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Le terme «unicité» et union des termes : réflexions sur la vérité première

L'objectivité de la conférence, développée
ci-après par le professeur Ibrahim Mahmoud Job, retient comme thème principal «Le terme unicité et union des termes, réflexions sur la vérité première». Cet exposé est le fruit d'une longue méditation obéissa

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«Réflexions sur la vérité première» tel est le titre du thème dont je voudrais vous entretenir à partir des paroles où Dieu dit dans le verset 63 du chapitre Le Butin révélé à Médine:
«Puisqu'Il a mis entre leurs coeurs tellement d'affinité, qu'au prix de tous les trésors de la terre, tu ne pourrais les lier ainsi, mais c'est Dieu qui a mis l'union en leurs coeurs, Lui le Tout Puissant, le Sage».
Ce verset vient après quatre versets où il est dit: «Ou bien tu redoutes fortement d'un peuple quelque traîtrise : alors prends sur lui les devants de la rupture, pour rétablir l'égalité. - Dieu n'aime pas ceux qui trahissent- que les dénégateurs ne pensent pas avoir réchappé. Ils ne Nous réduirons pas à l'impotence, préparez contre eux ce que vous pouvez réunir d'armement et de chevaux en alerte, pour épouvanter l'ennemi de Dieu, le vôtre, et outre ceux-là,d'autres que vous ne connaissez point, mais que Dieu connaît. Quoique vous dépensiez sur le chemin de Dieu, cela vous sera acquitté sans que vous subissiez la moindre injustice. En revanche, s'ils penchent pour la paix, penches-y toi-même, sans cesser de faire confiance à Dieu qui est l'Entendant, le Connaissant. S'ils voulaient te duper, que Dieu te suffise! Lui qui t'a déjà soutenu, et les croyants puisqu'Il a mis entre leurs cœurs tellement d'affinité,...»
Aujourd'hui, le summum de la bienfaisance réside selon nous dans l'action pour l'essor de la science et de la foi.
Les réflexions dont je fais l'objet de ma conférence m'ont effectivement accompagné pendant longtemps. Je les ai donc méditées avec le sérieux que recommande notre conférence d'aujourd'hui. Je les ai voulues objectives et non subjectives, obéissant ainsi à l'esprit scientifique qui aspire à percevoir les phénomènes dans leur réalité et à les décrire impartialement tels qu'ils se présentent réellement à nous.
L'objectivité des conférences religieuses réside, dans la mesure du possible, dans le fait qu'elle se fonde sur le Coran et la tradition du Prophète (P.S.), ainsi que sur les résultats auxquels est parvenue la génération des dévots, que Dieu soit satisfait d'eux tous.
Tant le titre de la conférence que le verset du départ pris dans la sourate médinoise «Le Butin» indiquent explicitement l'objectif que je me propose d'atteindre et les intentions que je vise». Avant de commencer, je demande à Dieu de m'assister dans ma tâche.
Tous ceux qui s'intéressent à l'Islam dans les différentes régions et localités du continent africain, ces millions de musulmans y compris moi-même, qui y habitent appartiennent à une école juridique authentique, à savoir celle de l'Imam de Médine, Malik ibn Anas, que Dieu ait son âme. C'est ce qu'indique d'ailleurs le savant cheikh Abdelwahid ibn Achir al Maghribi dans le préambule de son poème didactique:
«Dans la foi de al Ach'ari et l'école juridique de Malik, dans la voie du Sufi al Junaïd est l'engagement».
Ibn Achir entend par la voie de al Junaïd les principes de l'éthique au niveau des comportements en tant qu'école des valeurs morales et spirituelles dont l'Imam Junaïd al Baghdadi est l'un des éminents représentants.
Rappeler cette réalité nous a été édicté par le souci de l'objectivité historique et le respect de l'information objective.
L'une des grâces de Dieu envers nous autres Africains, le fait que nous jouissions et ce, depuis bien des siècles des bienfaits de cette école authentique dans un climat de concorde et de fraternité loin de tout trouble confessionnel et de tout désordre au niveau de nos comportements sociaux. Malékisme et ach`arisme sont parmi les composantes de la personnalité musulmane dans toutes les régions africaines de confession musulmane.
Nous nous y attachons fortement et appelons à ce qu'on s'intéresse à tout ce qui est susceptible de l'ancrer encore davantage chez les populations, afin qu'elles héritent des valeurs des générations des dévots pour que le développement spirituel, la conscience et l'intégrité religieuses soient maintenues dans le respect de la tradition.
La vérité première pour tout Musulman renvoie tout simplement aux notions de dévouement, de dévotion et de foi en l'unicité de Dieu en témoignant qu'il n'y a pas de divinité en dehors d'Allah et que Mohammad (P.S.) est Son envoyé.
L'unicité de Dieu constitue en effet le credo fondamental de l'Islam et c'est là la condition première posée à ses adaptes. Sans elle, l'individu ne connaîtra pas le paradis et ne se serait en définitive qu'égaré dans un immense désert.
On ne saurait d'ailleurs prétendre à la miséricorde divine qui elle, représente la quintessence même de cette religion et l'essence du message du Prophète (P.S.) comme cela est indiqué dans le Coran: «Nous t'avons seulement envoyé en tant que miséricorde pour les univers», que si on se soumet à Dieu à l'ombre de la foi en Son unicité. Dieu dit en effet: «Qui se soumet au Prophète se soumet à Dieu», ainsi que: «Nous n'avons envoyé d'envoyé avant toi sans qu'il lui fût fait révélation de ce qu'il n'est de dieu que Moi. Adorez-Moi» !
L'adoration de Dieu en effet constitue tant la raison même que le dessein de toute la création ainsi que la fonction dont Dieu a honoré en les obligeant les êtres humains et les génies en leur disant:
«Je n'ai créé les démons et les hommes que pour M'adorer. Je n'accepte d'eux redevance non plus que nourriture. C'est Dieu le Pourvoyeur, le Maître de force, le Véhément».
En méditant les versets présentés plus haut en tant que point de départ de notre conférence, ainsi que bien d'autres encore à d'autres endroits du Coran, on ne peut que se rendre compte et ressentir pleinement que:
«Sans Dieu, nous n'aurions retrouvé la voie, ni accompli prière et aumône et ni nos coeurs ni nos âmes ne se seraient retrouvés».
Tout le monde sait que nos versets ont été énoncés dans le discours concernant les mécréants en tant que brebis galeuses qui ont tourné le dos à l'invocation de Dieu et ne lui ont pas accordé foi.
Mais le Coran, Livre généreux par l'enseignement qu'il dispense, l'orientation qu'il indique et les versets qu'il veut guidance et ligne de démarcation des attitudes à adopter dans la vie, établit néanmoins ses prescriptions quelles que soient les circonstances de la révélation.
Pour ce qui est de l'école juridique malékite, les règles que celle-ci préconise, l'orthodoxie, l'effort et la personnalité de son Imam, ainsi que toutes les bénédictions que l'oeuvre de celui-ci suscite dans les contrées islamiques et chez les Musulmans, j'espère que j'aurais un jour l'occasion de les développer plus amplement.
Quant à la foi sous la direction de l'Imam al Ach`ari, j'essayerai ici de faire le tour de la question par souci d'objectivité historique, comme je l'ai indiqué plus haut, espérant ainsi attirer l'attention de nos éminents savants et de nos étudiants sur l'ombre protectrice qu'elle nous procure au niveau de notre foi et de notre croyance en dépit des tentatives de certains déviationnistes modernes visant à porter atteinte à ce personnage et à sa foi pure et authentique.
Avant toute chose, je voudrai tout d'abord indiquer que la question de l'unicité de Dieu est tellement vaste qu'on risque de s'y perdre et que de nos jours, les seules instruments de la théologie demeurent insuffisants pour l'épuiser.
Le Musulman est donc appelé à fournir l'effort nécessaire afin de rétablir les rapports qui existent entre le Livre de Dieu et la tradition du Prophète (P.S.) et de revenir au giron de la pensée des gens de la Suma pour corriger sa foi en mettant en son âme le Dieu unique dont la louange est à invoquer dans ce monde-ci et dans l'au-delà conformément au verset coranique qui dit:
«Dis: -il est Dieu, il est un, Dieu de plénitude qui n'engendra ni ne fut engendré et de qui n'a personne d'égal», ainsi que: «Et cela du fait que Dieu c'est le Vrai, et ce que vous invoquez en Sa place c'est le faux».
Le Musulman devra en outre invoquer Dieu l'unique à partir de ces attributs comme dans ce verset: «Rien n'est à sa semblance. Il est l'Entendant, le Clairvoyant». Tout en observant les prescriptions du prophète (P.S.) de ne jamais dépasser les limites du Chra' et méditer les attributs divins (et c'est là un autre domaine vraiment large) tout en oubliant sa propre personne: «Lui l'Initial et le Final, le Manifeste et le Caché, Lui Connaissant de toute chose» et tout en croyant en son unicité au niveau de ses actions aussi: «Lui (Dieu) n'est pas questionné sur Ses actes, eux le sont». puis: «Lui, Il sait et vous, vous ne savez pas». Ainsi qu'au niveau de ses beaux noms: «A Dieu appartiennent les noms les plus beaux. Invoquez-Le sous Ses noms».
Dans le Coran, les beaux noms de Dieu sont au nombre de 99 noms, celui qui les recense connaîtra le Paradis comme le dit le Prophète véridique (P.S.). Dans ce hadith s'agit-il d'apprendre et de prononcer ces beaux noms ou bien d'essayer de les prendre comme des modèles pour s'en imprégner selon les capacités humaines? Ainsi par exemple, l'être tenterait de s'imprégner de la miséricorde, Dieu étant le Miséricordieux, de vivre dans l'humilité, Dieu étant le Caché,...
En tout cas, concernant cette question, le texte coranique est assez explicite: «Invoquez-Le sous Ses noms, sans vous soucier de ceux qui en font prétexte de déviance».
Sa quête devrait mener le Musulman à la certitude que Dieu existe, à Sa parfaite connaissance qui ne fera que renforcer sa foi, son amour et sa soumission à Lui selon les prescriptions qu'Il a établies.
Néanmoins, le Musulman devrait également éviter d'approfondir plus qu'il ne faut la question, en recourant par exemple aux écrits des théologiens scolastiques (Ahl al Kalam) au point de s'abandonner à la polémique, à la controverse, à l'analyse détaillée et à l'art de semer le doute dans le coeur des croyants.
Bien des personnes qui se sont ingéniées à suivre cette voie ont vite fait de quitter ses méandres pour revenir à Dieu, regrettant amèrement une époque perdue à tenter d'explorer l'insondable. Que Dieu ait en Sa miséricorde le savant al Razi qui dit de cette époque où ils s'était perdu dans ces méandres :
«Toute initiative des hommes se retrouve à la fin prisonnière
Et la plupart de leurs démarches les égarent.
Nos âmes sont de nos corps prisonnières
Et toute quête humaine n'est que perdition.
De nos investigations jamais nous n'avons profité
Qu'à assembler des avis en opposition.
Que de hautes cimes, d'avoir été par des hommes escaladées
Sont restées au passage de ces êtres, indifférentes.»
Le Prophète (P.S) dit de son côté: «Chaque fois qu'un peuple s'est égaré après avoir trouvé la guidance, la controverse l'envahit inéluctablement».
J'ai déjà indiqué plus haut que certains chercheurs modernes ont tenté de déformer l'histoire en accusant l'Imam al Ach`ari d'innovations blâmables au niveau de la doctrine et de de la tradition du Prophète (P.S.). Pareilles allégations frustes et grossières ne peuvent être entendues sans provoquer notre peine. Car l'Imam al Chafi'i n'a pas cessé de combattre les innovations blâmables de son époque. Comment donc pourrait-on être injuste envers lui et envers l'histoire à cause de paroles dites dans l'insouciance d'une jeunesse pendant laquelle il fréquentait les Mu`tazilites? Tant cet Iman que l'Iman Al Maturidi ont combattu les innovations tout en s'accrochant à la voie de Dieu avec compétence et sincérité afin de purifier la foi des gens de la Suma et du consensus communautaire et d'en consolider les fondements à partir du Livre, de la tradition et de l'entendement sain.
Il est vrai de Al Chafi'i a évolué dans un milieu Mu'tazilite, mais il aura vite fait de rejeter toutes les positions de ce mouvement pour revenir à l'orthodoxie. En 330 de l'Hégire, il a composé un ouvrage théologique traitant de l'unicité de Dieu et où il a défendu la position de la génération des dévots contre leurs réfractaires. Cela, tout en établissant les credo contenus dans le Livre et la Tradition à titre comparatif.
Lorsque furent rassemblés autour de lui un certain nombre de disciples qui avaient épousé ses thèses, on appela alors son école du nom de «Les gens de la tradition et du consensus communautaire».
Aussi bien son école que celle de son célèbre contemporaine Abu Mansur al Maturidi se généralisèrent alors pour affronter les partis du «Kalam» qui s'égaraient de la voie véritable et que nos deux savants auront vite fait de vaincre en utilisant l'argument pris dans les écrits et dans la tradition.
Ce parti de la tradition et du consensus s'est limité tout d'abord à l'ach`arisme et au maturidisme pendant des siècles. On sait en effet historiquement qu'après l'assassinat du Khalife bien guidé Othman ibn Affan, que Dieu soit satisfait de lui, on vit apparaître des partis chacun avec sa doctrine et son discours ainsi qu'un style particulier dans la manière de mener la controverse afin de s'allier des partisans.
On vit alors apparaître des ouvrages qui traduisaient le besoin que ressentaient les gens pour l'argumentation qui utilise les nouvelles connaissances acqcomme la philosophie et la logique afin d'interpréter selon leurs besoins les textes qui contredisent leurs opinions.
Cette nouvelle situation fit réagir la première génération des dévots qui avaient alors commencé à aviser les Musulmans des dangers de ces innovateurs qu'ils ont décriés et condamnés.
L'Imam Al Ach`ari a combattu quant à lui un grand nombre de ces partis hérétiques comme certains Kharigites, les Karamiya, les Mojissama, les Mochabu, les Batistes*, les Mu'tasilites et d'autres encore. Cet Imam a en outre subi l'invective de ces ennemis qui lui ont particulièrement porté atteinte.
Mais il concilia néanmoins autour de lui plusieurs penseurs éminents qui devinrent ses disciples, comme Al Hafid ibn ‘Assakir de Damas dont l'excellent ouvrage «Al Tabyin» est une véritable référence en le domaine et dont tout sunnite devrait nécessairement prendre connaissance selon les spécialistes.
Nous trouvons par ailleurs dans l'anthologie de Subki «Al Tabaquat» les biographies de personnes qui ont rejeté les idées de notre Imam, comme Abu al Quacim al Quochaïri par exemple.
Il convient de rappeler ici que «Al Ibana» n'est pas le dernier ouvrage que notre Imam ait composé comme ont tendance à le penser certains spécialistes.
Cet ouvrage a été plutôt écrit par son auteur au début de la période où il avait quitté les Mu'tazilites. Il visait par cet écrit conquérir al Abhari à l'orthodoxie sunnite. C'est pourquoi cet ouvrage n'a pas échappé à la surenchère surtout après les troubles qui avaient gagné la cité de Baghdad à l'époque.
Il ne saurait donc être pris en considération quant à ce que cet ouvrage comporte comme idées qui contredisent les textes des grands Imams appartenant à l'école de son auteur.
A cet égard, il convient de signaler que n'est retenu de cet ouvrage que ce qui a été consigné par Ibn Badis dans sa narration de la «Rissala».
Tout le fiqh écrit par les Ach'arites et les Maturidites est appelé, soit les fondements de la religion, soit le Grand Fiqh, soit science de l'unicité soit enfin théologie scolastique (kalam).
Cette dernière appellation vient du fait que la question essentielle qui a soulevé le plus de controverse pose le problème de la parole de Dieu, savoir si celle-ci est créée ou incréée, ainsi que du fait que ces écrits se fondent sur l'argument logique utilisé par les théologiens scolastiques de l'époque (Mutakalimun).
Quant à appellation de science de l'unicité elle est due au fait que dans les chapitres les plus importants on vise à prouver l'existence du Dieu unique en tant qu'objectif essentiel.
Le «Grand Fiqh» par contre est une appellation utilisée par l'Imam Abu Hanifa lui-même, alors que «Fondements de la religion» vient du fait que les recherches de ces écrits s'intéressent à toutes les parties de la foi comme la divinité et la prophétie, les miracles et la révélation. Science de l'unicité a été définie par les spécialistes comme étant une science comportant les preuves de la doctrine de foi musulmane en se fondant sur des arguments logiques afin de répondre à ce qui dévie de la foi selon l'orthodoxie.
Par ailleurs, d'après la définition que les spécialistes donnent de la science de la foi on voit bien que les savants musulmans ont abordé la question de la foi, non pas pour se la prouver par l'existence de Dieu, mais plutôt pour dissuader ceux qui abjurent ou renient Dieu, Ses attributs, Son message, Ses messagers, la résurrection où autres questions très discutées à cette époque.Il ne fait aucun doute qu'aussi bien la doctrine que toutes les normes musulmanes ont pour origine le Livre de Dieu et la tradition de son Prophète corroborés tous deux par aussi bien la logique que la raison.
C'est pourquoi le Tout Puissant pousse l'être humain à la réflexion et à la quête de la connaissance et blâme ceux qui s'en détournent, à cet égard Dieu dit: «Dis : Considérez ce qu'il y a dans les cieux et sur la terre». Ainsi que : «Combien de signes dans les cieux et sur la terre devant lesquels ils passent en se détournant» et aussi: «Vous n'avez acquis comme connaissances que bien peu de choses».
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