C'est également un couronnement de la décision contenue dans la lettre Royale adressée le 14 septembre 2001 à l'occasion de la rentrée scolaire, à savoir la création d'une Académie de langue arabe en vue de «consolider la place qui convient à la langue officielle de notre pays et de réunir les conditions de son épanouissement et de son essor afin qu'elle remplisse pleinement son rôle dans les domaines de l'enseignement, de la formation, de la recherche et de la communication».
En mettant de côté le temps (non-trivial) pris pour sortir ce texte, prêt depuis un certain temps déjà, et le fait qu'il reste à soumettre au Conseil des ministres et aux deux Chambres du parlement, constitue une grande réalisation historique dans la voie de l'institutionnalisation linguistique efficace, liée à une politique linguistique qui tend vers la clarté et la prise de conscience de l'importance de promouvoir la langue nationale officielle au niveau requis. Une politique permettant d'éviter les dysfonctionnements qui résultent du manque d'attention accordée à celle-ci, particulièrement dans l'enseignement et dans les différents domaines de la vie courante, en plus des dysfonctionnements à portées civilisationnelle et sociale/politique.
Parmi les dysfonctionnements linguistiques qu'il faut analyser et dépasser, on peut citer ce qui suit : d'abord des dysfonctionnements au niveau de la langue d'enseignement et de l'enseignement de la langue.
Ceux-ci sont observables notamment à travers une maîtrise faible de la langue arabe chez l'apprenant, doublée d'une faiblesse de la qualité de son enseignement et des outils utilisés dans les activités pédagogiques y afférentes, ce qui a pour conséquence une faible acquisition des capacités et du savoir et un faible rendement de l'enseignement de manière générale. Un second facteur concerne la non-existence d'une langue arabe d'enseignement qui soit globale, couvrant les différents cycles d'enseignement (y compris le supérieur, le technique et le préscolaire) et pouvant être utilisée dans les différentes matières et activités. Un troisième facteur est relatif aux difficultés rencontrées par l'apprenant dans les premières étapes de la scolarisation, provenant de la difficulté de passer de la langue du foyer à la langue de l'école, en l'absence de méthodes de soutien appropriées, à même d'éviter les méfaits de la diglossie. Les dysfonctionnements sont également liés à la non-existence d'une langue arabe claire, aménagée, pratique et attractive, du fait du manque de recherches et d'outils linguistiques et pédagogiques renouvelés, qui procèdent constamment au renouvellement de sa systématique, son corpus et ses méthodes d'enseignement. Elles relèvent, par ailleurs, d'un manque d'enseignants compétents de la langue arabe, qui soient en phase avec les nouvelles méthodes d'enseignement et de motivation. Elles sont dues, enfin, au manque d'ouvrages scolaires et de médias pédagogiques appropriés.
On note, également, des dysfonctionnements au niveau du statut de l'arabe dans la vie courante. Le diagnostic peut en être fait en observant, entre autres des facteurs liés à la limite des fonctions de la langue arabe dans l'usage, due aux attitudes négatives vis-à-vis de celle-ci, la création de conflits artificiels avec les langues étrangères et les parlers locaux et l'hégémonie des langues à pouvoir économique et productivité performants. Situation que vient également souligner la dominance de la langue étrangère en tant que langue de travail et de communication dans l'économie et dans la plupart des transactions administratives. Il y a aussi les attitudes négatives de beaucoup d'employeurs vis-à-vis du cadre formé en arabe et affaiblissement de ses chances d'accéder à l'emploi et à la prospérité. Et enfin, la faiblesse de la langue de l'information et de l'administration, avec prolifération de fautes, instabilité de la terminologie, etc.
Enfin, des dysfonctionnements se révèlent au niveau des institutions. Contrairement à ce qui se passe dans les pays occidentaux ou arabes, notre pays souffre sur le plan linguistique de l'absence d'une institution qui soit dotée d'une haute autorité référentielle, protégée par la plus haute autorité de l'Etat, à l'instar de ce qui se passe en Europe ou dans les Etats arabes, par exemple, et qui puisse statuer de manière officielle et collective sur ce qui est correct dans la langue et ce qui ne l'est pas, sur les possibilités de la faire évoluer, sur les différentes orientations de son enseignement, sur son renforcement dans la vie courante et sur les propositions de législation linguistique. On déplore également l'absence est, également, patente d'un cadre institutionnel adéquat pour accueillir les cadres nationaux de qualité et d'excellence et les motiver moralement et matériellement pour qu'ils puissent se consacrer à la recherche et au travail à même de réaliser le projet éducatif, culturel, et scientifique déterminant pour le pays, et véhiculé à l'aide d'une langue nationale officielle renouvelée et efficiente. L'absence est aussi patente en matière de centres de recherche suffisamment efficaces pour produire la qualité requise dans la production des recherches et des outils nécessaires, parallèlement à ce qui se passe dans les centres de recherche internationaux est une autre réalité marocaine. Comme celle de l'absence de planification linguistique ciblée et constante, qui limite les dysfonctionnements linguistiques essentiels de manière permanente et qui se charge de la régulation, la coordination, l'orientation, la veille et la coopération.
La création d'une institution levier de qualité, qui prenne la forme d'une Académie, sous la protection directe de S.M. le Roi et qui soit dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière et administrative est en mesure de mettre fin progressivement et cumulativement à ces dysfonctionnements.
Les missions et objectifs qu'elle s'assigne comprennent, entre autres, ce qui suit:
1. L'Académie constitue une haute autorité nationale de référence et un organe opérateur, chargée d'assurer l'amélioration et le renouvellement de l'enseignement de la langue arabe, le renforcement de l'enseignement dans cette langue, le réaménagement de son statut dans la société, la vie courante et les différents domaines de recherche scientifique, technique et pédagogique, de communication, de diffusion, de formation, de régulation des standards de la langue correcte et de sa conservation, de modernisation de son usage et de mise à jour constante pour tenir compte des nouveautés en matière de savoir et d'information.
2. L'Académie est composée de personnalités scientifiques douées, dotées d'une haute expertise, d'une capacité de travail et spécialistes de la langue arabe, des langues, de linguistique comparée ou computationnelle, de sciences, de techniques, de culture et d'information, à même de concevoir des solutions renouvelées aux défis, d'assurer la planification, la coordination, la régulation, la veille et l'exécution des plans d'action. Ces personnalités sont choisies parmi les compétences nationales et internationales reconnues dans leur spécialité.
3. L'Académie est chargée de développer la systématique de la langue arabe aux plans grammatical, lexical et génératif notamment, d'entreprendre des recherches linguistiques fondamentales, comparées et appliquées, permettant de produire des ressources linguistiques renouvelées et variées, d'élaborer des dictionnaires modernes, généraux, spécialisés et évolutifs, de constituer des banques textuelles référentielles représentatives de l'usage effectif de la langue et des outils efficaces de traduction, de terminologie, d'unification et de standardisation des termes.
4. L'Académie veille à moderniser les outils didactiques, éducatifs, référentiels et médiatiques de la langue arabe et à entreprendre des recherches pédagogiques permettant de développer les moyens pédagogiques adéquats pour améliorer la qualité de son enseignement, réformer ses méthodes, actualiser ses programmes, la transformer en langue d'enseignement pleine de toutes les matières dans tous les cycles de l'enseignement et des diverses activités et médias, tout en tenant compte de la progression, de la qualité et de l'évaluation continue.
5. L'Académie se charge de faire de la langue arabe une langue fonctionnelle, aménagée, pratique et claire, sollicitée pour raisonner, produire et interagir, une langue de travail dans l'administration, l'économie et l'information, une langue dont le rôle est confirmé en tant que langue de création intellectuelle, scientifique et littéraire, de communication, de technologie et d'information.
6. L'Académie assure le rôle d'organe de planification, d'organisation, d'orientation, de coordination et de soutien, afin de renforcer la coopération et la communication avec les académies et organismes linguistiques, scientifiques et culturels arabes et étrangers, les linguistes, les spécialistes des matières scientifiques, techniques et artistiques et les professionnels des moyens d'information, de culture et de diffusion, les institutions universitaires, les académies régionales, les écoles supérieures spécialisées et les secteurs administratifs, économiques et médiatiques.
Concernant son organisation et sa composition, l'Académie est composée d'académiciens permanents, de membres associés, et de correspondants, en plus des membres émérites. Les académiciens, qui consacrent un temps plein ou partiel à l'institution, sont chargés de réaliser des plans d'action, par voie de contrat qui précise le travail et le calendrier requis ainsi que la rémunération ou les indemnités académiques. Les deux tiers des membres de l'Académie sont marocains et l'autre tiers étranger. L'Académie comprend, également, des experts et des aides académiciens (recrutés sur contrat) marocains et non marocains.
Les membres choisis conjuguent à la fois le mérite acquis et la capacité à réaliser les projets et les travaux, ce qui rend nécessaire le recours au contrat, qui précise les plans d'action et assure leur exécution.
L'organigramme de l'Académie est composé d'un président, de directeurs de collèges de recherches, d'études et d'actions, du conseil et du bureau de l'Académie et des collèges de recherches, d'études et d'actions.
Le conseil comprend, outre les personnalités académiques représentatives, un président d'université, représentant les universités, un directeur d'Académie régionale, représentant les Académies d'éducation et de formation, trois représentants des autorités gouvernementales concernées et une personnalité représentant les secteurs économiques et sociaux.
Les collèges qui composent l'Académie sont le collège linguistique, le collège pédagogique, le collège scientifique et computationnel, le collège des sciences humaines, sociales et économiques et le collège de planification, évaluation, communication et législation.
S.M. le Roi nomme le président de l'Académie et nomme les académiciens sur proposition du conseil de l'Académie. Le rang d'Académiciens émérite est accordé aux membres dont la situation ne permet plus de réaliser les travaux demandés, après accord du conseil de l'Académie. Des contrats sont établis avec des cadres opérationnels dans le domaine de la langue arabe, appartenant à des institutions universitaires, dont l'IERA notamment, en tenant compte du rendement et de la qualité.
Parmi les questions importantes que l'Académie se charge de traiter figure la diglossie (qui peut être dépassée en partie en rapprochant le vernaculaire du standard et en simplifiant le standard), l'initiation d'un enseignement supérieur et technique en arabe, à même de faciliter l'orientation des étudiants selon leurs capacités et leurs dispositions à entreprendre des études secondaires et supérieures dans la langue nationale officielle, tout en les renforçant par des modules dans les langues étrangères, ou dans une langue étrangère, avec des modules en arabe.
La création d'une institution globale de haut niveau, avec les spécifications mentionnées, est sans aucun doute un pas important vers la modernisation du travail et des moyens à même de servir la langue officielle au niveau requis. C'est un acte pertinent et urgent pour renforcer cette langue, en même temps qu'on renforce les langues étrangères et qu'on introduit l'amazighe dans l'enseignement.
La maîtrise de cette «enveloppe» linguistique plurielle ne peut se réaliser sans une planification et une préparation précises, dans un monde dominé par la compétitivité, la force et la recherche de gain direct, le contrôle de la communication, de l'économie et des technologies de l'information, en plus de l'activation des conflits et civilisation et de cultures, au profit des forces dominatrices.
En mettant de côté le temps (non-trivial) pris pour sortir ce texte, prêt depuis un certain temps déjà, et le fait qu'il reste à soumettre au Conseil des ministres et aux deux Chambres du parlement, constitue une grande réalisation historique dans la voie de l'institutionnalisation linguistique efficace, liée à une politique linguistique qui tend vers la clarté et la prise de conscience de l'importance de promouvoir la langue nationale officielle au niveau requis. Une politique permettant d'éviter les dysfonctionnements qui résultent du manque d'attention accordée à celle-ci, particulièrement dans l'enseignement et dans les différents domaines de la vie courante, en plus des dysfonctionnements à portées civilisationnelle et sociale/politique.
Parmi les dysfonctionnements linguistiques qu'il faut analyser et dépasser, on peut citer ce qui suit : d'abord des dysfonctionnements au niveau de la langue d'enseignement et de l'enseignement de la langue.
Ceux-ci sont observables notamment à travers une maîtrise faible de la langue arabe chez l'apprenant, doublée d'une faiblesse de la qualité de son enseignement et des outils utilisés dans les activités pédagogiques y afférentes, ce qui a pour conséquence une faible acquisition des capacités et du savoir et un faible rendement de l'enseignement de manière générale. Un second facteur concerne la non-existence d'une langue arabe d'enseignement qui soit globale, couvrant les différents cycles d'enseignement (y compris le supérieur, le technique et le préscolaire) et pouvant être utilisée dans les différentes matières et activités. Un troisième facteur est relatif aux difficultés rencontrées par l'apprenant dans les premières étapes de la scolarisation, provenant de la difficulté de passer de la langue du foyer à la langue de l'école, en l'absence de méthodes de soutien appropriées, à même d'éviter les méfaits de la diglossie. Les dysfonctionnements sont également liés à la non-existence d'une langue arabe claire, aménagée, pratique et attractive, du fait du manque de recherches et d'outils linguistiques et pédagogiques renouvelés, qui procèdent constamment au renouvellement de sa systématique, son corpus et ses méthodes d'enseignement. Elles relèvent, par ailleurs, d'un manque d'enseignants compétents de la langue arabe, qui soient en phase avec les nouvelles méthodes d'enseignement et de motivation. Elles sont dues, enfin, au manque d'ouvrages scolaires et de médias pédagogiques appropriés.
On note, également, des dysfonctionnements au niveau du statut de l'arabe dans la vie courante. Le diagnostic peut en être fait en observant, entre autres des facteurs liés à la limite des fonctions de la langue arabe dans l'usage, due aux attitudes négatives vis-à-vis de celle-ci, la création de conflits artificiels avec les langues étrangères et les parlers locaux et l'hégémonie des langues à pouvoir économique et productivité performants. Situation que vient également souligner la dominance de la langue étrangère en tant que langue de travail et de communication dans l'économie et dans la plupart des transactions administratives. Il y a aussi les attitudes négatives de beaucoup d'employeurs vis-à-vis du cadre formé en arabe et affaiblissement de ses chances d'accéder à l'emploi et à la prospérité. Et enfin, la faiblesse de la langue de l'information et de l'administration, avec prolifération de fautes, instabilité de la terminologie, etc.
Enfin, des dysfonctionnements se révèlent au niveau des institutions. Contrairement à ce qui se passe dans les pays occidentaux ou arabes, notre pays souffre sur le plan linguistique de l'absence d'une institution qui soit dotée d'une haute autorité référentielle, protégée par la plus haute autorité de l'Etat, à l'instar de ce qui se passe en Europe ou dans les Etats arabes, par exemple, et qui puisse statuer de manière officielle et collective sur ce qui est correct dans la langue et ce qui ne l'est pas, sur les possibilités de la faire évoluer, sur les différentes orientations de son enseignement, sur son renforcement dans la vie courante et sur les propositions de législation linguistique. On déplore également l'absence est, également, patente d'un cadre institutionnel adéquat pour accueillir les cadres nationaux de qualité et d'excellence et les motiver moralement et matériellement pour qu'ils puissent se consacrer à la recherche et au travail à même de réaliser le projet éducatif, culturel, et scientifique déterminant pour le pays, et véhiculé à l'aide d'une langue nationale officielle renouvelée et efficiente. L'absence est aussi patente en matière de centres de recherche suffisamment efficaces pour produire la qualité requise dans la production des recherches et des outils nécessaires, parallèlement à ce qui se passe dans les centres de recherche internationaux est une autre réalité marocaine. Comme celle de l'absence de planification linguistique ciblée et constante, qui limite les dysfonctionnements linguistiques essentiels de manière permanente et qui se charge de la régulation, la coordination, l'orientation, la veille et la coopération.
La création d'une institution levier de qualité, qui prenne la forme d'une Académie, sous la protection directe de S.M. le Roi et qui soit dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière et administrative est en mesure de mettre fin progressivement et cumulativement à ces dysfonctionnements.
Les missions et objectifs qu'elle s'assigne comprennent, entre autres, ce qui suit:
1. L'Académie constitue une haute autorité nationale de référence et un organe opérateur, chargée d'assurer l'amélioration et le renouvellement de l'enseignement de la langue arabe, le renforcement de l'enseignement dans cette langue, le réaménagement de son statut dans la société, la vie courante et les différents domaines de recherche scientifique, technique et pédagogique, de communication, de diffusion, de formation, de régulation des standards de la langue correcte et de sa conservation, de modernisation de son usage et de mise à jour constante pour tenir compte des nouveautés en matière de savoir et d'information.
2. L'Académie est composée de personnalités scientifiques douées, dotées d'une haute expertise, d'une capacité de travail et spécialistes de la langue arabe, des langues, de linguistique comparée ou computationnelle, de sciences, de techniques, de culture et d'information, à même de concevoir des solutions renouvelées aux défis, d'assurer la planification, la coordination, la régulation, la veille et l'exécution des plans d'action. Ces personnalités sont choisies parmi les compétences nationales et internationales reconnues dans leur spécialité.
3. L'Académie est chargée de développer la systématique de la langue arabe aux plans grammatical, lexical et génératif notamment, d'entreprendre des recherches linguistiques fondamentales, comparées et appliquées, permettant de produire des ressources linguistiques renouvelées et variées, d'élaborer des dictionnaires modernes, généraux, spécialisés et évolutifs, de constituer des banques textuelles référentielles représentatives de l'usage effectif de la langue et des outils efficaces de traduction, de terminologie, d'unification et de standardisation des termes.
4. L'Académie veille à moderniser les outils didactiques, éducatifs, référentiels et médiatiques de la langue arabe et à entreprendre des recherches pédagogiques permettant de développer les moyens pédagogiques adéquats pour améliorer la qualité de son enseignement, réformer ses méthodes, actualiser ses programmes, la transformer en langue d'enseignement pleine de toutes les matières dans tous les cycles de l'enseignement et des diverses activités et médias, tout en tenant compte de la progression, de la qualité et de l'évaluation continue.
5. L'Académie se charge de faire de la langue arabe une langue fonctionnelle, aménagée, pratique et claire, sollicitée pour raisonner, produire et interagir, une langue de travail dans l'administration, l'économie et l'information, une langue dont le rôle est confirmé en tant que langue de création intellectuelle, scientifique et littéraire, de communication, de technologie et d'information.
6. L'Académie assure le rôle d'organe de planification, d'organisation, d'orientation, de coordination et de soutien, afin de renforcer la coopération et la communication avec les académies et organismes linguistiques, scientifiques et culturels arabes et étrangers, les linguistes, les spécialistes des matières scientifiques, techniques et artistiques et les professionnels des moyens d'information, de culture et de diffusion, les institutions universitaires, les académies régionales, les écoles supérieures spécialisées et les secteurs administratifs, économiques et médiatiques.
Concernant son organisation et sa composition, l'Académie est composée d'académiciens permanents, de membres associés, et de correspondants, en plus des membres émérites. Les académiciens, qui consacrent un temps plein ou partiel à l'institution, sont chargés de réaliser des plans d'action, par voie de contrat qui précise le travail et le calendrier requis ainsi que la rémunération ou les indemnités académiques. Les deux tiers des membres de l'Académie sont marocains et l'autre tiers étranger. L'Académie comprend, également, des experts et des aides académiciens (recrutés sur contrat) marocains et non marocains.
Les membres choisis conjuguent à la fois le mérite acquis et la capacité à réaliser les projets et les travaux, ce qui rend nécessaire le recours au contrat, qui précise les plans d'action et assure leur exécution.
L'organigramme de l'Académie est composé d'un président, de directeurs de collèges de recherches, d'études et d'actions, du conseil et du bureau de l'Académie et des collèges de recherches, d'études et d'actions.
Le conseil comprend, outre les personnalités académiques représentatives, un président d'université, représentant les universités, un directeur d'Académie régionale, représentant les Académies d'éducation et de formation, trois représentants des autorités gouvernementales concernées et une personnalité représentant les secteurs économiques et sociaux.
Les collèges qui composent l'Académie sont le collège linguistique, le collège pédagogique, le collège scientifique et computationnel, le collège des sciences humaines, sociales et économiques et le collège de planification, évaluation, communication et législation.
S.M. le Roi nomme le président de l'Académie et nomme les académiciens sur proposition du conseil de l'Académie. Le rang d'Académiciens émérite est accordé aux membres dont la situation ne permet plus de réaliser les travaux demandés, après accord du conseil de l'Académie. Des contrats sont établis avec des cadres opérationnels dans le domaine de la langue arabe, appartenant à des institutions universitaires, dont l'IERA notamment, en tenant compte du rendement et de la qualité.
Parmi les questions importantes que l'Académie se charge de traiter figure la diglossie (qui peut être dépassée en partie en rapprochant le vernaculaire du standard et en simplifiant le standard), l'initiation d'un enseignement supérieur et technique en arabe, à même de faciliter l'orientation des étudiants selon leurs capacités et leurs dispositions à entreprendre des études secondaires et supérieures dans la langue nationale officielle, tout en les renforçant par des modules dans les langues étrangères, ou dans une langue étrangère, avec des modules en arabe.
La création d'une institution globale de haut niveau, avec les spécifications mentionnées, est sans aucun doute un pas important vers la modernisation du travail et des moyens à même de servir la langue officielle au niveau requis. C'est un acte pertinent et urgent pour renforcer cette langue, en même temps qu'on renforce les langues étrangères et qu'on introduit l'amazighe dans l'enseignement.
La maîtrise de cette «enveloppe» linguistique plurielle ne peut se réaliser sans une planification et une préparation précises, dans un monde dominé par la compétitivité, la force et la recherche de gain direct, le contrôle de la communication, de l'économie et des technologies de l'information, en plus de l'activation des conflits et civilisation et de cultures, au profit des forces dominatrices.
