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Centre antipoison : un numéro vert qui peut vous sauver

Depuis sa création en 1989, le centre Antipoisons et de pharmacovigilance au Maroc a offert une nouvelle facette au domaine de la toxicologie dans notre pays. Étant donné que celui-ci est un secteur épineux et qui exige de surcroît de grandes compétences,

Centre antipoison : un numéro vert qui peut vous sauver
Il intervient dans la gestion des effets indésirables des médicaments, la collecte et la gestion des manifestations indésirables post-vaccinales, et l'élaboration de décisions réglementaires concernant certains médicaments en circulation au Maroc. La prévention et la sensibilisation contre les intoxications alimentaires, les morsures de scorpion dans les zones rurales, ou absorption de médicaments par égarement en l'occurrence par des enfants, constituent les autres axes d'intervention autour desquels les 8 médecins spécialisés en pharmaco-toxicologie du centre répondent promptement à travers la ligne téléphonique d'urgence (037.68.64.64). Asmae Khattabi, diplômée en biologie, nous présente dans l'entretien ci-dessous, quelques réponses importantes concernant la ligne de conduite du Centre, et la nécessité urgente de le promouvoir afin de tirer profit des compétences humaines, et des moyens constructifs pour la sensibilisation du consommateur marocain contre les accidents dus au surdosage des médicaments, aux intoxications alimentaires, ou aux piqûres des scorpions.
On entend très peu parler de la présence du centre antipoison et de pharmacovigilance alors que sa mission est incroyablement importante pour résoudre les différents cas d'intoxications au Maroc ?

Le centre gagne peu à peu en notoriété du moment qu'il est sollicité par la population de tout le Maroc. Cela dit, durant ses 10 années d'exercice, le centre a investi dans la formation du personnel et dans la consolidation de ses structures quoique les professionnels de la santé ne le sollicitent pas suffisamment. Le résultat de cette mauvaise collaboration est qu'il subsiste une sous-notification des cas des effets indésirables médicamenteux et donc une insuffisance de la surveillance des médicaments après leur commercialisation.

La réponse téléphonique semble occuper une place prépondérante pour le domaine de la toxicologie au Maroc.

Il n'y a pas de doute que c'est l'activité de base obligatoire dans tous les centres anti-poisons dans le monde. Son rôle est de délivrer l'information en toxicologie en permanence non seulement au public, mais aussi aux professionnels de la santé, et aux autorités. Au Maroc, la réponse téléphonique est fonctionnelle depuis 1990. Et c'est une équipe de 8 médecins spécialisés en pharmacie-toxicologie, assistés par une biologiste spécialisée dans les plantes qui sont en charge des réponses. Ces médecins qui ne se contentent pas uniquement de leur diplôme de pharmacie-toxicologie décroché en France, ils sont très souvent en stage dans les CAP (centres antipoison et de pharmacovigilance) internationaux. Leur action au Maroc est ponctuée par le traitement du cas par cas. C'est-à-dire, ils assurent une éducation de la population à l'échelle individuelle, établissant dans la foulée des enquêtes, et surtout s'imposant perpétuellement une mise à jour des informations.

Quelles sont les difficultés auxquelles le centre fait face ? Et comment expliquez-vous l'existence d'un seul centre national ?

Malgré les efforts déployés, il ne faut pas hésiter de souligner que les appels sont peu nombreux en comparaison avec ce qu'il peut offrir. A titre d'exemple, il y a eu en 2001 que 1800 cas soit 5 cas par jour. Le centre dispose d'un personnel nombreux, qualifié et doté de moyens logistiques considérables, dont le professionnalisme et l'expérience ne sont pas exploités totalement.
Pour plus d'efficacité, Il faudrait qu'à l'avenir que le numéro du centre devienne une ligne verte, et faire en sorte d'intégrer des lignes du centre Antipoisons dans les réseaux internes des hôpitaux. C'est pourquoi la création d'autres centres n'est pas à l'ordre du jour. Car le CAP de Rabat est loin de percer comme on souhaiterait le voir.
Le résultat est un nombre minime des appels qui déploie un personnel nombreux et qualifié. D'autant plus, la création d'autres centres poserait des problèmes quant à la standardisation des réponses, et ne se justifie que si le CAP est débordé par les appels.

Quels sont les cas d'intoxications les plus fréquents pour lesquels le CAPM est sollicité ?

D'après les statistiques, la tête de la liste est occupée par le lait et ses dérivés à raison de 13,6%.
Il faut que les gens sachent que le lait consommé cru constitue un danger indéniable, et qu'il a besoin d'être pasteurisé pour détruire les bactéries nocives. Ensuite, on retrouve les intoxications entraînées par le poulet, et causées par la fameuse bactérie «salmonella ».En troisième position, on retrouve le poisson (12,6%), les conserves (12%), la mortadelle et cacher en cinquième position avec un taux de 9,2%. Et puis d'autres denrées semblent être de véritables nids d'intoxications comme les œufs, la pâtisserie, les viandes rouges, et les escargots.

Quelles sont les erreurs habituelles des consommateurs marocains et qui résultent des intoxications ?

Il est évident que le volet de la chaîne du froid n'est pas prioritaire dans certains foyers. Ajouter à cela les erreurs graves commises lorsque l'on a affaire à la manipulation hygiénique des denrées alimentaires à la maison et dans les endroits commerciaux.
La conservation traditionnelle qui, elle, ne suit pas le processus adéquat pour la préservation hygiénique en bonne et due forme des aliments est un autre inconvénient de certains ménages marocains. Et finalement la consommation chez les gargotiers et les vendeurs ambulants qui échappent à tout contrôle sanitaire est une autre source des accidents d'intoxications dans notre pays.
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