humaines, telles que le diabète, les infarctus, les cancers, le sida ou les maladies neurodégénératives comme Parkinson ou Alzheimer», explique le Dr Robert Lanza, vice président d'ACT, dans un communiqué.
Le réactions dans le monde
La sonnette d'alarme a donc été tirée ce week-end. Les risques de dérapage existent, même si les chercheurs américains se veulent rassurants, en indiquant à l'opinion publique qu'un conseil d'éthique indépendant a été as116ié à l'opération. Ceci afin de veiller essentiellement à ce que des oeufs produits par clonage ne soient pas utilisés à but reproductif.
Mais les réactions suscitées émanent plus d'un besoin et souhait d'enserrer ces recherches dans des règles d'éthique qui sauront préserver la dignité humaine, que d'être simplement hostile à une quelconque recherche scientifique. Dans l'Hexagone, au lendemain de l'annonce du clonage d'un embryon humain, le ministre de la Recherche, Roger-Gérard Schwarzenberg, avait tenu à préciser que le projet de loi sur la bioéthique, qui sera présenté aux députés en janvier 2002, «autorise les recherches sur les cellules souches embryonnaires issues d'embryons surnuméraires'' mais ‘'n'a pas retenu le clonage thérapeutique''. Le minstre a ajouté que «ce projet de loi permettra aux scientifiques français de ne plus devoir rester à l'écart de recherches autorisées dans d'autres grandes 110ns scientifiques''.
Afin de ‘'laisser se poursuivre la réflexion scientifique'', le projet de loi crée ‘'une Agence de la procréation, de l'embryologie, et de la génétique humaine'' et ‘'un Haut Conseil chargé d'assurer une veille scientifique''. Ainsi, ‘'le projet de loi comporte en son sein même un dispositif susceptible de proposer à terme de nouvelles évolutions aux pouvoirs publics en fonction des avancées de la science''.
Du côté britanique, une loi d'urgence relative au clonage humain a été déposée hier lundi, pour examen, à la chambre des Lords (chambre haute), en Grandes-Bretagne, après l'annonce de ACT du clonage avec succès d'un embryon humain en vue de produire des cellules souches à visée thérapeutique.
La Grande-Bretagne doit «fermer la brèche» du clonage humain pour éviter son utilisation à des fins de reproduction, a déclaré, lundi, le secrétaire d'Etat à la Santé Philip Hunt, peu avant le début de l'examen parlementaire du projet de loi.
«Je suis pour le clonage thérapeutique, parce que je pense qu'il nous offre la possibilité de soigner de nombreuses maladies, mais il doit être régulé», a affirmé le secrétaire d'Etat britannique à la Santé.
La nouvelle loi, qui doit ensuite être examinée à la chambre des Communes jeudi, n'interdit pas le clonage d'embryon à des fins thérapeutiques comme pratiqué par la 116iété américaine ACT, mais bannit l'implantation dans l'utérus d'un embryon cloné. Le Vatican a aussi réagi en affirmant que les scientifiques ont porté atteinte à une vie humaine et pas seulement à de simples cellules.
«En dépit des intentions humanitaires (...) une évaluation montre la gravité morale de ce projet et appelle une condam110n sans équivoque», dit un communiqué du Vatican. Enfin, aux Etats-Unis, «le président est à 100% opposé à tout clonage d'embryons humains», a rappelé sur CNN un porte-parole de la Maison Blanche. Les lois fédérales américaines interdisent l'utilisation de fonds publics dans la recherche sur le clonage humain.
Entre condam110ns fermes et prises de position nuancées, la nouvelle étude aura donc brisé un tabou. Reste maintenant à définir les limites et stratégies pour limiter les dégâts de ce développement scientifique dont l'avenir reste encore à définir.
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