Le protocole d'accord en vue de créer un "Conseil français du culte musulman" (CFCM), signé lundi par les trois principales fédérations musulmanes de France, a été présenté jeudi à tous les membres de la consultation sur l'islam de France.
Les membres ont décidé de l'inscrire à l'ordre du jour du séminaire qui aura lieu, les 19 et 20 décembre, au château de Nainville-les-Roches (Essonne), propriété du ministère de l'Intérieur.
Se sentant mis à l'écart, plusieurs responsables de mosquées de province (Marseille, Lyon) avaient pourtant, dans un premier temps, critiqué ce protocole. Pour taire leurs querelles, tous les membres de la consultation se sont engagés, jeudi, à ne plus "communiquer avec les médias, directement ou indirectement".
Pour Hakim el-Ghissassi, français d'origine marocaine, Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon, qui accuse le ministre d'avoir "outrepassé ses prérogatives" en obtenant ce protocole d'accord, "tient un double langage". "On ne peut pas demander un jour à l'Etat d'arbitrer, puis crier à l'ingérence dès que leurs intérêts sont menacés", lui reproche le directeur de la revue "La Médina".
"Chacun sait que la mosquée de Lyon n'a aucune influence. Le recteur est bien content qu'on l'associe à la consultation. Cela lui a donné une visibilité inespérée", a-t-il ajouté.
Interrogé sur le supposé échec des deux anciens ministres de l'Intérieur, Daniel Vaillant et Jean-Pierre Chevènement, sur ce dossier, Hakim el-Ghissassi a souligné que "Le processus aurait pu aboutir s'il n'avait pas été stoppé, à l'approche des élections, par la mosquée de Paris, qui savait qu'elle serait privilégiée en cas de victoire de la droite. De fait, elle est bien mieux traitée".
Sur les divergences entre les membres de la consultation, il a indiqué que "ces gens ne s'intéressent qu'à une chose: le pouvoir". "Aucun des trois signataires de l'accord n'est intéressé par un vrai débat. On a affaire à des administrateurs de lieux de culte. Pas à des religieux capables de conduire une réflexion théologique contemporaine", a-t-il dit.
Selon lui, ils seront tous au rendez-vous fixé par le ministre de l'Intérieur, les 19 et 20 décembre. Chacun voudra sa part du gâteau.
Sarkozy a très bien joué. Personne ne peut lui reprocher de passer en force. Dans cette affaire, l'Etat fait ce qu'il peut avec les interlocuteurs dont il dispose. Les alliances se font et se défont.
"L'UOIF (Union des organisations islamiques de France) était hier alliée au Tabligh, aujourd'hui marginalisé. On la voit maintenant faire alliance avec la Mosquée de Paris. Cette dernière accusait pourtant l'UOIF d'incarner un +islam des banlieues+, un +islam des excités+", a-t-il fait
observer.
Concernant le degré de crédibilité de la représentativité des mosquées qui participent à l'élection du conseil, le directeur de "La Médina" a estimé que "ces lieux de culte n'ont aucune assise sociale ni populaire. La majorité des musulmans ne se sent pas représentée par les gestionnaires de mosquées. Ce sont des marchands du temple qui représentent des intérêts nationaux ou financiers bien particuliers". Interrogé sur le fait que le protocole prévoit que les deux tiers des représentants du futur "organe représentatif" seront élus, il a précisé que les futurs "élus" seront en fait désignés par les administrateurs des mosquées. A propos de la capacité du recteur de la Mosquée de Paris à représenter les musulmans de France, M. El-Ghissassi a fait observer qu'"Il devra commencer par changer de discours". "On ne peut plus traiter les musulmans de France comme des immigrés tout droit venus du bled. La communauté a changé: on voit émerger une classe moyenne de gens instruits, impliqués dans la société française. Ils ont un esprit critique, on ne peut pas leur faire avaler n'importe quoi", s'est-il crié. "L'Etat a besoin d'un interlocuteur... Moi, je trouve très bien que ce
conseil, quel qu'il soit, voit enfin le jour. Ca nous permettra de passer aux choses sérieuses", a-t-il ajouté.
Pour Hakim el-Ghissasi, la consultation a créé une dynamique et un travail de réflexion s'est engagé dans les régions. A ce niveau, a-t-il dit, "la communauté sera bientôt en mesure de se donner des représentants capables de s'attaquer aux vraies questions de l'islam de France: quelle place pour les femmes ? Quel enseignement du fait religieux ? Comment vivre notre religion sans entrer en conflit avec la République ? ".
Les membres ont décidé de l'inscrire à l'ordre du jour du séminaire qui aura lieu, les 19 et 20 décembre, au château de Nainville-les-Roches (Essonne), propriété du ministère de l'Intérieur.
Se sentant mis à l'écart, plusieurs responsables de mosquées de province (Marseille, Lyon) avaient pourtant, dans un premier temps, critiqué ce protocole. Pour taire leurs querelles, tous les membres de la consultation se sont engagés, jeudi, à ne plus "communiquer avec les médias, directement ou indirectement".
Pour Hakim el-Ghissassi, français d'origine marocaine, Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon, qui accuse le ministre d'avoir "outrepassé ses prérogatives" en obtenant ce protocole d'accord, "tient un double langage". "On ne peut pas demander un jour à l'Etat d'arbitrer, puis crier à l'ingérence dès que leurs intérêts sont menacés", lui reproche le directeur de la revue "La Médina".
"Chacun sait que la mosquée de Lyon n'a aucune influence. Le recteur est bien content qu'on l'associe à la consultation. Cela lui a donné une visibilité inespérée", a-t-il ajouté.
Interrogé sur le supposé échec des deux anciens ministres de l'Intérieur, Daniel Vaillant et Jean-Pierre Chevènement, sur ce dossier, Hakim el-Ghissassi a souligné que "Le processus aurait pu aboutir s'il n'avait pas été stoppé, à l'approche des élections, par la mosquée de Paris, qui savait qu'elle serait privilégiée en cas de victoire de la droite. De fait, elle est bien mieux traitée".
Sur les divergences entre les membres de la consultation, il a indiqué que "ces gens ne s'intéressent qu'à une chose: le pouvoir". "Aucun des trois signataires de l'accord n'est intéressé par un vrai débat. On a affaire à des administrateurs de lieux de culte. Pas à des religieux capables de conduire une réflexion théologique contemporaine", a-t-il dit.
Selon lui, ils seront tous au rendez-vous fixé par le ministre de l'Intérieur, les 19 et 20 décembre. Chacun voudra sa part du gâteau.
Sarkozy a très bien joué. Personne ne peut lui reprocher de passer en force. Dans cette affaire, l'Etat fait ce qu'il peut avec les interlocuteurs dont il dispose. Les alliances se font et se défont.
"L'UOIF (Union des organisations islamiques de France) était hier alliée au Tabligh, aujourd'hui marginalisé. On la voit maintenant faire alliance avec la Mosquée de Paris. Cette dernière accusait pourtant l'UOIF d'incarner un +islam des banlieues+, un +islam des excités+", a-t-il fait
observer.
Concernant le degré de crédibilité de la représentativité des mosquées qui participent à l'élection du conseil, le directeur de "La Médina" a estimé que "ces lieux de culte n'ont aucune assise sociale ni populaire. La majorité des musulmans ne se sent pas représentée par les gestionnaires de mosquées. Ce sont des marchands du temple qui représentent des intérêts nationaux ou financiers bien particuliers". Interrogé sur le fait que le protocole prévoit que les deux tiers des représentants du futur "organe représentatif" seront élus, il a précisé que les futurs "élus" seront en fait désignés par les administrateurs des mosquées. A propos de la capacité du recteur de la Mosquée de Paris à représenter les musulmans de France, M. El-Ghissassi a fait observer qu'"Il devra commencer par changer de discours". "On ne peut plus traiter les musulmans de France comme des immigrés tout droit venus du bled. La communauté a changé: on voit émerger une classe moyenne de gens instruits, impliqués dans la société française. Ils ont un esprit critique, on ne peut pas leur faire avaler n'importe quoi", s'est-il crié. "L'Etat a besoin d'un interlocuteur... Moi, je trouve très bien que ce
conseil, quel qu'il soit, voit enfin le jour. Ca nous permettra de passer aux choses sérieuses", a-t-il ajouté.
Pour Hakim el-Ghissasi, la consultation a créé une dynamique et un travail de réflexion s'est engagé dans les régions. A ce niveau, a-t-il dit, "la communauté sera bientôt en mesure de se donner des représentants capables de s'attaquer aux vraies questions de l'islam de France: quelle place pour les femmes ? Quel enseignement du fait religieux ? Comment vivre notre religion sans entrer en conflit avec la République ? ".
