Evoquant ainsi Al Farabi qui, lui-même, a subi l'influence d'Aristote et Plotin, juge que seules les âmes ressuscitent sans le corps... En définitive, le verset qui fait objet de l'exposé à partir du verset :
«Rappelle-toi enfin quand Abraham demanda au Seigneur comment les morts ressuscitent à son Appel: «Auras-tu des doutes à ce sujet?» dit le Seigneur - «Que non pas ! fit Abraham, mais je veux en avoir le coeur net» - «Prends quatre oiseaux que tu couperas en morceaux; répartis-en ensuite les membres sur quatre monts distincts, puis appelle-les: ils accourront vers toi en toute hâte. Apprends que Dieu est puissant et sage».
(La Génisse V: 260) comporte un dialogue entre Dieu et Abraham ; le Coran apporte la preuve matérielle de la résurrection en le transformant en question. C'est le contexte que le présent essai nous fournit, se référant au dialogue dans le Coran.
(Suite et fin)
Partant, les spécialistes ont abordé la question à partir de catégories de créatures.
- Celles dont la foi ne subit ni augmentation ni diminution : ce sont les anges,
- Celles dont la foi augmente, mais ne diminue pas : ce sont les prophètes,
- Celles dont la foi augmente et diminue : ce sont les communs des mortels,
- Celles dont la foi diminue et n'augmente pas et ce sont les Pérétiques.
Je voudrais ici, Majesté, rappeler la position des ach`arites parmi les gens de la sunna vis à vis de la foi. Ils soutiennent qu'elle comporte un côté fondamental et un côté annexe.
Le premier concerne tout ce qui se rapporte aux croyances alors que le deuxième se rapporte au côté pratique et cultuel. Pour eux, celui qui désavoue quelque question des sciences des fondements (Usul) qu'elle soit fondamentale ou accessoire est un mécréant, mais celui qui néglige un côté de ce qui est annexe est seulement un pécheur qui désobéit, et qui, s'il se repent, Dieu lui pardonne ou le punit par un séjour en Enfer, mais pas un séjour déterminé et non éternel. Les Ach`arites ajoutent que le Prophètes (P.S) peut intercéder en faveur de ces pécheurs qui désobéissent.
Les ach`arites reconnaissent donc l'existence de l'intercession, que Dieu nous l'accorde à nous tous et qu'elle efface les péchés de ceux dont la foi a flanché à un moment de leur existence.
Les conceptions ach`arites diffèrent de celles des «Murjites» (ceux qui reportent le jugement à Dieu) pour qui même celui qui commet un péché capital reste croyant et de celles de Kharijites pour qui ce dernier est un mécréant.
Les Mu`tazilites eux soutiennent l'idée d'une position intermédiaire (manzila bayna-l-manzilatayn). Pour ces derniers, celui qui commet un péché capital a certes péché, mais n'est cependant pas un mécréant. Néanmoins s'attachant à la justice divine, pour eux ce pécheur, s'il ne se repent pas, connaîtra un séjour éternel en enfer, mais avec une souffrance moindre que pour le mécréant.
Telles sont, Majesté, les trois questions qui découlent du verset, objet de notre étude. Passons à présent à la troisième partie pour développer notre thème principal, le dialogue en l'occurrence. Dans notre verset, nous avons relevé un dialogue organisé, suivi et rapporté selon un mode caractéristique entre Dieu le Tout Puissant et Abraham (P.S).
La notion du dialogue et ses fondements en Islam soulève de nombreuses questions que je tenterai de présenter rapidement ici.
Le terme dialogue (Hiwar) est dérivé de (Hawara) qui veut dire revenir.
Nous retrouvons ce sens dans le Coran comme lorsque Dieu dit de celui qui a mal compris le véritable sens de la Révélation :
«Il pensait ne devoir jamais revenir (Yahura) vers Dieu»
(Le Ciel qui se fend, V : 16);
et nous trouvons également bien d'autres dérivés avec le sens de discuter comme lorsque Dieu dit :
«Le mieux nanti d'entre eux, s'entretenant (Yuhawiru) avec son compagnon...»
(La Caverne, V :36),
ainsi que :
«Dieu a entendu les propos de celle qui discutait avec toi au sujet de son époux, tandis que sa plainte s'élevait vers Dieu. Dieu entendait votre dialogue, car Il entend tout, voit tout»
(La Discussion, V :1).
Dans ce contexte et dans bien des versets aussi nous trouvons des termes comme (Jadal) qui veut dire discussion employé avec son antonyme : «Mira`» qui consiste a disputer et à contester sans raison ce qui montre que dans le Coran sont employés toute une matière lexicale et un champ sémantique et conceptuel de la notion de dialogue. Nous trouvons en outre que le Coran conçoit un point de départ pour le dialogue.
D'abord, les deux antagonistes se trouvent dans une position d'égalité totale. Certes, une partie peut avoir raison alors que l'autre aurait tort, cela n'empêche pas que Dieu enseigne à son noble Prophète le code du dialogue en lui disant :
«Ajoute : «Certes nous devons être les uns ou les autres ou dans la bonne voie ou dans la pire aberration»
(Saba, V :24).
Alors même que le Prophète est sûr qu'il est dans le vrai, il doit respecter les règles du dialogue qui déterminera par la suite qui des deux a tort.
Il est une ancienne science spéciale chez les Arabes qu'ils nomment «la controverse» (Munadara) où l'on préconise un mode de comportement qu'ils nomment «lâcher du lest» en d'autres termes, concéder certaines vérités au protagoniste même s'il devait l'emporter dans la discussion.
Le mode que préconise le verset plus haut dans la discussion comporte, Majesté, un arrangement des situations et une coordi110n entre les protagonistes. C'est ce qu'on appelle en rhétorique «l'amassement et le déploiement» (Al-laf wa Nachr). Dans la manière de mener le dialogue en Islam, il existe donc un point de départ et un mode particulier. Le Coran, dans ce verset:
«Appelle au chemin de ton Seigneur avec la sagesse et la bonne exhortation, puis discute avec eux sur un ton modéré»
(Les Abeilles, V :125)
nous apprend de quelle manière converser avec les gens pour les amener à la conversion. Nous y relevons ainsi trois étapes ou si l'on veut trois modes :
[Appelle au chemin de ton Seigneur par la sagesse et la bonne exhortation] : «la sagesse» est généralement un générique de tout ce qui est bien et profitable pour les hommes, mais ici elle signifie plutôt la connaissance authentique et la science précise dont on ne saurait se détourner et qui ne souffre ni déformation ni travestissement.
«Rappelle-toi enfin quand Abraham demanda au Seigneur comment les morts ressuscitent à son Appel: «Auras-tu des doutes à ce sujet?» dit le Seigneur - «Que non pas ! fit Abraham, mais je veux en avoir le coeur net» - «Prends quatre oiseaux que tu couperas en morceaux; répartis-en ensuite les membres sur quatre monts distincts, puis appelle-les: ils accourront vers toi en toute hâte. Apprends que Dieu est puissant et sage».
(La Génisse V: 260) comporte un dialogue entre Dieu et Abraham ; le Coran apporte la preuve matérielle de la résurrection en le transformant en question. C'est le contexte que le présent essai nous fournit, se référant au dialogue dans le Coran.
(Suite et fin)
Partant, les spécialistes ont abordé la question à partir de catégories de créatures.
- Celles dont la foi ne subit ni augmentation ni diminution : ce sont les anges,
- Celles dont la foi augmente, mais ne diminue pas : ce sont les prophètes,
- Celles dont la foi augmente et diminue : ce sont les communs des mortels,
- Celles dont la foi diminue et n'augmente pas et ce sont les Pérétiques.
Je voudrais ici, Majesté, rappeler la position des ach`arites parmi les gens de la sunna vis à vis de la foi. Ils soutiennent qu'elle comporte un côté fondamental et un côté annexe.
Le premier concerne tout ce qui se rapporte aux croyances alors que le deuxième se rapporte au côté pratique et cultuel. Pour eux, celui qui désavoue quelque question des sciences des fondements (Usul) qu'elle soit fondamentale ou accessoire est un mécréant, mais celui qui néglige un côté de ce qui est annexe est seulement un pécheur qui désobéit, et qui, s'il se repent, Dieu lui pardonne ou le punit par un séjour en Enfer, mais pas un séjour déterminé et non éternel. Les Ach`arites ajoutent que le Prophètes (P.S) peut intercéder en faveur de ces pécheurs qui désobéissent.
Les ach`arites reconnaissent donc l'existence de l'intercession, que Dieu nous l'accorde à nous tous et qu'elle efface les péchés de ceux dont la foi a flanché à un moment de leur existence.
Les conceptions ach`arites diffèrent de celles des «Murjites» (ceux qui reportent le jugement à Dieu) pour qui même celui qui commet un péché capital reste croyant et de celles de Kharijites pour qui ce dernier est un mécréant.
Les Mu`tazilites eux soutiennent l'idée d'une position intermédiaire (manzila bayna-l-manzilatayn). Pour ces derniers, celui qui commet un péché capital a certes péché, mais n'est cependant pas un mécréant. Néanmoins s'attachant à la justice divine, pour eux ce pécheur, s'il ne se repent pas, connaîtra un séjour éternel en enfer, mais avec une souffrance moindre que pour le mécréant.
Telles sont, Majesté, les trois questions qui découlent du verset, objet de notre étude. Passons à présent à la troisième partie pour développer notre thème principal, le dialogue en l'occurrence. Dans notre verset, nous avons relevé un dialogue organisé, suivi et rapporté selon un mode caractéristique entre Dieu le Tout Puissant et Abraham (P.S).
La notion du dialogue et ses fondements en Islam soulève de nombreuses questions que je tenterai de présenter rapidement ici.
Le terme dialogue (Hiwar) est dérivé de (Hawara) qui veut dire revenir.
Nous retrouvons ce sens dans le Coran comme lorsque Dieu dit de celui qui a mal compris le véritable sens de la Révélation :
«Il pensait ne devoir jamais revenir (Yahura) vers Dieu»
(Le Ciel qui se fend, V : 16);
et nous trouvons également bien d'autres dérivés avec le sens de discuter comme lorsque Dieu dit :
«Le mieux nanti d'entre eux, s'entretenant (Yuhawiru) avec son compagnon...»
(La Caverne, V :36),
ainsi que :
«Dieu a entendu les propos de celle qui discutait avec toi au sujet de son époux, tandis que sa plainte s'élevait vers Dieu. Dieu entendait votre dialogue, car Il entend tout, voit tout»
(La Discussion, V :1).
Dans ce contexte et dans bien des versets aussi nous trouvons des termes comme (Jadal) qui veut dire discussion employé avec son antonyme : «Mira`» qui consiste a disputer et à contester sans raison ce qui montre que dans le Coran sont employés toute une matière lexicale et un champ sémantique et conceptuel de la notion de dialogue. Nous trouvons en outre que le Coran conçoit un point de départ pour le dialogue.
D'abord, les deux antagonistes se trouvent dans une position d'égalité totale. Certes, une partie peut avoir raison alors que l'autre aurait tort, cela n'empêche pas que Dieu enseigne à son noble Prophète le code du dialogue en lui disant :
«Ajoute : «Certes nous devons être les uns ou les autres ou dans la bonne voie ou dans la pire aberration»
(Saba, V :24).
Alors même que le Prophète est sûr qu'il est dans le vrai, il doit respecter les règles du dialogue qui déterminera par la suite qui des deux a tort.
Il est une ancienne science spéciale chez les Arabes qu'ils nomment «la controverse» (Munadara) où l'on préconise un mode de comportement qu'ils nomment «lâcher du lest» en d'autres termes, concéder certaines vérités au protagoniste même s'il devait l'emporter dans la discussion.
Le mode que préconise le verset plus haut dans la discussion comporte, Majesté, un arrangement des situations et une coordi110n entre les protagonistes. C'est ce qu'on appelle en rhétorique «l'amassement et le déploiement» (Al-laf wa Nachr). Dans la manière de mener le dialogue en Islam, il existe donc un point de départ et un mode particulier. Le Coran, dans ce verset:
«Appelle au chemin de ton Seigneur avec la sagesse et la bonne exhortation, puis discute avec eux sur un ton modéré»
(Les Abeilles, V :125)
nous apprend de quelle manière converser avec les gens pour les amener à la conversion. Nous y relevons ainsi trois étapes ou si l'on veut trois modes :
[Appelle au chemin de ton Seigneur par la sagesse et la bonne exhortation] : «la sagesse» est généralement un générique de tout ce qui est bien et profitable pour les hommes, mais ici elle signifie plutôt la connaissance authentique et la science précise dont on ne saurait se détourner et qui ne souffre ni déformation ni travestissement.
