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Accueil next Naissance de SAR Lalla Khadija

Des traditions en voie de disparition

«Les relations socio-culturelles entre le Maroc et l'Orient Arabe ne peuvent être dissociées de cette trame de fonds commune à toutes les 110ns du monde arabo-musulman, uni par la langue, la religion, les valeurs culturelles, les croyances, les croyance

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Ainsi le Maroc arabisé et islamisé a hérité de toute évidence d'un grand nombre de traditions qui, semble-t-il, sont en voie de disparition dans quelques villes impériales ou historique comme Rabat et Salé qui, par la force d'une poussée démographique toujours croissante, ont été transformées en grandes cités modernes ouvertes alors à d'autres habitudes et modes de vie, contemporains.
Voici donc quelques exemples d'US et coûtumes n'existant plus dans ces villes qui, au-delà des anciennes médinas, ont une conception architecturale répondant aux exigences de notre nouvelle société futuriste.

La circoncision

Traditionnellement, la «Circoncision» est une coutume islamique très ancienne. La tradition musulmane veut que cette pratique trouve ses origines dans le Prophète Sidna Ibrahim Al-Khalil. A l'encontre de l'excision des filles qui se limite à de très rares pays arabes et islamiques, la circoncision, réservée aux garçons, est généralisée à toute la communauté musulmane en tant que fête et obligation religieuse et sociale. Il s'agit en quelque sorte d'un acte de confirmation de l'entrée dans la communauté musulmane. Chez les berbères du Haut-Atlas, l'opération est désignée par le terme (Lislam» qu'on peut traduire ici par «islamisation».
Au Maroc, la question de circoncire l'enfant préoccupe les parents dès les premiers mois de sa naissance. Aussi est-elle un rite que l'on entreprend comme toute autre fête sociale, nécessitant préparatifs et grosses dépenses.
L'âge de la circoncision varie; il va de deux mois à quatre ou cinq ans, selon les circonstances et la disponibilité des familles.
Mais on a tendance, dans les familles modernes, à y procéder dès les premiers mois, sinon les premières semaines de la naissance.
L'opération se faisait naguère à domicile, par les soins du «barbier» du quartier expérimenté dans ce rituel religieux.
Aujourd'hui, les cliniques spécialisées s'occupent de cette tâche, bien que la pratique traditionnelle reste vivace, notamment dans les campagnes et les quartiers populaires des anciennes médinas et Kasbah des grandes villes telles Casablanca, Rabat entre autres. Dès lors, la cérémonie, en voie de disparition, est célébrée de différentes manières selon les coûtumes régionales. Mais en général,
il y a une concordance des principaux rituels et pratiques, surtout dans le cas de recours au «Barbier-traditionnel». Aussi, une fois la famille déterminée à s'acquitter de cette obligation religieuse, l'enfant et la mère sont entourés d'attention particulière et tous les préparatifs sont focalisés sur eux.
Et donc, la séance d'application du henné est la première étape de leur entrée dans le processus solennel de l'évènement en question. Toutefois, pour préserver l'enfant du mauvais oeil et le préparer à la rude épreuve, un «talisman» préparé pour la circonstance lui est noué à la cheville, au poignet, au cou ou à la hauteur de la ceinture, soigneusement enroulé dans du tissu blanc ou noir, puis reserré en minuscule ballot par un fil de laine.
A propos du «Talismane», cette»amulette» possède deux vertus selon certaines personnes: la première repousse les dangers, les maladies, les influences maléfiques (le mauvais œil par exemple) provenant des humains ou des «Djins» (démons); la seconde est prophylactique, car tout en protégeant des maladies, elle procure à la fois réussite et bonheur.
Mais, connues avant l'Islam, les «amulettes» sont nombreuses: en pierre dure, en végétaux, en minéraux (souffre) en coquillages (cauries).
Quant aux «amulettes» écrites (el-herz, el-hajab, el ktab) celles-ci sont élaborées par un «Fqih» ayant une vocation de renommée.
Elles sont en général enveloppées dans un étui de cuir, de cuivre, d'argent, d'étoffe ou de roseau.
Les écritures sont souvent des «talismans» indéchiffrables quand il ne s'agit pas de simple versets coraniques.
Très fréquents aussi les nouets (takemmoust, ou el-kmoussa) sont alors remplis de plantes odorantes et de matières diverses dont parfois des débris de reptiles.
On dit aussi des tatouages qu'ils sont des «amulettes» permanentes. Or le principe du tatouage est sur le point de disparaître pour des causes même religieuses.
Concernant la circoncision, les femmes et les filles de la famille du circoncis s'impliquent tout particulièrement dans la cérémonie, en se coiffant de foulards teintés de safran et laissent pendre des tresses soigneusement effilées sur leur front, teintés alors au Henné. La mère de l'enfant se vêt d'un drap blanc et se met du Henné sur les pieds jusqu'aux chevilles, en guise de babouches rougeâtres (taxrida) qui la dispensent de souliers toute la semaine des préparatifs.
Le jour de l'opération, on lui présente un plateau en bois ou en céramique (qasa) plein d'eau fraîche pour y poser son pied droit en tenant d'une main un long roseau et de l'autre un miroir.
Celle-ci ne doit pas bouger ni sourciller tout le temps que dure l'épreuve, apportant par cela, clémence, sérénité et soulagement à l'enfant.
Celui-ci vêtu du costume traditionnel, jellaba blanche, burnous et tarbouche brodais, est saisi par deux hommes puis emmené rapidement dans une autre chambre, à Labri des regards des femmes, où son prépuce tombera sous le coup des ciseaux tranchants du barbier.
Durant l'opération, encerclées exclusivement par les hommes, les femmes scandent les youyous, les louanges au Prophète Sidna Mohammed Sceau des Prophètes, et les chants rituels de circonstance dans un vacarme destiné à étouffer les cris du garçon.
Aussitôt circoncis, l'enfant est happé par son oncle maternelle ou paternel qui l'emmène sur le lit de sa maman où les femmes l'accueillent et lui prodiguent tous les honneurs dignes de la cérémonie.
Cependant, autrefois, avant que l'enfant soit mis entre les mains du barbiers, il est porté par l'un des oncles à dos de cheval, sur une selle richement brodée».
Aujourd'hui c'est le silence des cliniques froides qui font le plus peu à l'enfant circoncis-et celui-ci n'entendra pas les youyous des femmes et les chants rituels, car il est état d'anesthésie totale durant l'opération de la circoncision qui s'est transformée ni plus ni moins en une opération chirurgicale...
Désagréable ! Il ne montera pas non plus, comme dan un rêve sur le «cheval à la selle merveilleusement brodée en fil d'or et argent» reflet de notre artisanat et de notre réalité marocaine...

Documentation - «civilisation marocaine» religion, rites et cérémonies», de Mohamed Adiouane
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