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L'auteur, ancien directeur de la revue «Prologue», Abdou Filaly Ansary a déjà à son actif une traduction en français de l'ouvrage maître de Ali Abderraziq «Islam et fondements du pouvoir» et un essai sous le titre «L'Islam est-il hostile à la laïcité?»., sans parler des multiples articles parus dans «Prologue» et ailleurs où il révèle ses qualités de grand dévoreur de livres pour l'essentiel en rapport avec l'objet de sa préocupation majeur: la problématique de la modernité dans les pays musulmans.
Il va sans dire que l'intérêt du chercheur pour la «chose» islamique, loin d'être né dans la foulée de l'actualité où l'Islam est au centre du débat, est d'abord le fruit de sa formation philosophique, mais surtout une quête constante de sens de la part d'un intellectuel partagé entre plusieurs langues et plusieurs cultures. D'où sans doute le titre «par souci de clarté» qu'il choisit pour ce livre qui regroupe une série d'article sur des sujets apparemments différents, tels l'orientalisme, le rapport entre démocratie et religion ou la relgion et l'ordre politique, mais qui tels des branches d'un même arbre se rattachent au même tronc et se nourrissent de la même sève.
La grande idée de Filaly Ansary dans ce livre comme dans tous ses écrit peut se résumer de la manière suivante: Loin d'être un simple corpus de dogmes, un manuel de rites et de recommandations d'ordre formel et gestuel, l'Islam est d'abord une morale et une éthique sans cesse renouvelées, sans cesse soumises aux exigences du questionnement et de la remise en cause en vue de son ajustement avec les nouveautés de son temps et des transformations qui surviennent dans la société, dans les sciences et les techniques.
Une morale et une éthique renouvelées
De ce point de vue, pour Ansary, le débat sur la compatibilité de l'Islam et de la démocratie ou de la sécularisation, qui préoccupe certains orientalistes et assimilés -comme d'ailleurs des éléments les plus conservateurs dans le monde musulman- est un faux débat. Si la démocratie veut dire transparence, respect de la volonté du citoyen, probité, acceptation de la difference des idées et des comportements etc.. l'éthique islamique ne saurait s'inscrire en faux de ces valeurs universelles, marqueurs de modernité.
Il va de même de la sécularisation ou encore de l'adoption des méthodes des disciplines scientifiques modernes, telles la sociologie, la linguistique et l'histoire en vue d'une meilleure appréhension de la nature, de la société comme des traditions et des textes islamiques, en tout mieux que ne le permettent les méthodes du ‘ilm traditionnel qui considère le savoir, non comme le fruit de la recheche constante et toujours renouvelé, mais comme un acquis, d'inspiration divine, dont l'obligation nous est faite de conserver et de transmettre.
En fait Abdou Filaly Ansari ne fait que reprendre, en les mettant à jour, les idées développées par un certain Ibnou Rochd, il y a de cela huit siècles. Pour Ibnou Rochd en effet, il ne saurait y avoir logiquement une contradiction entre les prescriptions religieuses et la raison humaine. Mais si, par hasard, contradiction il y a, il est de notre devoir de nous soumettre au verdict de la raison. On sait ce que notre vénérable philosophe a dû endurer pour un tel énoncé.
Le mérite de Ansary, comme de beaucoup d'autres chercheurs avant lui, dont les Tunisiens Saâd Achour et Mohamed Talbi, le Marocain Laroui, est de rallumer le flambeau, éteint depuis des siècles, en le remettant en service pour notre temps et en tenant compte de ses complexités. C'est sur ce terrain que se joue pour nos sociétés, le défi de la modernité.
Il va sans dire que l'intérêt du chercheur pour la «chose» islamique, loin d'être né dans la foulée de l'actualité où l'Islam est au centre du débat, est d'abord le fruit de sa formation philosophique, mais surtout une quête constante de sens de la part d'un intellectuel partagé entre plusieurs langues et plusieurs cultures. D'où sans doute le titre «par souci de clarté» qu'il choisit pour ce livre qui regroupe une série d'article sur des sujets apparemments différents, tels l'orientalisme, le rapport entre démocratie et religion ou la relgion et l'ordre politique, mais qui tels des branches d'un même arbre se rattachent au même tronc et se nourrissent de la même sève.
La grande idée de Filaly Ansary dans ce livre comme dans tous ses écrit peut se résumer de la manière suivante: Loin d'être un simple corpus de dogmes, un manuel de rites et de recommandations d'ordre formel et gestuel, l'Islam est d'abord une morale et une éthique sans cesse renouvelées, sans cesse soumises aux exigences du questionnement et de la remise en cause en vue de son ajustement avec les nouveautés de son temps et des transformations qui surviennent dans la société, dans les sciences et les techniques.
Une morale et une éthique renouvelées
De ce point de vue, pour Ansary, le débat sur la compatibilité de l'Islam et de la démocratie ou de la sécularisation, qui préoccupe certains orientalistes et assimilés -comme d'ailleurs des éléments les plus conservateurs dans le monde musulman- est un faux débat. Si la démocratie veut dire transparence, respect de la volonté du citoyen, probité, acceptation de la difference des idées et des comportements etc.. l'éthique islamique ne saurait s'inscrire en faux de ces valeurs universelles, marqueurs de modernité.
Il va de même de la sécularisation ou encore de l'adoption des méthodes des disciplines scientifiques modernes, telles la sociologie, la linguistique et l'histoire en vue d'une meilleure appréhension de la nature, de la société comme des traditions et des textes islamiques, en tout mieux que ne le permettent les méthodes du ‘ilm traditionnel qui considère le savoir, non comme le fruit de la recheche constante et toujours renouvelé, mais comme un acquis, d'inspiration divine, dont l'obligation nous est faite de conserver et de transmettre.
En fait Abdou Filaly Ansari ne fait que reprendre, en les mettant à jour, les idées développées par un certain Ibnou Rochd, il y a de cela huit siècles. Pour Ibnou Rochd en effet, il ne saurait y avoir logiquement une contradiction entre les prescriptions religieuses et la raison humaine. Mais si, par hasard, contradiction il y a, il est de notre devoir de nous soumettre au verdict de la raison. On sait ce que notre vénérable philosophe a dû endurer pour un tel énoncé.
Le mérite de Ansary, comme de beaucoup d'autres chercheurs avant lui, dont les Tunisiens Saâd Achour et Mohamed Talbi, le Marocain Laroui, est de rallumer le flambeau, éteint depuis des siècles, en le remettant en service pour notre temps et en tenant compte de ses complexités. C'est sur ce terrain que se joue pour nos sociétés, le défi de la modernité.
