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Al Fawanis du théâtre de Taza : le dernier conteur

La troupe de théâtre “Al Fawanis” a joué, vendredi soir, à la salle de la foire de Taza, la pièce “Al Hakaouati Al Akhir” (le dernier conteur) et ce, dans le cadre des soirées “Al Fawanis” du théâtre organisées les 15 et 16 mars par la commune urbaine de

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Ecrite par le chantre du théâtre festif Abdelkrim Berrechid et mise en scène par Mohamed Belkahdir et Mohamed Belhissi, cette œuvre traite du conteur populaire et de l'espace d'Al Halqa envahi, malheureusement par d'autres activités mercantiles et qui a sombré dans l'oubli et la négligence.
Devant l'évolution de la société, les conteurs populaires, comme Maimoun, Harba, Chadouane ou Tarik ont investi, malgré eux, l'enfer du rêve pour fuir une réalité amère, mortelle.
A travers cette trame, la pièce a traité des questions de l'heure dont le chômage des jeunes, l'émigration clandestine (hrig), les tentatives d'intégration et d'assimilation des émigrés d'origine arabe et de confession musulmane en Occident malgré leur attachement à leur culture, à leur civilisation et à leurs traditions.
La pièce traite de même des malheurs qu'endurent les Musulmans en Palestine, en Irak, en Tchetchénie, en Afghanistan, en Somalie et d'autres pays musulmans d'Afrique et d'Asie où la puissante Amérique a tendance à faire l'amalgame entre Islam et terrorisme et à imposer, au moyen des armes, son hégémonie et sa suprématie pour préserver ses intérêts.
En prélude à ce spectacle, M. Mohamed Bouketassa, président de la commune urbaine de Taza-Al Jadida a affirmé que le conseil municipal, convaincu du rôle essentiel de la culture dans le développement, n'épargne aucun effort pour apporter son soutien aux potentialités sérieuses pour meubler l'espace de la ville au niveau culturel et artistique. Il a fait état, à ce propos, du festival annuel de la poésie et de la chanson dont la 5e édition sera organisée en juillet prochain, et du festival culturel et artistique de la région de Taza-Al-Hoceima-Taounate, dont la 2e édition aura pour cadre, l'été prochain, la ville de Taza.
Le projet du renouveau
du théâtre
Il a, d'autre part, évoqué les projets de construction d'un complexe culturel et d'une bibliothèque municipale pluridisciplinaire pour doter la ville d'espaces culturels nécessaires à l'épanouissement de la jeunesse et à l'organisation des manifestations de rayonnement culturel.
M. Bouketassa a assuré qu'en soutenant l'organisation des soirées Al Fawanis du théâtre, et la représentation, en avant première, de la pièce Al Hakaouati Al Akhir, la commune urbaine entend adjoindre Taza aux autres villes, telles Marrakech, Salé et Khémisset, qui ont adhéré au projet du renouveau du théâtre festif d'Al Fawanis sous la férule de l'écrivain Abdelkrim Berrechid.
Quant à l'homme de théâtre Abdelkrim Berrechid, il a reconnu qu'il avait estimé, un certain temps, que la pièce “Al Hakaouati Al Akhir” serait sa dernière œuvre, mais comme il a trouvé soutien et encouragement à la création, il a décidé de ne pas démissionner et de continuer à produire, espérant que les Fawanis, demeurent, telles des lanternes constamment éclairées et illuminées à Taza.
Intervenant au nom du bureau exécutif du syndicat national des professionnels du théâtre, M. Abderazzak Badaoui a exalté le partenariat établi entre le conseil municipal de Taza-Al Jadida et la troupe Al Fawanis de Taza et béni la création d'une section régionale de ce syndicat à Taza et d'un forum associatif de la pensée et la création.
Les soirées Al Fawanis du théâtre de Taza ont été marquées par une table ronde sur le théâtre festif, une nouvelle vie avec la participation de plusieurs hommes de théâtre et critiques, dont Abdelkrim Berrechid, Abderrahmane Benzidane, Younès Loulidi, Abderrazak Badaoui, Mohamed Derham, Hassan Alaoui Mrani, Brahim Demnati, Mohamed Saâri, Mohamed El Ouadi, Mohamed Seghrouchni, Mohamed Belhissi et Mohamed Belkhadir.
Des expositions d'arts plastiques, de photographies, d'ouvrages littéraires, du journal périodique Al Hadat At-Tazi et des affiches des festivals de Taza et d'autres productions culturelles et artistiques ont été organisées à cette occasion et honorées par la visite du gouverneur de la province, M. Ahmed Himdi et un nombreux public.
Des troupes folkloriques et l'orchestre de l'association Al Imam Al Boussiri du madih et samaâ ont animé ces soirées Al Fawanis du théâtre qui ont coïncidé avec la célébration du nouvel an de l'Hégire.

Le monde tumultueux de Joshua Whitehouse,
Artiste autiste de 11 ans

Joshua aime la jungle, les Aztèques et les immeubles. Joshua n'aime pas les pylônes électriques, les cigarettes «qui tuent» et les «meurtriers» des attentats du 11 septembre.
Joshua, 11 ans, «artiste autiste» exprime sa «colère» par des dessins dont une cinquantaine ont déjà été vendus.
Lorsque Lee Brenson, directeur de la Number 9 Gallery à Birmingham (centre) a découvert il y a un an les dessins de Joshua, il n'en croyait pas ses yeux.
«La première fois, on n'arrive pas à imaginer que ces dessins sont l'oeuvre d'un enfant de dix ans. Il a un tel sens du détail et de l'humour», souligne M. Brenson, dont la galerie d'art est devenue la deuxième maison de son «héros».
L'univers de Joshua, petit garçon blond, frêle, le regard bleu azur perdu derrière ses lunettes, est celui des «beanies» tirés des «bean bags», ces petits bonhommes en tissus lestés de grains adulés des petits Britanniques —, des pirates, des Aztèques, «mes préférés de toute l'Histoire car ils survivent dans la jungle», explique l'artiste en herbe. Le trait est sûr, extrêmement fin et l'imagination sans limite.
«Dans certains cas, il faut une loupe pour percevoir le sarcasme d'un mauvais beanie ou le scintillement dans l'oeil d'un gentil», décrit M. Brenson.
Joshua est l'un des 23 enfants «artistes autistes» au monde, affirme-t-il.
Il souffre du syndrome d'Aspergers (du nom d'un psychiatre autrichien qui l'a découvert en 1944), une forme d'autisme caractérisée par des troubles de coordination et de perception. Doués d'une mémoire photographique hors du commun, certains de ces enfants développent des dons artistiques.
Joshua est de ceux là. «Il est en retard pour l'écriture, les mathématiques, paradoxalement très maladroit, dyslexique, mais nous lui avons expliqué qu'il a aussi ce don, un talent artistique», raconte sa mère, Fiona Whitehouse, 42 ans.
Le dessin comme thérapie
Le dessin est devenu sa thérapie. «C'était un enfant difficile, pris de crises d'hystérie. Le dessin était la seule chose qui le calmait», confie Fiona.
«Je dessine pour sortir ma colère, confirme Joshua. Je déteste les meurtriers et il y en a beaucoup ici», assure-t-il.
Les attentats du 11 septembre contre les Etats-Unis l'ont bouleversé, particulièrement l'image des avions projetés contre les tours du World Trade Center qu'il dessinait régulièrement sans jamais avoir visité New York. «Les tours jumelles m'ont vraiment mis en colère, dit-il. Je hais les meurtriers. Ceux qui ont fait ça. Je voulais le dire», poursuit-il. Sur une grande page, il a détaillé les grottes où étaient retranchés «les monstres» avec au centre Oussama Ben Laden, un monstre affublé d'un immense chapeau de foire. «Aucun humain ne peut y pénétrer, seuls les monstres connaissent l'entrée», explique-t-il.
Un autre dessin détaille le chaos des tours en flammes, des gens se jetant par les fenêtres, l'un d'entre eux sautant toutefois en parachute le sourire aux lèvres.
L'un de ses dessins de New York a été mis aux enchères sur internet et a atteint plus de 1.000 livres (1.600 euros) offertes à un fonds pour les familles des victimes du World Trade Center. Le reste de la cinquantaine de dessins exposés dans la galerie ont été vendus entre 100 et 400 livres, soit au total entre 5.000 et 20.000 livres.
Mais M. Brenson se défend de tout mercantilisme. «J'ai refusé de vendre à une galerie américaine qui a fait des œuvres d'autistes son fonds de commerce». Il reconnaît toutefois que l'entrée l'année prochaine de Joshua au collège l'inquiète. «Son environnement va changer. Steven Lawrence (un autre enfant peintre) qui, il y a dix ans, pouvait observer un bâtiment et le reproduire, peint aujourd'hui d'une façon totalement différente. Son style a disparu à jamais».
Fiona ne voit dans cette rencontre avec le public et les médias que du positif : «Ça l'a vraiment aidé. Il a mûri de deux ans en six mois grâce à cette expérience», dit-elle.
Joshua lui dessine... la tour Eiffel et Paris, avec une assurance saisissante pour quelqu'un qui n'a jamais vu la France de sa vie.
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