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Le Maroc appelle à un soutien concret aux Palestiniens

L'entretien téléphonique samedi entre S.M. le Roi et le Président Yasser Arafat survient à un moment où le conflit du Proche-Orient atteint au paroxysme. Il a été suivi également par un important message que le Souverain a adressé, en sa qualité de Présid

Le Maroc appelle à un soutien concret aux Palestiniens
Ils donnent à l'évidence la mesure de l'engagement politique et solidaire de Sa Majesté le Roi auprès des Palestiniens à un moment où la férocité des agressions militaires des troupes de Sharon ne laissent pas de quartier aux Palestiniens.
La répression du peuple palestinien par l'armée israélienne a d'abord ciblé pendant des semaines les dirigeants, ensuite tout simplement les enfants et les civils. A telle enseigne que l'opinion mondiale s'en est émue, notamment devant les images terrifiantes des chars détruisant impunément les bâtiments à proximité du siège de Yasser Arafat. La France, dans le sillage du Conseil de sécurité, a vivement réagi par la voix de son ministre des Affaires étrangères, dénonçant ce qui s'apparente à une destruction systématique de l'Autorité palestinienne comme aussi au rêve d'une future 110n, mais rien n'y fait. L'Union européenne, présidée par la Belgique, a courageusement tiré le tocsin après avoir dépêché tour à tour Romano Prodi et Javier Solana. Mais l'ONU s'est trouvée paralysée et bâillonnée comme toujours par le poids des Etats-Unis. Est-ce à dire que la raison est dépouillée de son sens ontologique ?
Comment ne pas désespérer devant un aussi dangereux glissement ? Tandis que la guerre d'Afghanistan semble toucher à sa fin avec l'anéantissement annoncé du site de Tora Bora, celle du Proche-Orient ne fait que commencer. Ce n'est plus les escarmouches, les confrontations sporadiques qui ponctuent la difficile coexistence entre Palestiniens et Israéliens. Il s'agit bel et bien d'une guerre plus que conventionnelle, menée en “bonne et due forme” par Ariel Sharon contre l'Autorité palestinienne. Une guerre déclarée, ouverte, qui a le triste mérite d'enterrer définitivement le fol espoir né à Madrid et à Oslo.
La machine de guerre est désormais lâchée, sans répit, contre Yasser Arafat et le peuple palestinien. Elle ne s'arrêtera pas de sitôt. Alors que les morts se succèdent du côté palestinien, le cynisme politique fait déplacer le débat vers quelque chose d'irréel. C'est-à-dire que Sharon, si l'on n'y prenait garde, réussirait le tour de force de créer le doute sur la sincérité de Yasser Arafat. Ensuite de créer le vide autour du leader de l'OLP et, la complicité de beaucoup aidant, d'avoir les mains libres pour en venir à bout. Nous craignons que le sinistre scénario de Sabra et Chatila ne se reproduise, vingt ans après, au beau milieu d'une indifférence générale !
Pour un peu, on croirait aisément à cette perfidie véhiculée par le premier ministre israélien et qui ferait du leader palestinien un “terroriste”, rangé dans le même registre que Oussama Ben Laden! On céderait aussi à ce mythe de l'innocence immaculée d'un Sharon qui, venant après Nétanyahu, troquant aussi sa tenue de fossoyeur de la paix contre celle de l'irascible démagogue, est en train de fourvoyer les âmes sensibles. Que le Président Arafat, reclus derrière un abri de fortune par l'inadmissible pression militaire de l'armée israélienne en appelle au soutien de la communauté mondiale, est à plusieurs titres légitime. La perception du conflit, au niveau des responsables occidentaux, semble obéir à un pénible amalgame.
Tous ces éléments militent dans le sens d'une prise de position cohérente et solidaire en faveur du peuple palestinien, avant qu'il ne soit réduit sous les coups de boutoir de Sharon. C'est le sens de l'appel de S. M. le Roi Mohammed VI aux chefs d'Etat arabes et musulmans, à l'occasion de Aïd al-Fitr pour faire bloc et dénoncer la répression israélienne. Président du Comité Al-Qods, S.M. le Roi continue ainsi un combat entamé il y a plus de trente ans sous l'égide de feu S.M. Hassan II. Depuis l'incendie de la Mosquée al-Aqsa, en 1969, le même engagement du Maroc à l'égard de la Palestine se poursuit, au plan diplomatique et moral, pour dénoncer l'occupation israélienne et exiger en même temps la création d'un Etat palestinien avec, comme capitale, Al-Qods ach-charif. D'une réunion à l'autre, d'une cession à une conférence, le Comité Al-Qods déploie une activité intense en termes de sensibilisation, d'approche, de soutien financier par la création de Beit-al-mal et d'engagement au niveau de la communauté internationale.
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