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L'hypertension l'ennemi silencieux du cœur

Mois de prière, de foi et de culte, mois sacré et mois de fête, le Ramadan est aussi le mois de tous les écarts et tous les débordements. Ceci peut laisser un impact indéniable sur l'équilibre de notre métabolisme, entre autres les variations des rythmes

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Première cause de mortalité dans le monde, les maladies cardio-vasculaires constituent de véritables problèmes de santé publique. Ces maladies sont favorisées par un certain nombre de facteurs que les spécialistes appellent facteurs de risque. Ces ennemis du cœur sont l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, la sédentarité et le cholestérol. Leur dépistage est capital pour prévenir ces maladies du siècle et lutter contre elles.
En effet, une information médicale correcte incitant le malade à participer à la prise en charge de son état, est un élément essentiel pour prévenir une pathologie et surtout pour éviter les complications.
C'est l'un des objectifs de la conférence de presse qui a été organisée jeudi dernier par les laboratoires Pfizer sous le thème “Hypertension et Ramadan”. Lors de cette rencontre les intervenants ont expliqué les méfaits de l'hypertension artérielle, qu'on appelle “ le tueur silencieux” car elle passe souvent inaperçue. Effectivement, l'ennui majeur avec cette affection, c'est qu'on ne la “voit” pas et qu'elle ne fait pas mal non plus. A l'inverse de la majorité des pathologies identifiées à partir de l'observation des symptômes, l'hypertension fait exception. Elle est silencieuse, insidieuse, souterraine et comptabilise négativement l'effort et la débauche d'énergie quotidienne pour entamer son long processus de lésion de certains organes, notamment le cœur, les reins, le cerveau et les artères.
etat des lieux
L'hypertension artérielle est très fréquente: les résultats de l'enquête 110nale réalisée par le Ministère de la Santé Publique ont montré qu'elle touche 33,6% de personnes entre 20 ans d'âge et plus. Plusieurs facteurs entrent en jeu notamment l'obésité (40%) , le tabagisme (31% des hommes) et le taux élevé de cholestérol (29% ). Signalons que 30 à 40% de la population marocaine présentent plusieurs facteurs de risque.
L'HTA correspond à une pression trop élevée du sang dans les artères. En clair, la pression dans les artères dépend du cœur et de la résistance des vaisseaux: la contraction (systole) et la phase de remplissage du coeur (diastole) vont faire alterner la valeur de la pression, respectivement jusqu'au maximum, et jusqu'au minimum. Lorsque la tension est trop élevée, tous les vaisseaux sont comme sous pression et finissent par s'altérer. On peut la comparer à un système de tuyauterie, si la pression augmente trop, elle peut entraîner une rupture des tuyaux, et provoquer une fatigue de la pompe.
Donc, une tension trop élevée contraint le cœur à pomper plus activement. Une surcharge de travail qui, à la longue, le fatigue prématurément. L'HTA se dresse comme le rempart qui centralise toute la pathologie cardiaque et au delà, tous les dysfonctionnements du corps humain.
Au niveau du cerveau, elle peut être responsable d'hémorragies cérébrales qui auront pour conséquence une paralysie plus au moins définitive ou même le décès. Au niveau des artères, elle favorise le dépôt de graisse, on parle alors d'athérosclérose, première étape de maladies cardio-vasculaires, avec à plus ou moins long terme, un risque d'angine de poitrine, d'infarctus du myocarde ou d'artérite des membres inférieurs. Enfin l'HTA peut aussi provoquer une insuffisance rénale.
Elle posera toujours un grand problème parce qu'elle n'est pas contrôlable. Sur le plan scientifique, la maladie demeure souvent d'origine inconnue. En effet, dans 60% des cas , aucune cause précise n'est retrouvée. Les spécialistes parlent alors d'hypertension artérielle essentielle. La tension s'élève sous l'effet d'un ensemble de facteurs, précisent les intervenants. L'héritage génétique est sûr, il est dû à des anomalies d'un gène à l'origine d'une mauvaise régulation de la pression du sang dans les artères. Le sur poids joue un rôle très important dans l'élévation de la pression sanguine de même que la consommation de tabac. Chez les femmes, la pilule contraceptive peut révéler ou aggraver une hypertension préexistante.
Par ailleurs, les intervenants ont précisé que les valeurs limites ont été revues à la baisse. En effet, il n'y a pas longtemps encore, les chiffres inférieurs à 16 au maxima et 9,5 au minima (16/9,5) étaient considérés comme normaux . Aujourd'hui, ces chiffres doivent rester en- dessous de 14/9. Cependant, il ne faut pas s'alarmer dès la première consultation chez le médecin, car les chiffres varient tout au long de la journée.
Au fait, les chiffres tensionnels changent selon que l'on est stressé, fatigué, anxieux, en colère ou détendu. L'appréhension de l'examen médical peut aussi fausser le résultat.
C'est pour ces raisons que le médecin ne pourra confirmer une hypertension qu'après plusieurs “prises de tension” effectuées pendant quelques semaines chez un patient au repos, afin d'avoir des chiffres tensionnels qui expriment la réalité de la pression sanguine. Une fois le diagnostic effectué, le traitement consiste à ramener les valeurs de la tension à un niveau normal. Si l'HTA est légère, une meilleure hygiène de vie sera une prescription efficace. Dans le cas d'HTA sévère, le traitement doit être suivi avec vigilance. Il existe plusieurs médicaments antihypertenseurs sur le marché, notamment l'Amlor, un inhibiteur calcique qui a fait ses preuves. En effet, plusieurs études cliniques ont montré que ce médicament réduit significativement le risque de mortalité par maladie cardio-vasculaire et ceci en ramenant la tension artérielle aux objectifs thérapeutiques déterminés par l'OMS (14/9). Pour une meilleure efficacité, toute personne qui débute une thérapie doit la suivre, en aucun cas il ne doit l'arrêter sans avis médical.
C'est la raison pour laquelle des contrôles avant, pendant et après Ramadan s'imposent pour surveiller les variations tensionnelles et pour adapter le traitement au mois du jeûne. En ce qui concerne ce dernier, il est permis lorsque l'hypertension artérielle est légère et bien contrôlée. En effet, selon une étude réalisée par la Fondation Hassan II pour la Recherche Scientifique et Médicale sur Ramadan , le jeûne pendant ce mois n'entraîne que des répercussions négatives minimes sur la tension artérielle des hypertendus stables sous traitement. “Les variations enregistrées sont minimes et sont relatées aux variations de l'activité, du sommeil et de l'alimentation”. Ils souhaitent également que “le patient soit traité en monothérapie et monoprise. L'heure d'ingestion du médicament (le soir après rupture du jeûne ou matin avant la reprise du jeûne).
Les hypertensifs ont encore 15 jours devant eux pour consulter leurs médecins et mieux se renseigner pour passer un Ramadan sans problèmes.
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