Pourtant, il existe bien un orientalisme « oriental » qui est, à maints égards, antérieur à celui de l'Occident et bien plus fouillé. Qu'il soit le fait d'islamologues ou d'arabologues (et, souvent, les deux à la fois) russes, ukrainiens, polonais, hongrois, ex-yougoslaves ou tchécoslovaques…l'orientalisme de l'Est est une discipline à part entière et une véritable école où se sont formés de grands savants et chercheurs qui n'ont rien à envier aux plus illustres de leurs homologues occidentaux même s'ils restent peu connus, voire, totalement inconnus du public arabo-musulman.
Méconnaissance due, en grande partie, à l'absence quasi-totale d'écrits en arabe (ou même en d'autres langues usitées chez nous comme le français ou l'anglais) sur l'apport de l'école orientale en ce domaine.
Une lacune, à présent, partiellement comblée par l'ouvrage du Pr. Abderrahim Lataoui qui vient d'être édité par le Centre Culture Arabe de Beyrouth avec le soutien du ministère marocain de la Culture sous le titre «(L'orientalisme russe » et qui, nous l'espérons, sera suivi d'autres études et recherches similaires. Ceci d'autant plus que le monde arabo-musulman connaît, en ces temps troubles, des moments de doute et de remises en question proprement douloureux pour ne pas dire existentiels.
A l'origine thèse de doctorat d'Etat soutenu à l'université Hassan II de Casablanca en 1993, l'ouvrage du Pr. Lataoui – largement complété et documenté depuis – se veut, avant tout, une contribution à l'étude de l'histoire de l'orientalisme et plus précisément aux études arabes et islamiques effectuées en Russie depuis le début du XIXè siècle jusqu'aux années cinquante du XXè siècle. Mais il retrace aussi l'histoire souvent mouvementée des musulmans de ce pays et surtout celle des Tatares de la Volga et de la Crimée dont l'apport à la civilisation arabo-musulmane est considérable dans les domaines politiques, religieux, culturels… Il relate en outre les moments difficiles des relations russo-nord caucasiennes (Daguestan, Tchétchénie, Ingouchie…) et les incessantes guerres qui ont embrasé la région tout au long du XIXè siècle.
L'ouvrage du Pr. Lataoui comprend une introduction et cinq grands chapitres :
-Chapitre premier : les anciens russes et l'Islam. Début de l'orientalisme en Russie. Ce chapitre englobe une longue période allant du Xè siècle jusqu'à la fin du règne de Catherine II au XIIIè siècle.
- Chapitre second : l'orientalisme académique en Russie, il est question ici de l'histoire de l'orientalisme au XIXè siècle dans les différentes universités russes (Kharkov, Kazan, Moscou, Vilnius et surtout Saint-Petersbourg). Ce chapitre s'intéresse aussi au rôle joué par d'éminents savants tels que l'Allemand Frahn, ainsi que Senkovski et l'Egyptien Mohamed Tantaoui ou encore Guiras, Rosen, Krymski, Bartold et autres chercheurs et pédagogues.
- Chapitre troisième : Kratchkovski, maître des études arabes en Russie durant la première moitié du XXè siècle. Ce chapitre est entièrement consacré à la vie de ce grand savant ainsi qu'à ses multiples travaux scientifiques.
- Chapitre quatrième : Etudes orientalistes russes sur la religion musulmane. L'auteur traite ici des études sur l'Islam effectuées dans l'Empire russe et en U.R.S.S et met en relief les différents travaux réalisés dans ce domaine durant cette période.
- Chapitre cinquième : Bibliothèques orientalistes et manuscrits en Russie. Il est question ici de l'histoire de bibliothèques orientalistes de Moscou, de Kazan et surtout de Saint-Petersbourg. L'auteur consacre la majeure partie de ce chapitre à la bibliothèque de l'Annexe de l'Institut d'Orientalisme à Saint-Petersbourg et nous en dévoile ses immenses trésors dont une grande partie est constituée de manuscrits arabes très anciens.
- L'ouvrage se termine par une conclusion et une bibliographie richement documentée en langues arabe, russe et française. « L'Orientalisme russe » (Introduction à l'histoire des études arabes et islamiques en Russie) est un livre à lire, à relire et à faire lire.
Méconnaissance due, en grande partie, à l'absence quasi-totale d'écrits en arabe (ou même en d'autres langues usitées chez nous comme le français ou l'anglais) sur l'apport de l'école orientale en ce domaine.
Une lacune, à présent, partiellement comblée par l'ouvrage du Pr. Abderrahim Lataoui qui vient d'être édité par le Centre Culture Arabe de Beyrouth avec le soutien du ministère marocain de la Culture sous le titre «(L'orientalisme russe » et qui, nous l'espérons, sera suivi d'autres études et recherches similaires. Ceci d'autant plus que le monde arabo-musulman connaît, en ces temps troubles, des moments de doute et de remises en question proprement douloureux pour ne pas dire existentiels.
A l'origine thèse de doctorat d'Etat soutenu à l'université Hassan II de Casablanca en 1993, l'ouvrage du Pr. Lataoui – largement complété et documenté depuis – se veut, avant tout, une contribution à l'étude de l'histoire de l'orientalisme et plus précisément aux études arabes et islamiques effectuées en Russie depuis le début du XIXè siècle jusqu'aux années cinquante du XXè siècle. Mais il retrace aussi l'histoire souvent mouvementée des musulmans de ce pays et surtout celle des Tatares de la Volga et de la Crimée dont l'apport à la civilisation arabo-musulmane est considérable dans les domaines politiques, religieux, culturels… Il relate en outre les moments difficiles des relations russo-nord caucasiennes (Daguestan, Tchétchénie, Ingouchie…) et les incessantes guerres qui ont embrasé la région tout au long du XIXè siècle.
L'ouvrage du Pr. Lataoui comprend une introduction et cinq grands chapitres :
-Chapitre premier : les anciens russes et l'Islam. Début de l'orientalisme en Russie. Ce chapitre englobe une longue période allant du Xè siècle jusqu'à la fin du règne de Catherine II au XIIIè siècle.
- Chapitre second : l'orientalisme académique en Russie, il est question ici de l'histoire de l'orientalisme au XIXè siècle dans les différentes universités russes (Kharkov, Kazan, Moscou, Vilnius et surtout Saint-Petersbourg). Ce chapitre s'intéresse aussi au rôle joué par d'éminents savants tels que l'Allemand Frahn, ainsi que Senkovski et l'Egyptien Mohamed Tantaoui ou encore Guiras, Rosen, Krymski, Bartold et autres chercheurs et pédagogues.
- Chapitre troisième : Kratchkovski, maître des études arabes en Russie durant la première moitié du XXè siècle. Ce chapitre est entièrement consacré à la vie de ce grand savant ainsi qu'à ses multiples travaux scientifiques.
- Chapitre quatrième : Etudes orientalistes russes sur la religion musulmane. L'auteur traite ici des études sur l'Islam effectuées dans l'Empire russe et en U.R.S.S et met en relief les différents travaux réalisés dans ce domaine durant cette période.
- Chapitre cinquième : Bibliothèques orientalistes et manuscrits en Russie. Il est question ici de l'histoire de bibliothèques orientalistes de Moscou, de Kazan et surtout de Saint-Petersbourg. L'auteur consacre la majeure partie de ce chapitre à la bibliothèque de l'Annexe de l'Institut d'Orientalisme à Saint-Petersbourg et nous en dévoile ses immenses trésors dont une grande partie est constituée de manuscrits arabes très anciens.
- L'ouvrage se termine par une conclusion et une bibliographie richement documentée en langues arabe, russe et française. « L'Orientalisme russe » (Introduction à l'histoire des études arabes et islamiques en Russie) est un livre à lire, à relire et à faire lire.
