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Fès, un trésor de l'humanité


La capitale spirituelle du Royaume et joyau de la civilisation arabo-musulmane célébrera, le 31 octobre le 20ème anniversaire de sa proclamation comme patrimoine universel.

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En 1976, la Conférence générale de l'UNESCO à Naïrobi avait déclaré la médina de Fès «Trésor culturel de l'humanité» et adopté une résolution faisant de la sauvegarde de la capitale spirituelle un devoir qui incombe à toute l'humanité.
M. Amadou Mahtar M'bow, directeur général de l'UNESCO à l'époque, avait lancé en avril 1980, un appel à la solidarité internationale pour la sauvegarde de la ville de Fès estimant que ... C'est une campagne sans précédent, par sa nature dans l'action de l'UNESCO. C'est la première qui soit entreprise en faveur d'une ville islamique. L'action à mener, a-t-il indiqué, constitue par son ampleur, l'exemple d'un des défis majeurs que l'humanité doit relever pour préserver et enrichir son héritage culturel, devant les contraintes que nous impose le processus de modernisation et d'industrialisation accélérée. Ce défi est à la hauteur des capacités et de l'imagi110n de l'homme.
La Lettre Royale adressée, en juillet 1980 par feu S.M. le Roi Hassan II, au gouvernement en faveur de la sauvegarde de la cité idrisside a donné un souffle nouveau aux opérations de sauvegarde. Le Souverain défunt a souligné dans cette lettre que le peuple marocain et ses amis, en aidant à rendre à Fès sa place dans le concert des civilisations, participeront à la renaissance de la gloire éternelle de la patrie et au développement de la culture sur cette terre d'honneur et de dignité.
Dans ce cadre, feu S.M. Hassan II avait donné ses hautes instructions au gouvernement afin de considérer le projet de Fès comme une préoccupation prioritaire et de lui accorder une attention particulière dans le cadre de ses responsabilités relatives aux programmes d'équipement et de l'habitat, à la préservation du patrimoine culturel, au développement de l'art, de la culture et de la pensée, et à la diffusion des enseignements de l'Islam.
Pour sa part, le directeur de général de l'UNESCO, M. Federico Mayor avait estimé en septembre 1992 dans un discours prononcé à Québec qu'une campagne internationale de sauvegarde n'a pas pour seul objectif la restauration et la préservation des monuments, mais vise aussi à rendre la vie aux sites et à faire en sorte que le cœur des villes-mémoires battent à nouveau avec force.
Il a affirmé que la campagne de sauvegarde est génératrice d'un progrès qui prend racine dans la fierté du patrimoine revalorisé et qu'elle comporte indéniablement une dimension humaine, moins visible certes, mais de loin la plus importante.
Il a souligné de même que la ville de Fès, cité de la foi et du savoir, est de nature à mieux illustrer cette dimension estimant que la campagne de Fès était, lors de son lancement en avril 1980, la première campagne entreprise en faveur d'une ville islamique.
Ainsi et depuis le classement de la médina de Fès sur la liste du patrimoine en 1981, le gouvernement marocain a adopté une stratégie de sauvegarde de cette cité à la lumière des hautes orientations Royales et ce en harmonie avec les objectifs des organisations internationales, notamment l'UNESCO.
Le développement et la mise en œuvre de ce grand projet a conduit le gouvernement à créer en 1989 une institution opérationnelle sous une forme souple de 116iété anonyme chargée de l'exécution des programmes de sauvegarde de Fès: l'agence pour la dedensification et la réhabilitation de la médina de Fès (Ader-Fès).
Cette institution a connu depuis janvier 2000 une nouvelle restructuration au niveau de sa gestion et une réorientation de ses activités, grâce notamment à un appui multiforme des hautes instances du gouvernement marocain.
A cet égard, une véritable synergie s'est installée entre les différents intervenants, autorités locales, collectivités locales, 116iété civile, mécènes, départements ministériels, Ader-Fès, investisseurs privés et citoyens permettant la mise en œuvre d'un ensemble d'actions concernant particulièrement les monuments, l'infrastructure, l'habitat et les équipements.
Au niveau de la coopération internationale, le Fades a été depuis 1993, avec le soutien de l'As116iation Fès-Saiss, pionnier dans la contribution à la sauvegarde de Fès en finançant par des dons des projets d'envergure (tels la réfection des réseaux traditionnels d'eau, la restauration des fontaines historiques et de la grande place monumentale Bab Makina) d'un montant total de 3 millions de dollars.
De même, le gouvernement japonais a mis à la disposition de l'Ader-Fès par l'intermédiaire de la Banque mondiale un don de 460.000 dollars qui a permis la réalisation des études de projets spécifiques dans le cadre de la sauvegarde de la médina de Fès.
Les composantes de ces projets au montant total de 14 millions de dollars ont fait l'objet, par la suite, de trois accords entre la Banque mondiale d'un côté et respectivement l'Etat et la commune urbaine Fès-Médina et l'Ader-Fès de l'autre. Ces accords ont été signés et ratifiés.
Soulignons que l'expérience acquise à travers ces actions et ces institutions est actuellement à même d'ouvrir le projet de sauvegarde de Fès sur d'autres partenaires à l'échelle internationale pour le financement d'autres projets de nature à mettre la sauvegarde de Fès sur un nouveau palier.
Ces projets portent notamment sur la restauration des monuments, le développement des activités artisanales et la protection de l'environnement, la dédensification et la réhabilitation de quartiers, l'assainissement, l'aménagement des espaces verts. Ils concernent de même, l'éclairage des remparts, des minarets et des coupoles, la construction et la rénovation des fontaines publiques ainsi que l'amélioration du mobilier urbain et de l'éclairage public.
A la fin du 19ème siècle, la médina de Fès comptait près de 90.000 habitants. L'avènement du protectorat, les incidences de l'industrialisation, les périodes de sécheresses qu'a connues le Maroc durant le 20ème siècle, sont autant de facteurs qui ont favorisé le surpeuplement de la médina qui atteignait au cours des années 80 plus de 180.000 habitants.
Cette surpopulation a eu de graves répercussions sur les conditions de vie de la population et sur la qualité du cadre bâti.
En effet, sur les 13.385 bâtisses de la médina de Fès (dont 11.601 historiques), 41 % s'est révélé dégradé, 8 % menaçant ruine, 1,5 % en ruine et 49 % en bon état (d'après le système d'information géographique et l'agence pour la dédensification et la réhabilitation de la médina de Fès).
L'infrastructure n'a pu supporter cette immense concentration humaine de la médina de Fès en plus de rejets industriels et domestiques de toute l'agglomération qui transitent par cette infrastructure traditionnelle.
Au niveau des activités, l'espace médina s'est trouvé prospère pour l'installation d'activités polluantes transitant des procédés artisanaux aux procédés semi-industriels voire même industriels.
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