Menu
Search
Dimanche 22 Décembre 2024
S'abonner
close
Dimanche 22 Décembre 2024
Menu
Search

La forêt, un atout de développement

Le Maroc dispose d'une position géographique privilégiée entre la Méditerranée au Nord, l'océan atlantique à l'Ouest et le Sahara au Sud ainsi que l'importance des chaînes de montagnes: le Rif le Haut, Moyen et l'Anti-Atlas. Par ses reliefs, ses cli

No Image
Les zones de montagne jouent en effet, un rôle de première importance en ce qui concerne (i) les réserves en eau, (ii) la production ligneuse et pastorale (iii) le soutien à la production agricole (iv) l'amélioration des conditions de l'environnement. A cet égard, elles présentent de nombreux atouts en rapport avec sa grande diversité biologique sont impact sur l'équilibre socio-économique et le support qu'elle représente pour l'agriculture.
Cependant, l'essor démographique, la sédentarisation des populations, la progression de l'économie marchandes se sont traduit par une utilisation excessive des ressources, un bouleversement du système d'organisation sociale et un changement dans le vocation des espaces boisés qui doivent supporter dans des proportions forts compétitives, la foresterie, l'agriculture, l'arboriculture et l'élevage.
En conséquence, la montagne marocaine marocaine reste soumise à un triple déséquilibre : les ressources naturelles par rappole revenu des populations par rapport à leurs besoins et le niveau de développement socio-économique par rapport à celui du reste du pays.
Historique et enjeux de l'approche
participative
Le développement participatif dans le domaine des ressources naturelles, est à l'ordre du jour depuis les années 50 et 60 sous la forme de développement communautaire engagé en Afrique sahélienne. Il s'agit là d'un processus dont la mise en œuvre exige du temps, du savoir, des qualifications et de l'imagi110n dans la façon d'appréhender l'actuel et d'envisager l'avenir.
Une conception plus satisfaisante place la participation dans un processus de développement axé sur les populations et dirigé par la demande dans le sens de promouvoir les capacités d'auto-développement au niveau local ainsi que la viabilité économique, sociale et environnementale des objectifs et activités retenues.
En effet, l'approche participative s'appuie sur trois (3) aspects à savoir (i) l'aspect créatif au sens que la population prend une part active au processus de changement économique et social, (ii) l'aspect de prise de décision, il s'agit d'une prise de conscience des atouts et contraintes liées au milieu naturel et des besoins des populations usagères de ce milieu et par là de s'identifier et s'impliquer au projet qu'on veut atteindre (iii) l'aspect de partage afin de permettre une redistribution équitable du pouvoir des avantages et des coûts de toute activité.
Stratégie d'une
gestion concerte
des forêts
Le ministère chargé des Eaux et Forêts a élaboré le programme forestier 110nal (PFN) en 1999, qui trouve ses fondements dans les principes arrêtés par la conférence des 110ns Unies pour l'Environnement et le Développement (CNUED) tenue à Rio en 1992.
Le PFN se situe dans une perspective de durée et les fonctions prioritaires des espaces boisés sont ainsi hiérarchisées : protection des sols et régulation des eaux, développement socio-économique des zones de montagne, protection de la biodiversité et de l'environnement, production de bois pour l'industrie et l'artisanat, production de services (paysages, détentes et loisirs).
3.2 Eléments de base de la stratégie
• Importance de la connaissance du milieu (terroir forestier) : Les techniciens forestiers doivent saisir la complexité de l'espace forestier dans lequel les usagers évoluent et l'identifier l'ensemble des paramètres qui expriment une forte dépendance des populations de la forêt. Egalement, l'analyser les manières dont les populations exploitent ce milieu, le gèrent et en tirent leurs sources de survie.
• Sensibilisation aux enjeux environnementaux : La préservation des ressources forestières n'est pas considéré le plus souvent une priorité des populations du fait que les besoins élémentaires des populations (eau, alimentation, accès à l'information, scolarisations, santé…) ne sont pas satisfaits au point que l'objectif de préservation des ressources reste conséquent de la satisfaction de ces besoins élémentaires.
Cet impératif exige une mobilisation de tous les acteurs et partenaires au développement à s'as116r aux efforts d'encadrement et de sensibilisation des paysans aux enjeux environnementaux.
• Organisation des populations usagères : La société rurale usagère la forêt est composite de diverses couches sociales qui exercent d'activités agricoles variées, ce qui importe la mobilisation de toutes les couches sociales et socio-professionnelles.
Ces différents groupes s'identifient par les objectifs poursuivis dans l'exercice des différents usages en forêt et de leur adhésion aux différents programmes de développement proposé.
L'organisation des populations ne doit en aucun cas être une action anticipée mais plutôt réfléchie.
Les missions des entités crées à cette fin, doivent être clairement définie au préalable et validées par tous les partenaires.
• Mesures d'intéressement économique au profit des populations : Les mesures d'intéressement économiques en termes d'activités génératrices de revenus, identifiés doivent aider les populations à résoudre certains besoins de première nécessité (pistes, points d'eau, subvention et plants fruitiers et forestiers, énergie de substitution…) afin de permettre aux usagers à s'investir davantage dans le processus de restauration des ressources naturelles et de développement socio-économique des zones de montagne.
Bien que les nouveaux concepts caractérisant le développement participatif en zones forestières et péri-forestières soient de mieux en mieux acceptés, leur mise en œuvre reste problématique au niveau de la définition des termes de négociation avec les populations usagères et des enjeux des différents groupes sociaux utilisant à des fins multiples et à degrés variés les ressources offertes par la forêt. L'aboutissement du processus de développement participatif reste conditionné par certain préalables, dont on cite :
La reconnaissance de l'approche participative comme méthode d'intervention en zone forestières et péri-forestières. Cette reconnaissance doit se concrétiser par l'établissement des programmes à partir des besoins locaux et l'assouplissement des procédures et mécanismes de financement des ces projets.
L'implication des populations et d'autres partenaires à l a gestion des ressources forestières va conduire nécessairement à faire évoluer les textes législatifs qui régissent la forêts et les droits d'usage dans la perspective d'un transfert progressif des responsabilités aux populations usagères, et
La promotion d'un système de communications entre les différents partenaires et l'adéquation de la formation forestière aux besoins du développement participatif.
En définitive, de nouvelles approches sont à innover pour accélérer la mise à niveau de l'économie de montagne.
La tâche est longue et ardue, pour peu que le financement suive, les équilibres socio-écologiques rompus seraient progressivement restaurés et le compromis tant recherché entre l'économie, l'écologique et le social, trouvé.

*Ingénieur en aménagement sylvo-pastoral ministère chargé des eaux et forêts
Lisez nos e-Papers