La présente conférence s'élaborera autour des trois axes ci-dessous :
- Exégèse des versets, objet de notre conférence,
- Fondements de la prière dans la chari`a,
- Avantages de l'adoration de Dieu dans la chari`a.
1 - Les versets point de départ de notre conférence sont les 56-57 et 58ème du chapitre coranique al Dhariyat (Les Vents), la 51ème Sourat du Saint Coran et qui est composée de 60 versets tous Mecquois selon l'ensemble des exégètes.
De révélation mécquoise, cette sourate insiste, tout comme ses semblables, sur la consolidation de la foi. C'est pourquoi elle commence par l'évocation de la puissance des vents soulevant poussière et faisant évoluer les voiliers dans les mers ainsi que le mouvement des nuages porteurs de pluies et celui des navires portés sur les eaux par la seule puissance de Dieu. Ce début parle aussi des anges chargés par la volonté divine des affaires de Ses créatures. Dieu, dans ce préambule, jure par ces 4 éléments que l'heure du Jugement dernier est un jour imminent et irrévocable où chacun sera jugé pour ses actions et dont Dieu dit:
«J'en jure par les brises qui éparpillent et disséminent, par les nuées grosses d'un fardeau, par les nacelles qui courent avec agilité, par les anges qui distribuent toutes choses, que les menaces qu'On vous fait entendre sont véritables et que le jugement est imminent».
Dieu parle, ensuite, du châtiment qu'il réserve à chacun des mécréants de la Mecque qui n'ont pas eu foi en Mohammad (P.S.) en tant que prophète, en le jugement dernier et en la récompense réservée aux croyants fidèles. Ces mécréants n'ont pas cru en la toute puissance de Dieu, en son unicité et en le récit qu'Il leur a fait des prophètes et de leurs aventures avec leurs peuples, récits que les infidèles quoreïchites se sont ingéniés a démentir et à dénigrer. Après ce prélude, le discours coranique de cette sourate s'adresse directement au Prophète (P.S.) pour lui ordonner de ne plus se soucier de ces mécréants et de les abandonner à leur sort pour rappeler aux créatures humaines et aux génies leur mission ici-bas et les récompenses qui les attendent dans l'au-delà s'ils s'acquittent convenablement de leur mission, tout en menaçant les impies du sort que Dieu leur réserve:
«Laisse-les donc, tu n'encoures aucun reproche; seulement ne cesse de prêcher. L'avertissement profitera aux croyants. Je n'ai créé les hommes et les génies que pour M'adorer. Je n'accepte d'eux redevance non plus que nourriture. C'est Dieu le Pourvoyeur, le Maître de force, le Véhément. Ceux qui agiront injustement auront la portion pareille à ceux qui ont agi autrefois de la même manière. Qu'ils ne Me provoquent pas! Malheur aux infidèles, à cause du jour dont ils sont menacés».
Les trois versets auxquels j'ai fait allusion au début de cette conférence font partie de cette merveilleuse conclusion. Je me propose tout d'abord d'en expliquer certains de ses termes, de m'arrêter à quelques unes de ses figures de style et d'une manière générale au beau sens qu'elle sous-tend et ce, conformément au temps dont je dispose.
«Création» dans le verset est employé selon les 3 significations que ce mot sous-tend :
- D'abord la nature première et l'innéisme de l'être comme dans le verset où il est dit: «.... La prime nature selon laquelle Dieu a instauré les humains, sans qu'il y ait de substitution possible à la création de Dieu». En d'autres termes: nulle transformation dans ce que la volonté divine a conçu et a établi
- Ensuite, le fait que Dieu crée à partir du néant sans imitation d'un modèle préexistant comme lorsque Dieu dit:
«C'est Lui qui a créé les cieux et la terre d'une création vraie».
(Les Troupeaux, v: 73)
Verset qui reprend un autre où il est dit :
«Création absolue des cieux et de la terre».
(La Génisse, v: 117).
Enfin, la conception d'une espèce à partir d'un même modèle comme spécifié dans le verset qui dit:
«Humains, prémunissez-vous envers votre seigneur. Il vous a créés d'une âme unique, dont il tira pour celle-ci une épouse, et de l'une et de l'autre, Il a répandu des hommes et des femmes en nombre...».
(Les femmes v:1)
Dans les versets que nous étudions, les génies sont les créatures que l'être humain ne voit pas. La racine verbale (Jana) veut dire cacher au regard comme dans le verset où Dieu dit: «....Quand la nuit noire fut venue, il vit un astre...»
(Les Troupeaux v: 76).
Donc, par génies, le verset entend toutes les créatures ayant une âme et que l'être humain ne peut percevoir par ses sens comme les anges, les démons et les esprits..., créatures mystérieuses auxquelles nous croyons du simple fait de notre foi. Dieu dit en effet dans les 1er et 2ème versets du chapitre de la Génisse: «Voilà l'Ecrit que nul doute n'entache, en guidance à ceux qui veulent se prémunir. Ils croient au mystère...»
Le mot «hommes» coordonné au terme «génies» est dérivé de (Ins) le contraire de l'isolement ou de l'errance ou du fait de se soustraire à la vie sociale. C'est pourquoi l'homme est appelé en arabe «Insan», c'est à dire qu'il a été créé en tant qu'être social qui ne peut avoir d'existence qu'en vivant avec ses semblables et qu'il ne peut se réaliser et satisfaire ses besoins vitaux qu'en société comme cela est indiqué dans les versets où Dieu dit:
«.... C'est bien Nous qui distribuons entre eux leur mode d'existence dans la vie d'ici-bas et nous élevons en degré les uns sur les autres, en vue du service réciproque. La miséricorde de ton Seigneur vaut mieux que ce qu'ils accumulent».
(Les Enjolivures, v: 32)
Quant au terme «assujettissement», toujours dans nos versets, il renvoie à la soumission totale et l'humilité extrême. Dans ce sens, on ne l'emploie dans la réalité charaïque que pour l'assujettissement au Très Haut. Partant, il peut prendre deux formes:
1 - «Un assujettissement de servitude» qui consiste à se soumettre et à accepter ce que Dieu a établi comme lois dans l'organisation du cosmos.
Cet assujettissement est astreignant et oblige toutes les créatures de Dieu sans exception et d'une manière absolue, conformément aux propos de Dieu:
«De même vers Dieu se prosterne tout ce qui est aux cieux et sur terre, de l'animal aux anges (tous) abdiquent l'orgueil».
(les Abeilles v: 49)
2 - «Un assujettissement de libre arbitre» réservé aux êtres dans le cadre de l'exercice de leurs obligations qui consistent à se soumettre aux prescriptions de la religion, à éviter ce qu'elle interdit selon la capacité de chacun, et qui déterminent les rétributions dans l'au-delà. Donc, cette soumission concerne les hommes et les génies, Dieu ne cesse de le leur rappeler comme dans ce verset:
«Humains, adorez votre Seigneur qui vous a créés, comme Il a créé ceux qui vous ont précédés, escomptant que vous vous prémunissiez».
(La Génisse v:21)
Et enfin, la préposition [li] (pour) dans «li Ya`buduni» (pour qu'ils M'adorent) exprime le but et la finalité et n'a aucune valeur explicative, car il est établi en théologie et en fondements de la religion que Dieu est exempt d'apporter quelque justification que ce soit à Sa création et à la manière d'organiser le monde, comme cela est spécifié dans le Coran:
«Gloire à la transcendance de Celui qui a dans Sa main la souveraineté de toute chose: et c'est à Lui que de vous il sera fait retour».
(Yasin v: 83)
Au niveau stylistique nos versets comportent ce qui suit:
- Deux procédés propres à l'énoncé restrictif.
Le Premier procédé consiste dans emploi simultané et de la négation et de l'exception. «Je n'ai créé les génies et les hommes que (seulement) pour qu'ils M'adorent».
Le deuxième utilise la détermi110n aussi bien du prédicat (ici les attributs divins) que du sujet: «C'est Lui Dieu qui est le Pourvoyeur, le maître de force, le Véhément».
Les deux restrictions se veulent absolues, car Dieu n'a créé les génies et les hommes que préparés à son adoration (entendons le terme dans son sens général) et il n'y a en réalité de Dispensateur que le Tout Puissant.
- Les versets comportent en outre des ellipses à plusieurs endroits, mais pas toujours employées pour le même motif. Ainsi dans [...pour qu'ils adorent] il y a une ellipse du pronom complément attaché à l'action d'adorer (Moi) et qui est un pronom anaphorique du Très Haut dont on sait déjà qu'il est le Créateur. L'ellipse donc est utilisée pour exprimer l'évidence que l'adoration s'adresse à Dieu seul, comme lorsqu'il dit: «Ton Seigneur a décrété que vous n'adoriez que Lui seul...»
(le Voyage Nocturne v:23)
L'ellipse des compléments dans «redevance», «nourriture» et «Pourvoyeur» recherche quant à elle la généralisation pour exprimer le fait que Dieu ne demande aux génies et aux hommes ni de le nourrir ou de subvenir à Ses besoins ni de nourrir ou de pourvoir eux-mêmes, ni autrui et que c'est Lui, louange à Lui, qui pourvoit toutes les créatures et qu'il est le Puissant et le Véhément.
- Exégèse des versets, objet de notre conférence,
- Fondements de la prière dans la chari`a,
- Avantages de l'adoration de Dieu dans la chari`a.
1 - Les versets point de départ de notre conférence sont les 56-57 et 58ème du chapitre coranique al Dhariyat (Les Vents), la 51ème Sourat du Saint Coran et qui est composée de 60 versets tous Mecquois selon l'ensemble des exégètes.
De révélation mécquoise, cette sourate insiste, tout comme ses semblables, sur la consolidation de la foi. C'est pourquoi elle commence par l'évocation de la puissance des vents soulevant poussière et faisant évoluer les voiliers dans les mers ainsi que le mouvement des nuages porteurs de pluies et celui des navires portés sur les eaux par la seule puissance de Dieu. Ce début parle aussi des anges chargés par la volonté divine des affaires de Ses créatures. Dieu, dans ce préambule, jure par ces 4 éléments que l'heure du Jugement dernier est un jour imminent et irrévocable où chacun sera jugé pour ses actions et dont Dieu dit:
«J'en jure par les brises qui éparpillent et disséminent, par les nuées grosses d'un fardeau, par les nacelles qui courent avec agilité, par les anges qui distribuent toutes choses, que les menaces qu'On vous fait entendre sont véritables et que le jugement est imminent».
Dieu parle, ensuite, du châtiment qu'il réserve à chacun des mécréants de la Mecque qui n'ont pas eu foi en Mohammad (P.S.) en tant que prophète, en le jugement dernier et en la récompense réservée aux croyants fidèles. Ces mécréants n'ont pas cru en la toute puissance de Dieu, en son unicité et en le récit qu'Il leur a fait des prophètes et de leurs aventures avec leurs peuples, récits que les infidèles quoreïchites se sont ingéniés a démentir et à dénigrer. Après ce prélude, le discours coranique de cette sourate s'adresse directement au Prophète (P.S.) pour lui ordonner de ne plus se soucier de ces mécréants et de les abandonner à leur sort pour rappeler aux créatures humaines et aux génies leur mission ici-bas et les récompenses qui les attendent dans l'au-delà s'ils s'acquittent convenablement de leur mission, tout en menaçant les impies du sort que Dieu leur réserve:
«Laisse-les donc, tu n'encoures aucun reproche; seulement ne cesse de prêcher. L'avertissement profitera aux croyants. Je n'ai créé les hommes et les génies que pour M'adorer. Je n'accepte d'eux redevance non plus que nourriture. C'est Dieu le Pourvoyeur, le Maître de force, le Véhément. Ceux qui agiront injustement auront la portion pareille à ceux qui ont agi autrefois de la même manière. Qu'ils ne Me provoquent pas! Malheur aux infidèles, à cause du jour dont ils sont menacés».
Les trois versets auxquels j'ai fait allusion au début de cette conférence font partie de cette merveilleuse conclusion. Je me propose tout d'abord d'en expliquer certains de ses termes, de m'arrêter à quelques unes de ses figures de style et d'une manière générale au beau sens qu'elle sous-tend et ce, conformément au temps dont je dispose.
«Création» dans le verset est employé selon les 3 significations que ce mot sous-tend :
- D'abord la nature première et l'innéisme de l'être comme dans le verset où il est dit: «.... La prime nature selon laquelle Dieu a instauré les humains, sans qu'il y ait de substitution possible à la création de Dieu». En d'autres termes: nulle transformation dans ce que la volonté divine a conçu et a établi
- Ensuite, le fait que Dieu crée à partir du néant sans imitation d'un modèle préexistant comme lorsque Dieu dit:
«C'est Lui qui a créé les cieux et la terre d'une création vraie».
(Les Troupeaux, v: 73)
Verset qui reprend un autre où il est dit :
«Création absolue des cieux et de la terre».
(La Génisse, v: 117).
Enfin, la conception d'une espèce à partir d'un même modèle comme spécifié dans le verset qui dit:
«Humains, prémunissez-vous envers votre seigneur. Il vous a créés d'une âme unique, dont il tira pour celle-ci une épouse, et de l'une et de l'autre, Il a répandu des hommes et des femmes en nombre...».
(Les femmes v:1)
Dans les versets que nous étudions, les génies sont les créatures que l'être humain ne voit pas. La racine verbale (Jana) veut dire cacher au regard comme dans le verset où Dieu dit: «....Quand la nuit noire fut venue, il vit un astre...»
(Les Troupeaux v: 76).
Donc, par génies, le verset entend toutes les créatures ayant une âme et que l'être humain ne peut percevoir par ses sens comme les anges, les démons et les esprits..., créatures mystérieuses auxquelles nous croyons du simple fait de notre foi. Dieu dit en effet dans les 1er et 2ème versets du chapitre de la Génisse: «Voilà l'Ecrit que nul doute n'entache, en guidance à ceux qui veulent se prémunir. Ils croient au mystère...»
Le mot «hommes» coordonné au terme «génies» est dérivé de (Ins) le contraire de l'isolement ou de l'errance ou du fait de se soustraire à la vie sociale. C'est pourquoi l'homme est appelé en arabe «Insan», c'est à dire qu'il a été créé en tant qu'être social qui ne peut avoir d'existence qu'en vivant avec ses semblables et qu'il ne peut se réaliser et satisfaire ses besoins vitaux qu'en société comme cela est indiqué dans les versets où Dieu dit:
«.... C'est bien Nous qui distribuons entre eux leur mode d'existence dans la vie d'ici-bas et nous élevons en degré les uns sur les autres, en vue du service réciproque. La miséricorde de ton Seigneur vaut mieux que ce qu'ils accumulent».
(Les Enjolivures, v: 32)
Quant au terme «assujettissement», toujours dans nos versets, il renvoie à la soumission totale et l'humilité extrême. Dans ce sens, on ne l'emploie dans la réalité charaïque que pour l'assujettissement au Très Haut. Partant, il peut prendre deux formes:
1 - «Un assujettissement de servitude» qui consiste à se soumettre et à accepter ce que Dieu a établi comme lois dans l'organisation du cosmos.
Cet assujettissement est astreignant et oblige toutes les créatures de Dieu sans exception et d'une manière absolue, conformément aux propos de Dieu:
«De même vers Dieu se prosterne tout ce qui est aux cieux et sur terre, de l'animal aux anges (tous) abdiquent l'orgueil».
(les Abeilles v: 49)
2 - «Un assujettissement de libre arbitre» réservé aux êtres dans le cadre de l'exercice de leurs obligations qui consistent à se soumettre aux prescriptions de la religion, à éviter ce qu'elle interdit selon la capacité de chacun, et qui déterminent les rétributions dans l'au-delà. Donc, cette soumission concerne les hommes et les génies, Dieu ne cesse de le leur rappeler comme dans ce verset:
«Humains, adorez votre Seigneur qui vous a créés, comme Il a créé ceux qui vous ont précédés, escomptant que vous vous prémunissiez».
(La Génisse v:21)
Et enfin, la préposition [li] (pour) dans «li Ya`buduni» (pour qu'ils M'adorent) exprime le but et la finalité et n'a aucune valeur explicative, car il est établi en théologie et en fondements de la religion que Dieu est exempt d'apporter quelque justification que ce soit à Sa création et à la manière d'organiser le monde, comme cela est spécifié dans le Coran:
«Gloire à la transcendance de Celui qui a dans Sa main la souveraineté de toute chose: et c'est à Lui que de vous il sera fait retour».
(Yasin v: 83)
Au niveau stylistique nos versets comportent ce qui suit:
- Deux procédés propres à l'énoncé restrictif.
Le Premier procédé consiste dans emploi simultané et de la négation et de l'exception. «Je n'ai créé les génies et les hommes que (seulement) pour qu'ils M'adorent».
Le deuxième utilise la détermi110n aussi bien du prédicat (ici les attributs divins) que du sujet: «C'est Lui Dieu qui est le Pourvoyeur, le maître de force, le Véhément».
Les deux restrictions se veulent absolues, car Dieu n'a créé les génies et les hommes que préparés à son adoration (entendons le terme dans son sens général) et il n'y a en réalité de Dispensateur que le Tout Puissant.
- Les versets comportent en outre des ellipses à plusieurs endroits, mais pas toujours employées pour le même motif. Ainsi dans [...pour qu'ils adorent] il y a une ellipse du pronom complément attaché à l'action d'adorer (Moi) et qui est un pronom anaphorique du Très Haut dont on sait déjà qu'il est le Créateur. L'ellipse donc est utilisée pour exprimer l'évidence que l'adoration s'adresse à Dieu seul, comme lorsqu'il dit: «Ton Seigneur a décrété que vous n'adoriez que Lui seul...»
(le Voyage Nocturne v:23)
L'ellipse des compléments dans «redevance», «nourriture» et «Pourvoyeur» recherche quant à elle la généralisation pour exprimer le fait que Dieu ne demande aux génies et aux hommes ni de le nourrir ou de subvenir à Ses besoins ni de nourrir ou de pourvoir eux-mêmes, ni autrui et que c'est Lui, louange à Lui, qui pourvoit toutes les créatures et qu'il est le Puissant et le Véhément.
