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Bataille d'El Herri : Moha Ou Hammou Zayani,symbole de la résistance nationale

La ville de Khénifra a célébré récemment, comme chaque année, le 88e anniversaire de la bataille d'El Herri. Une guerre contre le colonisateur qui a soulevé toutes les tribus zayanes dans une lutte ininterrompue. Cétait en 1912, l'année où Moha Ou Hammou

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Moha Ou Hammou El Harkati Zayani est le fils de Moha Ou Akka, commandant en chef des Aït Harkat.
Ce dernier, après sa mort, laissa deux fils et un gendre : Saïd, Moha Ou Hammou et El Haj Ali.
Saïd, l'aîné, fut désigné par les Aït Harkat pour succéder à son père Moha Ou Akka. Il domina tous les zayans après quinze années de luttes ininterrompues.
Après sa mort en 1877, Moha Ou Hammou lui succéda. Il avait à peine vingt ans.
Il était vigoureux, intrépide, cavalier sans rival, tireur infaillible et joignait à ces qualités guerrières un physique agréable dont la tradition a retenu la souplesse et l'harmonieuse proportion de la taille, le regard brillant et la pureté du teint, à peine ombragé alors qu'une courte barbe naissante.
En 1880, le Sultan Moulay Hassan 1er le nomma caïd des zayans. Mission qu'il accompli avec abnégation et dévouement au service du Trône Alaouite et de la nation jusqu'à la proclamation du protectorat français.
Il commença alors sa lutte armée cotre l'occupant français lorsque ce dernier se mit à parcourir et à occuper les plaines du Royaume.
Ces premières interventions consistèrent en l'envoi de renforts aux combattants de la Chaouia pour prendre part au combat contre les troupes françaises commandées par le général Drude lors de la bataille de Médiouna en 1907 et 1908.
En 1911, Moha Ou Hammou mène des attaques contre les troupes françaises lors de leur marche sur Fès.
En 1912, il mène également ses troupes contre les Français installés sur les lignes d'étapes Rabat-Meknès et en 1913, Moha Ou Hammou Zayani mène ses attaques contre le commandant Aubert au nord du Tadla et contre le colonel Mangin installée à Oued Zem.
Moha Ou Hammou qui a toujours été d'une dignité et d'une correction parfaites, s'est défendu avec acharnement, repoussant toutes les offres flatteuses de l'occupant français.
Après l'occupation d'un ensemble de régions du Maroc par les troupes françaises, le général Lyautey a déclaré le 12 mai 1914 que le pays des zayans constituait un grand danger pour les positions françaises et qu'il est de son devoir d'éliminer les zayans installés sur la rive droite de l'oued Oum Rebia.
Après cette déclaration, un plan d'action pour occuper le pays des zayans a été préparé sous la responsabilité du général Henrys.
C'est ainsi que le 12 juin 1914, trois colonnes partirent simultanément de trois points différents.
La première de Kasba-Tadla au sud ouest de Khénifra, commandée par le colonel Garnier Duplessis. La seconde de l'ouest, commandée par le colonel Cros et la troisième d'Ifrane au nord de Khénifra. Elles firent irruption dans la cuvette de Khénifra et s'emparèrent de cette dernière après un combat acharné. Suite à l'occupation de Khénifra par les troupes françaises, Moha Ou Hammou Zayani installa son campement à une quinzaine de kilomètres de Khénifra, aux abords du petit village d'El Herri. Le poste de Khénifra est commandé par le lieutenant colonel Laverdure.
Le 12 novembre 1914, à 21 heures, Laverdure réunit ses commandants et décida d'enlever le campement de Moha Ou Hammou Zayani en dépit de l'avis de ses services de renseignements.
A 2 heures 30 du matin du vendredi 13 novembre 1914, le lieutenant-colonel Laverdure quitta Khénifra en grand secret.
Il divisa ses troupes (43 officiers et 1230 soldats) en quatre groupes, puis lança l'attaque à 6 heures du matin.
Le campement fut, certes surpris et quelques tentes dévastées. Entre 6 et 8 heures du matin de la même journée, Moha Ou Hammou entreprit d'alerter et de rassembler 2.000 hommes des Ichakirènes et des Aït Ishaq et 2.500 cavaliers des zayans. Moha Ou Hammou regroupa ses hommes en “fer à cheval” autour des troupes françaises venues de Khénifra.
A 10 heures, les premiers accrochages ont eu lieu entre les troupes françaises et celles de Moha Ou Hammou et plusieurs officiers, sous-officiers et hommes de troupes furent tués.
A 13 heures, toutes les troupes françaises furent harcelées et tuées par les hommes de Moha Ou Hammou.
La victoire de Moha Ou Hammou contre le lieutenant-colonel Laverdure et ses troupes fut sans appel avec 33 officiers et 580 soldats français en firent les frais. Parmi les morts relevés du côté français, on trouvait le lieutenant-colonel Laverdure, trois commandants, neuf capitaines, treize lieutenants, trois médecins et des officiers de l'administration. Les Français purent ramener 179 blessés et quelques centaines d'hommes.Moha Ou Hammou s'empara de 8 canons, 10 mitrailleuses et de nombreux fusils. Après la défaite des troupes françaises, Moha Ou Hammou s'est replié sur la région de Taoujgalt pour rassembler ses hommes et préparer d'autres attaques contre l'occupant français et c'est au cours du combat d'Azelag-N'Tazemourt, près de Taoujgalt, contre le général Pouymereau que Moha Ou Hammou Zayani a trouvé la mort le 27 mars 1921.
Il fut inhumé à Tamalakt près de Taoujgalt où un mausolée et une mosquée ont été construits.
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