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Dattes: la sécheresse pèse sur le marché local

Habituellement bien animé, le marché de dattes qui s'improvise à la veille et durant le Ramadan à Derb Milan à Casablanca, semble souffrir cette année d'une certaine morosité.

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Contrairement aux années précédentes, les échoppes qui se convertissent durant cette période en commerces de dattes, sont moins achalandées et les clients sont peu nombreux. Les petits détaillants, qui tiennent boutique en pleine rue, sont également moins nombreux. Enfin, l'affluence des consommateurs est plus faible qu'habituellement.
Cette baisse d'activité est expliquée par la faiblesse de l'offre surtout en dattes locales. La production 110nale de dattes à poursuivi sa régression. Celle-ci est estimée à plus de 56 % pour cette année. La récolte à ainsi chute de 74.000 tonnes l'année passée à 32.400 tonnes cette année.
Mises à mal par des années successives de sécheresse et minées par la maladie du bayoud, les palmeraies ont vu leur production baisser au fil des ans. La récolte de cette année a reculé de 64 % par rapport à la moyenne de la période 1994/95-1998/99, soit 32.400 tonnes contre 89.170 tonnes.
La récolte, cette année est plutôt médiocre, reconnaît Boujemaâ qui chaque année monté à Casablanca pour écouler la production des palmiers appartenant à la famille, laquelle récolté est passée de quelques milliers à quelques centaines de kg
Cette année, ils seront moins nombreux ceux qui feront le voyage habituel à partir des oasis du Draa, M'hamid El Ghizlane (Zagora), Guelmima, Tinjdad (Errachidia) et autres palmeraies où la production a été très faible.
Une baisse de production très préjudiciable pour les habitants des oasis et palmeraies (deux millions de personnes environ) vivant principalement de la commercialisation des dattes, qui constitue entre 40 et 60 % de leur revenus.
La baisse de l'offre au marché de Derb Milan s'accompagne d'un recul de l'activité et donc du chiffre d'affaires des commerçants, en majorité les producteurs.
Comme le marché est moins approvisionne, les clients vont ailleurs notamment à Derb Omar regorgeant de produits d'importation, précise, pour expliquer la morosité, M'barek qui, pour la première fois, s'adonne au commerce des dattes étrangères notamment venant de Tunisie et d'IraK. faut bien chercher à augmenter nos profits pour rentrer dans nos frais, dit-il.
Effectivement la faible production locale est en partie compensée par la datte importée, soit quelque 6000 tonnes.
Jamais les étalages n'ont proposé autant de dattes étrangers constatera, a juste titre un client qui affirmé sa préférence pour la datte locale. Question de goût mais de prix précise-t-il. Avec ma bourse, je ne peux me permettre que les variétés dites de moyenne qualité notamment khalt, jihel et autres bousthammi, dont le prix varié cette année entre 12 et 20 DH le kilo.
Les dattes de qualité supérieure notamment les boufekouss, dont le prix se situé entre 25 DH et 50 DH ou encore l'intouchable majhoul (80 DH et plus, sont hors de ma portée, reconnaît-il.
A côté des ces variétés locales, la datte tunisienne et particulièrement la deglet nour fait une entrée en force et parait-il s'écoule bien même si le kilo coûte 30 DH environ.
La datte d'importation serait amenée a prendre davantage de place dans nos marches si aucune mesure n'est prise pour sauvegarder nos palmeraies qui occupent une superficie de 46.400 ha principalement dans les régions de Ouarzazate, Errachidia, Tata et Figuig.
Le nombre de 4,5 millions de pieds que compte le Maroc (classé au 8ème rang après l'Irak, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, Oman, l'Algérie, la Libye, et le Soudan)risque de baisser encore devant la persistance de la sécheresse et la propagation du bayoud.
Il faut également améliorer sur les plans quantitatif et qualitatif la production 110nale estimée à 3 % environ de la production mondiale de dattes (3,7 millions de tonnes). Une production ou les dattes de qualité bonne et supérieure ne représentent que 24 % contre 56 % pour les dattes de qualité moyenne et 20 % pour celles de qualité médiocre.
La situation des populations locales en dépend beaucoup tout autant que le maintien du marché de Derb Milan qui s'est imposé au fil des Ramadans comme source d'approvisionnement des casablancais en dattes.
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