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L'équilibre écologique d'un point de vue islamique

La présente conférence, animée par le professeur Mohamed Haytem Al Khayat, coïncide avec l'actualité. Il s'agit en effet de la question environnementale. Le thème est porté sur l'écologie, invitant l'homme à utiliser ses sens dans la perception de l'unive

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Suite et fin

Le Prophète dit d'ailleurs dans un autre propos: «Le fait que tu ne portes pas préjudice à autrui constitue une aumône pour toi-même», ainsi que: «Par Dieu! Il ne croit point en Dieu!» On lui demanda alors de qui il s'agit. A quoi il répondit attristé et déçu: «Celui qui porte atteinte à son voisin». Dieu dit de son côté:
«Ceux qui portent atteinte aux croyants et aux croyantes pour autre chose que leurs acquis se chargent d'un attentat et d'un péché criant».
Le Prophète (P.S.) dit par ailleurs: «Celui qui croit en Dieu et en le jugement dernier ne porte pas atteinte à son voisin». Tous ces enseignements généreux se trouvent résumés dans ce hadith rapporté par l'Imam Ahmed d'après Fadala Ibn ‘Obaïd avec une chaîne de garants authentique: «Vous indiquais-je qui est le véritable croyant? C'est celui à qui les gens confient leurs biens et leur personne. Le véritable Musulman est celui qui ne porte pas atteinte aux gens, ni avec ses mains ni avec ses paroles».
En plus de ce principe général, nous trouvons aussi l'interdiction de polluer l'environnement et ce, par des textes clairs et explicites. Ainsi, le Prophète (P.S.) dit: «Les gens doivent maudire ceux qui leur portent atteinte dans leurs sentiers». Ainsi que: «Que personne n'urine dans une eau stagnante», et enfin: «Evitez ces trois malédictions: faire ces besoins près des sources d'eau, sur les routes et dans un endroit ombragé».
Il est intéressant de relever dans ces hadiths authentiques l'emploi du terme «maudire» dont les acceptions comportent aussi celle de bannir, rejeter et éloigner de la société.
Ce qui prouve que de tels comportements font mériter à celui qui les adopte l'attitude que la société adopte vis-à-vis des parias. La première mesure préventive consiste donc en l'interdiction de polluer l'environnement, à commencer par le milieu le plus restreint comme la famille. Il est par exemple interdit, voire illicite, qu'une personne pollue ses proches par la fumée des cigarettes dont on connaît aujourd'hui les méfaits d'une manière certaine. Puis, vient la pollution du milieu environnant. Il n'est donc pas permis qu'un industriel laisse ses usines rejeter leurs déchets toxiques dans des eaux communes d'une population ou que ses unités de production dégagent leur fumée non traitée et polluent ainsi l'air que respire les gens.
L'Islam va même jusqu'à interdire les pollutions sonores pour que les gens ne soient pas dérangés par le bruit, même celui provoqué par le son de la voix, car Dieu dit:
«Mets une sourdine à ta voix. Rappelle ton Seigneur en ton âme, dans la crainte et l'humilité, à voix contenue....»
Et enfin la pollution de tout le milieu naturel où vit l'homme et qui est agressé, à titre d'exemple, par le fluor et le carbone utilisés par les vaporisateurs et les climatiseurs, ainsi que les oxydes d'azote dégagés pour les tuyaux d'échappement des véhicules.
Tous ces produits font partie de ceux qui, d'une part, résorbent l'ozone dans la partie supérieure de l'atmosphère exposant ainsi l'être humain aux méfaits des rayons ultraviolets, et d'une autre part, multiplient cette même ozone dans la partie inférieure de l'atmosphère provoquant ainsi chez l'homme dyspnées, irritations de l'appareil respiratoire et agressant par ailleurs la végétation en l'empêchant de croître normalement.
Pour ce qui est de la deuxième mesure préventive, à savoir ne pas épuiser les éléments essentiels à la préservation d'un environnement sain, le Prophète (P.S.) a interdit le gaspillage de l'eau et a toujours exhorté les croyants à l'utiliser avec économie même pour la purification et pour les ablutions.
Il en donnait l'exemple lui-même et faisait ses ablutions avec seulement un demi litre d'eau et se purifiait avec l'équivalent de deux litres d'eau. Dans son ouvrage sur la purification, l'Imam Abu ‘Obaïd rapporte d'après al Darda' que le Prophète (P.S.) était passé près d'un cours d'eau et a rempli un récipient, puis avait fait ses ablutions en prenant soin de s'éloigner du ruisseau, puis revint pour y remettre ce qui restait d'eau dans le récipient et dit: «Dieu le fera parvenir jusqu'à une personne, une bête ou autre créature pour qu'elle puisse en profiter.».
Omar ibn Chucayb de son côté rapporte d'après son père, que son grand père a dit: «Un nomade avait questionné le Prophète (P.S.) sur les ablutions. Il lui en fit la démonstration tout en ne dépassant pas trois fois un même geste puis dit: «Tel est le rite des ablutions. Qui en rajoute aura failli ou bien aura dépassé la limite ou aura été injuste».*
Parmi les enseignements islamiques pour la préservation du patrimoine écologique constitué tant par la faune que la flore, nous pouvons citer le propos où le Prophète (P.S.) dit: «Celui qui coupe un arbre de lotus, Dieu affectera sa tête dans les feux de la Géhenne». En outre, le Prophète (P.S.) a été le premier à avoir établi des parcs protégés où il interdisait qu'on abatte des arbres ou qu'on tue des animaux. Il avait ainsi protégé chaque douze lieus de la ville de Médine où il ne permettait qu'on ne coupât que ce qui pouvait servir à guider un dromadaire. Il interdisait également qu'on abatte les arbres de Médine et disait de la région de Wadi Ta'if: «La chasse et le déboisement y sont illicites». L'Iman Abu Yussef dit dans son ouvrage sur les tributs (Al Kharaj): «D'après Malik Ibn Anas qui rapporte que le Prophète (P.S.) interdisait l'abattage des arbres de Médine sur une distance de douze miles alentour, comme il interdisait la chasse sur quatre miles. Abu Yussuf ajoute: «..Dans le but de préserver à la ville sa végétation».
Tous ces principes sont devenus par la suite les plus chers aux coeurs des Musulmans qui s'en étaient vraiment imprégnés.
Ecoutons par exemple l'Imam Abu Mohammed Ibn Hazm qui dit dans son ouvrage «Al Muhala» que la bienfaisance vis à vis des animaux exprime la bonne foi et la piété chez les personnes qui la pratiquent. Celui qui n'en prend pas soin aura été injuste, aura péché et aura désobéi à Dieu.
Celui qui n'oeuvre pas à la préservation du palmier aura tout simplement péché et aura été inique. Arroser tel arbre au moment prévu constitue même une obligation. Il en est de même pour la blé comme en témoigne ce verset coranique: «A peine tourne-t-il le dos, qu'il parcourt le pays, y propage le désordre, cause des dégâts dans les compagnes et parmi les bestiaux, Dieu n'aime point le désordre».
L'Imam Abu Mohammad explique le verset ainsi: «Le fait de refuser à l'animal sa subsistance en le privant du pâturage et de délaisser arbres fruitiers et semences provoquant ainsi leur disparition est une turpitude explicitement énoncée par le texte coranique».
Quant aux mesures de renforcement pour la préservation de l'équilibre écologique, celles-ci aussi sont de deux genres: nettoyer l'environnement d'une part, et d'autre part, en consolider le patrimoine qui le sauvegarde. Le Prophète (P.S.) disait pour exhorter les gens à nettoyer leur milieu naturel: «Les oeuvres bonnes et mauvaises de ma communauté m'ont été exposées. J'ai trouvé que le fait d'ôter les excréments des routes empruntées par les gens est parmi les meilleurs». Il disait aussi: «Le fait d'ôter les excréments des routes constitue une aumône» ainsi que: «Nettoyez les cours de vos habitations».
Outre tous ces hadiths authentiques, le Prophète incitait les gens à l'activité agricole et à l'enrichissement de la flore. Il disait même: «Alors même que ce serait la fin du monde et que l'un d'entre vous a un plant entre les mains, qu'il le plante s'il le peut avant sa mort». puis: «Chaque plante qu'aura plantée une personne, ou grain qu'elle aura semé et dont se sera nourri un homme, une bête ou toute autre créature, constitue pour cette personne une aumône». Ainsi que: «Toute terre à laquelle aura donné vie une personne, lui appartient». Les califes bien guidés ont suivi par la suite cette même voie. Ainsi Yahya Ibn Adam rapporte dans son ouvrage sur les tributs «Al Karaj» que le calife Omar accordait les terres incultes à ceux qui les rendaient fertiles. On rapporte ainsi que le calife Ali, que Dieu soit satisfait de lui, disait aux gens: «Entendez-vous, Mettez vous à sept (neuf selon d'autres versions) pour donner vie à une terre, par la volonté divine». On rapporte aussi qu'un homme lui avait dit: «Une terre dont les propriétaires n'arrivaient plus à la cultiver m'a été accordée, j'ai loué des cours d'eau et l'ai cultivée».
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