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L'OPEP confrontée à la chute des cours du pétrole

La guerre des prix de l'or noir aura battu son plein. Après avoir déclenché un véritable clash, les pays de l'OPEP ont conclu mercredi dernier à Vienne, un accord portant sur une réduction de leur production de 1,5 million de barils par jour à compter du

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Ainsi, le brent était parvenu à se maintenir au dessus de 18 dollars le baril après avoir enfoncé ce seuil sur l'échéance de décembre dans les premières cotations, jeudi, sur l'Inter110nal Petroleum Exchange. Une inflexion qui est intervenue tout juste après l'épilogue du bras de fer qui a opposé le cartel et les pays non membres. Ainsi et après avoir opposé son niet catégorique, Moscou s'est quelque peu rebiffé pour proposer une réduction symbolique de 30 000 MBJ sur sa production de sept millions de barils, soit à peine 0,5%. Le Mexique et la Norvège, autres pays non membres du cartel se sont dit prêts à réduire leur production, sans pour autant avancer des planchers. Tournant, virage à 180 degré.... Toujours est-il que l'OPEP, qui s'est évertuée les trois dernières années à faire grimper le prix de l'or noir avant de le maintenir à un niveau élevé, semble pour l'heure décidée à l'inscrire dans un trend baissier. Les experts vont même jusqu'à prédire une chute des cours pour le moins remarquable, avançant même un prix qui pourrait tomber à 10 dollars le baril. Une telle évolution reste pour le moins sujette à caution, surtout si l'on sait que le déclenchement par le cartel de la guerre des prix vise plutôt à faire revenir les cours du pétrole dans leur fourchette de prédilection, à savoir de 22 à 28 dollars. Depuis le début de cette année, l'OPEP avait réduit, à trois reprises son quota pour l'amputer au total à 3,5 millions de barils par jour.
En fait, le remue-ménage provoqué par l'OPEP sous-tend un message clair : “ le cartel est fin prêt pour supporter un effondrement des cours même si les autres producteurs ne coopèrent pas “ . Et le coup de bambou risque d'être ressenti avec acuité par les pays non-membres qui ont un coût de production élevé. Entendez par-là, qu'à titre d'exemple, l'Arabie Saoudite pourrait continuer à engranger des bénéfices, à un cours de 10 dollars, alors que la Norvège, le plus gros producteur européen avec le Royaume-Uni, perdra quatre dollars par baril ses forages offshore. Reste l'opportunité de cette coupure des vannes ainsi prônée par le cartel et devant atteindre plus d'un million MBJ . L'objectif clairement affiché est de faire remonter les cours plombés par une baisse de la demande mondiale, notamment en kérosène, depuis les événements du 11 septembre dernier intervenus aux Etas-Unis. Jusqu'à présent, les appels pressants de l'OPEP pour une coopération avec les producteurs non-membres du cartel sont restées des lettres presque mortes. “ La réduction proposée par la Russie est minuscule et décevante et nous ne la considérons pas comme sérieuse”, a estimé pour sa part le ministre du pétrole saoudien Ali Al-Naimi, soulignant toutefois qu'il ne s'agit pas “d'une guerre des prix ou d'une bataille pour des parts de marchés”. Moscou campe sur ces positions indiquant que l'éventualité d'une réduction de la production sans l'inscrire dans la durée. Selon le Premier ministre russe, Mikhaîl Kassianov, la Russie n'a envisagé, à aucun moment, de réduire sa production sur une grande échelle. Et de préciser que cela pourrait se faire juste “le temps de parvenir à un prix équitable”. Les autres poids lourds non-OPEP, en l'occurrence la Norvège et le Mexique , si ils n'ont pas claqué la porte aux pourparlers, n'ont fait montre que de timides ouvertures. Autrement dit, c'est en quelque sortes une fin de non-recevoir que l'OPEP continue d'essuyer. Pourtant et nonobstant, le fait qu'il se trouve au pied du mur- les marchés avaient déjà intégré, dès mercredi dernier, une baisse de la production de 1 à 1,5 MBJ, le cartel s'est paradoxalement ragaillardi par l'augmentation des réserves stratégiques américaines de pétrole de 28% annoncé par le Président Georges W. Bush.
Ceci dit, l'OPEP persiste et ses pressions pourraient aller de plus belle puisque le cartel estime que les prix du pétrole ne trouveraient pas de plancher si les pays producteurs n'appartenant pas à l'organisation ne procèdent pas à des réductions significatives de production.
En tout cas la menace est prise au sérieux par les opérateurs du marché de l'or noir. La chute libre des cours a provoqué un coup de tonnerre parmi les valeurs cotées de l'industrie pétrolières. Pour ne citer que la baisse quasi abyssale, de près de 7%, de l'action du mastodonte français TotalFinaElf.
A priori, pourrait-on penser, ces intenses fluctuations des cours de pétrole peuvent s'avérer une sacrée aubaine pour les pays consommateurs non producteurs. On peut même augurer que la baisse des prix du pétrole, quoique susceptible d'être éphémère, allégera, un tant soit peu, la facture pétrolière de ces mêmes pays, et notamment celle du Maroc. Mais que l'on ne s'y méprenne surtout pas. Ce genre de circonstance est, dans la majorité des cas, mis à profit, pour augmenter les réserves stratégiques et non pour tirer vers le bas les prix à la pompe. Pour autant, la facture pétrolière du Maroc ne risque pas de se transformer en peau de chagrin, comme par enchantement, surtout si l'on sait que dans le cadre du projet de loi de finances 2002, les hypothèses retiennent 23 dollars le baril, à titre d'hypothèse. Un prix dont l'impact reste très minime pour une facture qui pèse pour près de 20 milliards de dirhams, soit tout de même quelques six mois d'importations.
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