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Mondialisation : quel avenir pour les PVD?

La session d'automne de l'académie du Royaume du Maroc pour l'année 2001 s'est ouverte lundi à Rabat pour débattre du thème: quel avenir pour les pays en développement à la lumière des changements découlant de la mondialisation?

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Dans une allocution d'ouverture, M. Ahmed Ramzi, membre de l'académie, a relevé que si la mondialisation s'accompagne de déclarations d'intention sur l'impératif de combler le fossé entre riches et pauvres, force est de constater que les disparités existent toujours et les pays en développement continuent de souffrir d'un retard flagrant en raison de l'ignorance, des maladies, de la pauvreté, de la sécheresse et de pénuries alimentaires et de médicaments.
Les pays pauvres demeurent ainsi dans l'incapacité de se soustraire au poids de la dette, tant ils sont en butte des cerveaux censés former l'intelligentsia et l'élite en charge de la planification et de la gestion, a-t-il ajouté, soulignant que la mondialisation doit avoir pour assise la coopération, l'équité, le partage des responsabilités, le bannissement des pressions et des diparités et le réglement pacifique des conflits.
De son côté, le Pr. Abdelhadi Boutaleb a présenté une communication sous le titre critique de la mondialisation et de ses effets négatifs sur les pays en développement: une mondialisation, une globalisation ou une américanisation? attirant l'attention sur le risque de sombrer dans une visionn étriquée appréhendant la mondialisation selon une conception à sens unique alors qu'il s'agit d'un phénomène qui a des aspects positifs et négatifs.
Sur le terrain, il est patent que la mondialisation est en contradiction avec les principes sur lesquels elle est censée prendre assise, a-t-il noté, rappelant les conclusions d'une étude réalisée sur la situation durant la dernière décennie du 20ème siècle, selon lesquelles les riches gagnent en opulence et le monde pauvre sombre davantage dans la misère et la pauvreté.
Le Pr. Boutaleb a également cité les rapports de l'organisation mondiale du commerce (OMC) pour l'année dernière, qui contiennent des données mettant en relief les effets négatifs de la mondialisation sur la situation économique des régions en développement, notamment l'Afrique, continent qui n'intervient dans l'économie mondiale qu'à hauteur de 2 à 3%.
Il est inadmissible de laisser la gouvernance de ce phénomène entre les mains des seuls grands argentiers et institutions financières internationales, dont la raison d'être est de servir le capital et sa circulation à travers le monde, a souligné le Pr. Boutaleb, estimant que la mondialisation est venue avant terme pour une large part de la population du nord et du sud, là où l'Etat joue un rôle dirigiste et protecteur de sociétés qui trainent encore loin derrière celles qui ont taillé la mondialisation à leurs mesures.
La première séance de cette session a été également marquée par une intervention de Michel Jobert, qui a notamment estimé que la conférence de l'OMC, réunie à Doha (Qatar), offre aux Etats Unis, à l'Europe et au Japon, l'occasion de renforcer la coalition internationale contre le terrorisme, dirigée par Washington depuis les attentars du 11 septembre dernier.
L'intégration des pays en développement dans le processus mondial pour la prospérité requiert un certain nombre de mesures spéciales, particulièrement la baisse des lourdes taxes douanières imposées aux produits des agricultures des pays pauvres, a-t-il ajouté.
Evoquant le Forum méditerranéen d'octobre dernier à Agadir, M. Jobert a relevé que cette rencontre a été non seulement l'occasion d'exprimer la volonté de tous de barrer la voie à la violence dans la région, mais aussi l'oportunité de donner à la communauté internationale un signal fort en faveur du dialogue des civilisations et des cultures.
L'ordre du jour de cette session prévoit des débats, du 12 au 14 novembre, sur la mondialisation au service de l'homme et de la paix, les défis de la mondialisation, la situation en Afrique, l'arabité et la mondialisation, lecture de l'avenir et avenir d'une lecture, et la mondialisation implique-t-elle une mutation culturelle dans les pays en développement.
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