Cette étude insérée dans un ouvrage collectif sur le thème du devenir de la ville est une analyse des bidonvilles et des médinas au Maroc, où l'auteur met en lumière les causes de leur émergence et les raisons de leur dépérissement ainsi que les efforts déployés par l'Etat pour contrer leur paupérisation.
A cet égard, Mme Lahbil qui est aussi consultante auprès de la Banque mondiale, affirme que les villes marocaines sont à la marge du réseau mondial des villes et que le devenir de la ville marocaine dépend de la mise en perspective de facteurs internes et externes.
Examinant les deux formes urbaines, que sont le bidonville et la médina, Mme Naïma Lahbil souligne que ces deux entités présentent des similitudes et se rejoignent en tant qu'espaces habités par des populations pauvres.
Etayant son débat, l'auteur se base sur le dernier recensement sur les bidonvilles, et estime que le nombre global des ménages bidonvillois était de 1982 à 1992 en baisse car il y a eu une diminution de 43.788 unités.
Cette baisse, selon elle, est a corréler avec celle des ménages pauvres dont la proportion est passée entre 1984/85 et 1990/91, de 26 % à 13 % au plan 110nal et de 17,5 % à 7,6 % dans le monde urbain.
Malheureusement, précise l'auteur, même si les données ne sont encore que partielles, le nombre des ménages bidonvillois serait de nouveau en hausse, suivant en cela l'augmentation du nombre des pauvres au Maroc qui remonte à 19 % pour l'ensemble du pays en 1998/99.
En effet, les estimations recueillies dans quelques villes et notamment à Tanger, Rabat-Salé, Casablanca et Mohammédia indiquent une tendance à la hausse du nombre des ménages bidonvillois.
L'évolution du nombre des ménages bidonvillois est de 204.100 en 1982, 165.491 (1989), 160.312 (1992) et 230.000 (1994). Par conséquent, la politique de résorption des bidonvilles pose la question de l'efficacité de la politique d'assistance aux pauvres.
Jusqu'au milieu des années quatre-vingts, signale-t-elle, la politique d'assistance aux pauvres était très peu spécifiée, puisqu'il était implicitement admis que tous les ménages bidonvilles étaient également des pauvres.
Selon l'enquête 110nale sur les niveaux de vie des ménages réalisée en 1998-99 indique l'auteur, 4.600 ménages en 1984/85 sont pauvres (1.300 dans l'urbain et 3.300 dans le rural), soit 21,1 %. En 1990/91, 3.360 le sont (912 urbains, 2.448 ruraux), soit 13,1 %. Et, en 1998/99, 5.310 sont également pauvres (1.814 urbain, 3.496 rural) soit 19 %.
L'auteur relève par ailleurs, que les ménages bidonvillois en situation d'assisté dissimulent leur revenu et attendent de l'Etat une aide pour améliorer leur logement. Les bidonvillois se comportent alors, dit-elle, vis-à-vis de l'Etat comme des acteurs extérieurs ignorant les données et les conditions réelles d'assistance publique en augmentant leurs exigences dès que le rapport de force le leur permet.
Toutefois, estime-t-elle, il ne faudrait pas exagérer la passivité des ménages marocains qui ont une extraordinaire vitalité pour réparer, entretenir, et améliorer leur habitat dès que l'Etat ou les collectivités locales donnent des signaux de stabilité.
Abordant la problématique des médinas marocaines, le Pr. Lahbil affirme que c'est un espace où l'initiative privée est bridée. La paupérisation des médinas n'est plus à démontrer. Même si l'équipement des logements en éléments de confort est en majorité présent (eau, électricité et latrines), en revanche, l'état de délabrement du bâti et le degré de promiscuité rapprochent fortement ces caractéristiques de l'habitat bidonvillois.
D'ailleurs, les médinas marocaines dans leur grande majorité, selon l'auteur, sont devenues des espaces résidentiels répulsifs. Le taux d'accroissement démographique annuel moyen, mesuré entre les deux derniers recensements de 1982 et 1994 montre que l'ensemble des médinas, à l'exception de celle de Tizit, sont en cours de depeuplement illustré par un taux de croissance negatif.
Le devenir de ces deux formes d'habitat, à savoir la médina et le bidonville, est crucial pour le Maroc. Les médinas sont le signe le plus manifesté de la civilisation passée, mais représentent aujourd'hui par leur dégradation, la paupérisation des populations qui y vivent, le signe d'une transition vers la modernité ratée. Les bidonvilles eux aussi font partie désormais du paysage urbain au Maroc. l'Etat marocain tente de contrôler et de réduire ce phénomène mais en vain, conclut l'auteur.
A cet égard, Mme Lahbil qui est aussi consultante auprès de la Banque mondiale, affirme que les villes marocaines sont à la marge du réseau mondial des villes et que le devenir de la ville marocaine dépend de la mise en perspective de facteurs internes et externes.
Examinant les deux formes urbaines, que sont le bidonville et la médina, Mme Naïma Lahbil souligne que ces deux entités présentent des similitudes et se rejoignent en tant qu'espaces habités par des populations pauvres.
Etayant son débat, l'auteur se base sur le dernier recensement sur les bidonvilles, et estime que le nombre global des ménages bidonvillois était de 1982 à 1992 en baisse car il y a eu une diminution de 43.788 unités.
Cette baisse, selon elle, est a corréler avec celle des ménages pauvres dont la proportion est passée entre 1984/85 et 1990/91, de 26 % à 13 % au plan 110nal et de 17,5 % à 7,6 % dans le monde urbain.
Malheureusement, précise l'auteur, même si les données ne sont encore que partielles, le nombre des ménages bidonvillois serait de nouveau en hausse, suivant en cela l'augmentation du nombre des pauvres au Maroc qui remonte à 19 % pour l'ensemble du pays en 1998/99.
En effet, les estimations recueillies dans quelques villes et notamment à Tanger, Rabat-Salé, Casablanca et Mohammédia indiquent une tendance à la hausse du nombre des ménages bidonvillois.
L'évolution du nombre des ménages bidonvillois est de 204.100 en 1982, 165.491 (1989), 160.312 (1992) et 230.000 (1994). Par conséquent, la politique de résorption des bidonvilles pose la question de l'efficacité de la politique d'assistance aux pauvres.
Jusqu'au milieu des années quatre-vingts, signale-t-elle, la politique d'assistance aux pauvres était très peu spécifiée, puisqu'il était implicitement admis que tous les ménages bidonvilles étaient également des pauvres.
Selon l'enquête 110nale sur les niveaux de vie des ménages réalisée en 1998-99 indique l'auteur, 4.600 ménages en 1984/85 sont pauvres (1.300 dans l'urbain et 3.300 dans le rural), soit 21,1 %. En 1990/91, 3.360 le sont (912 urbains, 2.448 ruraux), soit 13,1 %. Et, en 1998/99, 5.310 sont également pauvres (1.814 urbain, 3.496 rural) soit 19 %.
L'auteur relève par ailleurs, que les ménages bidonvillois en situation d'assisté dissimulent leur revenu et attendent de l'Etat une aide pour améliorer leur logement. Les bidonvillois se comportent alors, dit-elle, vis-à-vis de l'Etat comme des acteurs extérieurs ignorant les données et les conditions réelles d'assistance publique en augmentant leurs exigences dès que le rapport de force le leur permet.
Toutefois, estime-t-elle, il ne faudrait pas exagérer la passivité des ménages marocains qui ont une extraordinaire vitalité pour réparer, entretenir, et améliorer leur habitat dès que l'Etat ou les collectivités locales donnent des signaux de stabilité.
Abordant la problématique des médinas marocaines, le Pr. Lahbil affirme que c'est un espace où l'initiative privée est bridée. La paupérisation des médinas n'est plus à démontrer. Même si l'équipement des logements en éléments de confort est en majorité présent (eau, électricité et latrines), en revanche, l'état de délabrement du bâti et le degré de promiscuité rapprochent fortement ces caractéristiques de l'habitat bidonvillois.
D'ailleurs, les médinas marocaines dans leur grande majorité, selon l'auteur, sont devenues des espaces résidentiels répulsifs. Le taux d'accroissement démographique annuel moyen, mesuré entre les deux derniers recensements de 1982 et 1994 montre que l'ensemble des médinas, à l'exception de celle de Tizit, sont en cours de depeuplement illustré par un taux de croissance negatif.
Le devenir de ces deux formes d'habitat, à savoir la médina et le bidonville, est crucial pour le Maroc. Les médinas sont le signe le plus manifesté de la civilisation passée, mais représentent aujourd'hui par leur dégradation, la paupérisation des populations qui y vivent, le signe d'une transition vers la modernité ratée. Les bidonvilles eux aussi font partie désormais du paysage urbain au Maroc. l'Etat marocain tente de contrôler et de réduire ce phénomène mais en vain, conclut l'auteur.
