Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

Consolidation du processus démocratique au Maroc

C'est à un débat riche, enrichissant et clarificateur a bien des égards du chemin parcouru par le Maroc pour l'édification de son système démocratique qu'un auditoire intéressé, composé de nationaux mais également d'étrangers, a eu à assister, jeudi, au

No Image
L'occasion en a été offerte par une conférence sur le processus démocratique au Maroc, organisée par l'EDICEM (Espace de développement interculturel euro-méditerranéen basé à Toulouse) qui, créé il y a une vingtaine d'années, se fixe entre autres objectifs, de favoriser la compréhension réciproque entre communautés par des échanges interculturels.
L'éventail des sujets abordés a été à la mesure de la vastitude du thème qui, par la force des choses, renvoyait à l'Histoire, surtout récente, mais fait également référence au présent et à l'œuvre en cours pour consolider un processus dont tous les intervenants se sont accordés à dire qu'il est sur la bonne voie.
Parmi les orateurs invités à intervenir, chacun pour développer un aspect du thème central, figuraient des personnalités politiques, en l'occurrence Mme Nouzha Cherkrouni, ministre chargé de la Condition de la Femme et membre du bureau politique de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), MM. Thami Khyari, qui a tenu à préciser qu'il intervenait en qualité de secrétaire national du Front des forces démocratiques (FFD), Khella Saïdi, président du groupe parlementaire du Mouvement national populaire (MNP), Saïd Ameskane, président du groupe parlementaire Authenticité et Justice sociale, et Abdeslam Seddiki, président du groupe parlementaire du FFD. Une pléiade d'universitaires a également enrichi, par ses interventions, ce débat ainsi que plusieurs acteurs de la vie politique, économique et associative marocains (notamment de Belgique et de France) et étrangers.

Indicateurs


Donnant le ton à l'ouverture de cette conférence, à laquelle a pris part Mme Aïcha Belarbi, ambassadeur du Maroc auprès des communautés européennes, Mme Alima Boumedienne, députée européenne du groupe des Verts d'emblée relevé que plusieurs indicateurs attestent, en dépit de certaines lacunes, qu'un véritable processus démocratique est en cours au Maroc (création d'un Observatoire des droits humains, retour des opposants, révision de la Moudawana...).
Elle a souligné cependant la nécessité d'œuvrer pour un développement durable de nature à garantir le bien-être des citoyens marocains, insistant notamment sur l'intérêt qui devrait être accordé à la femme dans le processus en cours. La place qui devrait revenir à la femme au sein de la société marocaine a été mise, justement, en exergue par Mme Nouzha Chekrouni qui a souligné que les droits de la Femme constituent une partie intégrante des droits de l'Homme. Elle a rappelé à cet égard la Haute sollicitude dont S.M. le Roi Mohammed VI entoure la femme et la mise en place par le Souverain d'une commission consultative pour la révision de la Moudawana.
Mme Chekrouni a évoqué également les actions menées par les pouvoirs publics pour renforcer l'arsenal juridique préservant les droits de la Femme, la protégeant contre la violence sous toutes ses formes et garantissant ses droits politiques, économiques et sociaux. M. Thami Khyari a, pour sa part, observé que le processus démocratique est quasi-mondiale et que, partant, la véritable question à se poser aujourd'hui est de savoir où est-ce que nous en sommes ?
Il s'est ainsi penché, pour répondre à cette interrogation, sur les étapes franchies par le Maroc depuis son indépendance et les expériences qu'il a vécues depuis lors et qui ont conduit à une prise de conscience quant à la nécessité d'aller de l'avant sur la voie de la consolidation de la démocratie.

Création


M. Khyari a indiqué que deux événements revêtent une importance particulière dans ce processus : la création du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH) et des tribunaux administratifs.
S'agissant de l'étape actuelle marquée par l'avènement du gouvernement d'alternance, M. Khyari a estimé que le Maroc est à présent dans une phase de mise à niveau des lois et des textes, l'objectif étant d'aller réellement vers un Etat de droit où chacun serait au fait de ses obligations mais également de ses droits et des moyens de les défendre.
Lui succédant, M. Khella Saïdi a, en parfait connaisseur des subtilités de la langue, traité de la liberté linguistique au Maroc, soulignant notamment que la langue est un héritage, un legs qu'on ne peut ensevelir. Il a évoqué, à cet égard, la place des langues arabe et française lors du protectorat et après l'Indépendance ainsi que la récente initiative de S.M. le Roi relative à la création d'un Institut Royal de la culture amazigh.

Espérances


Chaque Marocain porte dans son vécu corporel, arabité, amazighité et Islam, a-t-il dit en parlant d'une civilisation à triple enracinement. Intervenant par la suite, M. Saïd Ameskane a traité de la démocratie locale et régionale comme choix irréversible porteur d'espérances pour un lendemain meilleur alors que M. Abdeslam Seddiki a, en abordant le thème du parlementarisme au Maroc, évoqué en
particulier l'expérience du bicaméralisme menée depuis 1997. Observant qu'il s'agit plutôt de biparlementarisme, il a indiqué que si le maintien de la deuxième Chambre ne fait pas l'objet d'une revendication de la classe politique, il est cependant nécessaire de rationaliser le travail parlementaire pour lui assurer un meilleur rendement.
En développant leurs thèmes respectifs, les intervenants ont abordé la question de la récupération par le Maroc de ses provinces sahariennes et celle des prochaines élections au Maroc. Ils ont ainsi rappelé le caractère artificiel de la question dite du Sahara et souligné l'attachement du Maroc à ses provinces du sud. Ils ont réitéré, par la même, l'appel du Royaume pour la libération des citoyens marocains séquestrés dans les camps de Tindouf.
Concernant le second aspect, les orateurs ont exprimé le souhait que toute l'œuvre accomplie au Maroc soit couronnée par l'organisation d'élections transparentes qui ne souffriraient aucune contestation.
A cet égard, M. Abderrahim Mekkaoui, professeur universitaire à la Faculté Hassan II, a estimé qu'il est temps désormais de rompre avec la politique de compromis qui a marqué l'action politique nationale depuis des décennies et de s'en remettre enfin au verdict des urnes.
Pour sa part, M. Abdelaziz Taki, professeur universitaire à la Faculté de Lyon III, a passé en revue les différents épisodes qui ont marqué l'histoire des relations culturelles entre l'Union Européenne (UE) et le Maroc. Une longue histoire qui ne se résume pas uniquement à l'immigration mais à un long et riche processus, a-t-il affirmé.
Mme Dominique Rambaud, présidente de l'Observatoire économique et culturel du Maroc, est intervenue par la suite pour passer en revue les relations du Maroc avec l'UE, notamment dans le cadre du processus de Barcelone.
Ce processus doit être réadapté et la Commission européenne en est consciente, a-t-elle dit, en soulignant le caractère vital pour l'Europe de la stabilité et de la prospérité de la rive sud de la Méditerranée.
Lisez nos e-Papers