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Mission presque impossible pour une superpuissance

Les techniques de guerre des Taliban d'Afghanistan, qui ont souvent conquis des territoires en soudoyant leurs adversaires, sont à cent lieues de celles que pourrait impliquer un conflit conventionnel avec les Etats-Unis.

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Lors de leur conquête du territoire afghan, au milieu des années 90, les Taliban ont généralement utilisé la tactique suivante : communication avec un commandant ennemi, tractations, prise de contrôle du secteur à bord de camionnettes souvent remplies d'argent. En cas de résistance, bombardement appuyé des positions rebelles et recherche du point faible chez l'adversaire susceptible de faire défection.
Depuis la chute de l'ancien régime pro-soviétique de Kaboul (1992), la guerre civile en Afghanistan a surtout été marquée par des changements d'allégeance. Le puissant voisin pakistanais est soupçonné d'avoir contribué à la montée en puissance des Taliban depuis 1994.Cependant, en sept ans, les «étudiants en religion» ont réussi progressivement à s'emparer de plus de 90% du territoire afghan. L'argent et la division de leurs ennemis ont permis aux Taliban d'avancer et ensuite de garder leurs positions.
L'exécutif des Taliban serait à la tête d'une armée enturbannée, évaluée a entre 40.000 et 60.000 hommes. Selon le Jane's Intelligence Review, à cette force, il faut ajouter «une légion étrangère» de «Jihadis» (volontaires pour la guerre sainte), qui compterait entre 8.000 et 12.000 combattants, venus de pays comme l'Arabie Saoudite, l'Algérie ou l'Egypte, et pour la plupart loyaux au terroriste présumé Oussama Ben Laden.Les véhicules de tran114 favoris des Taliban et de leurs alliés : des camionnettes de fabrication japonaise, des camions lance-roquettes et quelques vieux chars de combat soviétiques. Ils disposent aussi d'une dizaine d'avions de combat datant de l'époque soviétique (MIG-21, SU-22 et L-39) et d'une poignée d'hélicoptères particulièrement grinçants. A cela, il faut ajouter quelques missiles Scud (hors d'usage) et Stinger (ces derniers provenant des vieux stocks d'armement fourni dans les années 80 via la CIA). En cas d'attaque américaine contre les Taliban d'Afghanistan, peu d'analystes les considèrent suffisamment hardis pour une bataille conventionnelle.
Les Américains auraient, face à eux, un ennemi quasiment invisible, qui se cacherait dans les montagnes ou dans les recoins de vallées imprenables.Tout envahisseur étranger sait que l'Afghanistan n'est pas une proie facile : les Britanniques, les Perses, puis les Iraniens, les Russes, puis les Soviétiques, et aujourd'hui les Pakistanais, s'y sont cassé les dents.Selon des experts, une option à examiner avant toute confrontation majeure consisterait à «travailler» les éléments les moins radicaux de l'exécutif Taliban et à favoriser un coup d'Etat.
Lors de leur ascension au pouvoir, les «étudiants en religion» ont absorbé d'anciens communistes, des royalistes, des 110nalistes pachtounes (l'ethnie majoritaire) et des chefs religieux et tribaux aux intérêts divergents, susceptibles de changer de camp et de provoquer des fissures au sein du pouvoir.
«Si la délégation pakistanaise (qui exerce actuellement des pressions sur eux) échouait dans ses efforts, certains milieux au sein de l'appareil militaire d'Islamabad pourraient être tentés de favoriser un coup d'Etat en Afghanistan», estime une source pakistanaise.
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